AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de HordeDuContrevent


Petit Coucou prit le sein. Retrouvant enfin du lait maternel, il s'accrocha au sein de la paysanne qu'il arrivait à peine à faire entrer dans sa bouche et se mit à téter avec rage. Il déglutissait hâtivement, bruyamment, en gémissant ; le lait faisait des bulles et coulait sur le menton du nourrisson. Parfois, il s'étouffait, grondait avec dépit, puis s'accrochait encore plus fort à la source de nourriture au-dessus de lui.
Délicatement, sans gêner Petit Coucou dans sa tétée, la paysanne sortit son deuxième sein, et y mit son bébé. Elle était assise, ses gros bras écartés comme deux ailes, chacun abritant un bébé. Ses énormes seins brillaient dans la pénombre du wagon, son visage était radieux et majestueux.
Deiev était debout à côté d'elle, incapable de détourner le regard de la femme, sentant l'odeur aigre du pain qui montait de son corps. Il avait failli lui faire des reproches pour avoir commencé trop tôt à nourrir son propre enfant, mais sa chair était si énorme et nourrissait si généreusement les bébés qu'il se retint.
La commissaire était également là et regardait. C'était à la fois gênant : Deïev avait honte (de lui ? de la paysanne impudique ?), mais il aurait voulu prolonger cette minute, comme si elle les unissait, lui et Blanche, dans la participation à quelque chose d'important et de sacré.
Commenter  J’apprécie          442





Ont apprécié cette citation (44)voir plus




{* *}