Citations de Giova Selly (12)
- Chacun montre de lui la facette qui convient à l'instant vécu. Mais nous savons bien que nous sommes une multitude de facettes.
Des sbires enlèvent le sénateur, d'autres le délivrent. Pour justifier aux yeux de l'opinion de rapt envers un sénateur, et pour satisfaire Bonaparte, il faut découvrir des coupables.
Ici, rien des laboratoires américains, sophistiqués, à la pointe de la technique. Tout avait l’air assemblé de bric et de broc. Comment pouvait-on fabriquer les plus prestigieux parfums dans ce qui ressemblait à un Meccano géant ?
Il reconnaît qu’avec le temps, sa hargne s’effritait. En fait, il jouait les méchants sans l’être vraiment. Il m’a fait deux aveux que je me dois de vous révéler : pour jouer son personnage jusqu’au bout, il vous aurait emmené en montagne, mais ne vous aurait probablement pas tué.
Meurtre avec préméditation. Ne compte pas sur l’indulgence d’une poignée de citoyens qui se diront : et si moi, un jour, par malchance, je tue quelqu’un en voiture, il faudra que je me laisse descendre comme un lapin ?
Pour se détendre, rien de mieux que la natation. Elle enfila un maillot de bains et, pieds nus sur le carrelage, descendit rapidement, passa devant la cheminée qui, bien qu’éteinte depuis deux mois, exhalait encore de fortes odeurs de sarments brûlés.
Ça n’arrive qu’aux autres, pense-t-on toujours. Et pourtant… Deux voitures qui se percutent sur une route de montagne et voilà deux vies bouleversées. Brutalement, du jour au lendemain, Martial invisible, injoignable.
C’était merveilleux, la mémoire. Tout était intact, malgré ces années d’oubli volontaire : la douceur des caresses, la volupté des étreintes, les embrassements passionnés.
L’amour vous donne des ailes, mais vous coupe l’appétit.
Nul besoin de mots. Leurs corps parlaient le même langage. Elle nicha sa tête dans la moiteur du cou, picorant de baisers cette peau ambrée, se laissant aller à la caresse de Martial.
La vie avait de ces retournements surprenants.
Cet homme souffrant, à sa merci, cet homme qu’elle allait devoir sauver, c’était Martial Peretti, qui avait disparu voici cinq ans. Et le grand amour de sa vie.