Dans le paysage urbain d’aujourd’hui, le verre sert, en réalité, de miroir. Et le miroir crée un paysage stérile. Un paysage fait de désirs, mais dénué de passion et de douceur.
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Les vieilles villes en général grandissent et évoluent graduellement. Mais avec Séoul, c'est différent. Nous avons dû tuer la ville d'un coup, faisant littéralement table rase de toute la ville. A un moment choisi, on a appuyé sur le bouton de réinitialisation et on déversé du béton du haut du ciel. Le résultat, c'est la version « cyborg » d'une ville ressuscitée. Un « cyborg » en parfait état de marche, mais qui ne se souvient pas de son passé.
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Au début, c'était très innocent et naïf. J'avais commencé à filmer Séoul parce que je voulais la regarder. Mais qu'est-ce que cela veut dire de regarder une ville ? Comment peut-on regarder quelque chose de plus grand que soi ?
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On déplore l'objet perdu, garantissant par là son authenticité, et on en fait une copie. Puis, tout comme l'original, la copie passe elle même par toute une série de restaurations et de reconstructions. Et quand suffisamment de temps a passé, ou mieux, quand la copie disparaît à son tour, conduisant à une nouvelle reconstruction, nous attribuons le titre d' « original » à ce qu'on appelait avant une « copie ».
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[Contrairement à nos monuments de pierre, temples et palais faits de bois sont en Corée régulièrement repeints et si nécessaire reconstruits à neuf]