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Critiques de Gilbert Lascault (7)
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Mikio Watanabé : Manière noire 1998-2005, édition..

L'une des richesses de Babelio est de faire partager nos plaisirs (ou déplaisirs) livresques divers. Et ainsi de permettre de découvrir des œuvres ou des artistes méconnus. Tels, entre autre, des passeurs d'émotions.

ll y a encore quelques semaines Mikio Watanabé, graveur japonais né en 1957, et installé en France, m'était inconnue.

En plus de l'amour pour les livres, je dois avouer ma passion pour l'Art. Et c'est en errant dans les rayons de ma Médiathèque consacrés à cette thématique que je suis tombée sur ce magnifique livre d'art, presque "par hasard".

Par la technique de la manière noire, Watanabé nous offre des gravures de femmes nues en noir et blanc, d'animaux et de fleurs (grenouilles, pivoines, magnolia, etc.) aux couleurs pastels, comme des images un peu surannées. C'est tout en poésie, en finesse, en onirisme. A chaque page, nous sommes face à la beauté évidente de ces corps de femmes à la fois dévoilées et pudiques (voilées du fait même de la technique de gravure), sensuelles et douces.

Les textes de Gilbert Lascault et Estelle Fresneau qui les accompagnent prolongent ces sensations et nous plongent un peu plus dans ces images tout en délicatesse et en pureté.

Si vous en avez la curiosité, voici le site de Watanabé qui vaut à mes yeux le détour : http://www.mikiowatanabe.com



P.S : ma seule difficulté va être de devoir me séparer de ce bel objet, posé sur la table basse, parce que -ne pouvant prolonger le prêt indéfiniment-, je devrais aller le rendre un jour ou au l'autre à la Médiathèque.

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Le Petit Chaperon Rouge, partout

Une délicieuse fantaisie de Gilbert Lascault, enseignant en esthétique, qui promène un Petit Chaperon Rouge dans tous ses états et aux quatre coins de la terre. Bien plus que ses propres fantasmes, ce sont ceux cachés dans le conte qu'il sème dans un cantus firmus ludique et génialement obsédé. Lascault réécrit un conte, lui redonne un nouveau souffle et le laisse gambader à loisir pour notre plus grand bonheur.
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Le Petit Chaperon Rouge, partout

Le petit chaperon rouge fait, ce me semble, partie des contes de notre enfance les plus réécrits : on le teinte de bleu marine chez Dumas et Moissard ou de vert chez Solotareff, on en tire un livre puis un film d’un érotisme et d’un féminisme troublants (La compagnie des loups, d’Angela Carter, merveille transposée au cinéma par Neil Jordan), on le parodie, le met en scène dans des publicités, et ne cesse, globalement, de le réinterpréter.



Gilbert Lascault l’a bien senti : « à toutes les époques, dans de multiples pays, sur terre, au fond des mers, sur les autres planètes, dans chaque galaxie, dans le passé, dans le présent, dans l’avenir, il a existé, il existe, il existera des Petits Chaperons Rouges ». De cet implacable constat, il fait jaillir un canevas de micro-histoires remâchant, comme le loup la grand-mère, la force et la symbolique de ce conte.



Peu importe que le loup soit vainqueur ou suicidaire, que la bobinette ne choit pas ou que les noisetiers soient vierges de tout fruit, que la galette soit oubliée ou la grand-mère absente, que le chaperon soit routière, esquimaude, aguicheuse, déesse, sirène, blanche comme la neige, que l’histoire se déroule dans la plus haute Antiquité, au XIe siècle en Livonie, au fond de l’océan Pacifique, en 1915 aux côtés de Lénine ou en 1789 au pied de la Bastille, sur Beltégeuse, Andromède ou Véga, voire même dans les mots d’autres écrivains (Dante, Hugo, et, pourquoi pas, Lautréamont chez ce loup à la géniale grandiloquence) ou d’autres histoires (Les trois petits cochons, Blanche Neige, Peau d’âne)… L’histoire originelle, obsessionnelle, demeure, malgré des changements de canevas, et, avec elle, sa faculté à réinterpréter des moments de vie (l’entrée dans la vie de femme, le rapport à l’homme…).



De ces Exercices de Style -on ne peut que penser à Queneau en lisant ces variations- émerge alors une (éternelle ?) définition du conte comme moyen de lire, de délier le monde… mais aussi la langue. Et quelle langue ! Tour à tour ludique et poétique (« Je suis le Briseur d’os, le Brasier qui flamboie, celui dont les griffes sont cachées, celui dont les dents sont toujours renouvelées, celui dont la gueule est dans son repli, celui qui se place dans son haleine puante et embrasée, celui qui fait tout pour rentrer dans la nuit… »), enlevée ou concise (« exigez le véritable Petit Chaperon. Il se reconnaît à son emballage rouge »), conteuse ou elliptique, elle est un véritable motif de réjouissance, tout comme les dessins l’accompagnant, au trait tour à tour tendre ou sarcastique.



En refermant ce bouquet de variations, on a le sentiment d’avoir été confronté à l’une des meilleures prolongations adultes à cet extrait de notre enfance : un Chaperon bondissant de pulsions, d’obsessions enfin exposées au grand jour, un Chaperon délié, libéré, que l’on rangera volontiers à côté des versions d’Angela Carter et Jean-Pierre Enard, à qui le livre est d’ailleurs dédié.
Lien : http://www.delitteris.com/in..
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La 2 CV dans tous ses états

Ce tirage limité et hors commerce , de format carré, attire par sa couverture : mi-âne, mi-buste, la 2 CV est déjà en délire.

En, 1995, on s'arrache ce livret et on va ruser pour s'en procurer dans les bonnes librairies; il faudra attendre plus de 10 ans pour le voir arriver dans les vide-grenier où les aficionados de la deuche pleureront d'émotion en l'achetant trois francs six sous.

Pourquoi ? L'ouvrage qui lui était accolé est autrement plus intéressant et documenté. mais justement, le côté foutraque du livret avec les bouts de ficelle érigés en "Car Art" collent bien à l'image de la 2 CV : improbable assemblage de tôles, de boulons et de pistons (enfin, deux seulement).

Le texte de Jacques Wolgensinger ne déroge pas à l'iconographie pieuse. Cet homme qui sut magnifier la 2 CV dans les grands raids l'élève au rang des petites qui ont su devenir grandes dans le coeur des Français. A suivre , le texte de Gilbert Lascaux qui constitue un sommet de l'art : vous allez "adorer" les adorateurs de la 2CV.

A suivre, Boris Vian développe le deuxième degré : les embarras de Paris dus exclusivement à la Deuche, on n'y croit pas un seul instant

Enfin, pour terminer, Jean-luis Ezine dans une chronique de France Culture datant de 1990 verse dans la nostalgie : c'est le texte le moins intéressant.

Bref, une rapide découverte d'une voiture qui aujourd'hui paraît venir d'un autre âge : celui où on parlait route départementale, curé, vitesse, oeufs, et liberté
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La forêt de mon rêve

Une exposition merveilleuse ! Dans ce livre il y a de nombreuses reproductions des oeuvres : photos, scultures, gravures, installations... dont le thème est la nature ou la forêt transfigurée par l'imaginaire. On y rencontre fées, loup, monstres de bois,... Le fil conducteur ? Visiblement, les organisateurs ont décidé de tout mettre dans un sac et secouer ! Du coup les textes du livre ne sont que verbillage déconnecté des oeuvres (j'aurais apprécié un va et vient texte image plus clair que quelques artistes de l'expo cités au milieu d'autres que l'expo ne présentait pas). A la fin, les bios des artistes sont un des points positifs. Le livre contient aussi un abécédaire totalement inutile, énumération de mots...
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Christian Jaccard

Les ouvrages consacrés à l’art contemporain se multiplient ; du Pop Art au néo-expressionnisme, en passant par l’art conceptuel ou le minimalisme, il n’y a que l’embarras du choix. Et les monographies de s’accumuler. Bizarrement, ce sont souvent les mêmes artistes qui ont les faveurs des éditeurs, car ce sont les plus célèbres, les plus médiatiques, les plus populaires. Je pense, par exemple, à Andy Warhol… Il y une importante masse de documentation le concernant. Même son journal intime a été publié.

Par contre, certains artistes moins charismatiques ou moins transgressifs, ne disposent que peu d’ouvrages les concernant. Pendant très longtemps, ce fut le cas de Christian Jaccard (né en 1939 à Fontenay-sous-Bois), un artiste majeur de la combustion. Formé à l’école des beaux-arts de Bourges, il est apparu sur la scène artistique française, voilà cinquante ans ! Avant de devenir un élément omniprésent des expositions internationales, en galeries ou en musées. Tout ce qui fait l’artiste contemporain polyvalent figure au palmarès de Christian Jaccard : artefacts divers, œuvres publiques, interventions éphémères, happenings, photographies, films, vidéos, conférences, interviews télévisuels… Si bien qu’en 2004, cette monographie signée par le critique d’art Gilbert Lascault venait combler cette vacuité éditoriale concernant Jaccard. Trois chapitres extrêmement bien écrits et documentés nous invitent à nous intéresser à cette œuvre polymorphe (mais très cohérente), tout à fait singulière par bien des aspects, apparue dans la foulée des remises en questions des Golden Sixties. Pour ceux qui ne connaissent pas le travail de Christian Jaccard, il peut être radicalement réduit à deux thèmes récurrents : le nœud et la combustion. Les nœuds se substituent aux pinceaux pour laisser leurs empreintes sur la toile, quand ils ne sont pas élevés au rang de sculptures. Mais surtout le travail de Jaccard est sous-tendu par le concept de la libération de l’énergie, celle qui crée et celle qui détruit, celle qui se manifeste et celle qui laisse des traces. Véritable réflexion sur le vivant et la mort, sur le naturel et l’artificiel, tout l’art de Jaccard se fait à coups de nouures et de leur excessive multiplication, envahissante (si ce n’est obsessionnelle). Cette création d’artefacts est contrebalancée par une fascination pour la combustion, la destruction par le feu, utilisée comme dans la culture sur brûlis. Chaque incendie permet un transfert de créativité, ce que Léonard de Vinci appelait la chaleur vitale du monde.

Abondamment documentée, superbement illustrée, cette première monographie est devenue incontournable pour les amateurs des avant-gardes des années 1960 car elle permet de prendre conscience de la place de Jaccard, trop souvent associé au groupe Supports/Surfaces (dont il n'a pas fait partie).
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La 2 CV dans tous ses états

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