Gilles Finchelstein

ça ressemble à une fiche de lecture de l'essai de Hartmut Rosa, "Accélération pour une critique sociale du temps". Il vaut mieux lire le sociologue l'analyse est plus approfondie.

Même si cela ressemble de loin à de la vulgarisation forcée à gros traits, une fois passée l'introduction qui tombe un peu dans le sensationnalisme, force est de constater que ce court ouvrage renferme des analyses globales intéressantes et n'occulte aucune question ou presque en ces temps de crise financière. Pour celui qui comme moi manque de repères macro-économiques (mais pas financiers), de précieuses réponses apparaissent au fil de ces paragraphes incisifs et étayés par des exemples fondés sur les crises précédentes (1929, 1987 et 2002). Bien que d'inspiration libérale, ce qui peut parfois prêter à caution, des réflexes protectionnistes sont envisagés et la "main invisible du marché" parfois moquée, rendant la lecture intéressante et à priori exhaustive. On ne partage pas tous les points de vue (notamment la préconisation du sauvetage de Lehman) mais au moins ce livre à le mérite de ne pas tomber systématiquement dans la préservation du modèle ultra-libéral, ce qui n'est pas si courant de la bouche d'un "banquier". Pour les spécialistes, l'analyse enfonce probablement des portes ouvertes, pour les profanes, elle a le mérite d'identifier clairement les causes et les solutions sans trop rentrer dans les détails. Un bon moyen de dédramatiser la crise (de 2008).

Pour une première approche sur le sujet, c'est fort intéressant. On ne cesse de courir et de précipiter ! Et si on laissait un peu de place à l'ennui, à la lenteur.

Je pensais me plonger dans un essai sur le rapport au temps dans tous les domaines de la société et me voilà embarquée dans un livre très porté sur la politique franco-française. Il y a des choses intéressantes, comme l'accélération de notre débit de parole, le nouveau rythme de production des entreprises comme Zara, mais la bonne moitié qui analysait l'amour de l'urgence de Sarkozy m'est un peu tombé des mains.

La description de chacune des séquences est si ramassée et percutante, qu’elle fait assurément du livre de Pigasse l’ouvrage le plus pédagogique sur la crise.
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