Le 19 juin 1991, Pablo Escobar, le bandit le plus recherché du monde et chef du cartel de Medellin, se rend à la justice.
Il est abattu en décembre 1993.
C'est cette période de 2 ans et demi que raconte ce roman graphique de 134 pages.
Escobar se rend de son propre chef dans des conditions qu'il a fixé lui même.
La prison appelée "La Catedral", véritable ensemble immobilier, certes entouré de grillages et de barbelés, où El Patron circule à sa guise, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Tout un chacun est à sa botte car arrosé copieusement, du directeur au personnel de ménage.
La devise est celle des singes de la sagesse : je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien et ainsi paix et tranquillité pour Escobar et ses hommes car, il a emmené tous ses disciples dans l'horreur.
L'horreur car c'est de bien de cela qu'il est question dans cet album, l'homme septième fortune au monde à l'époque achète à tour de bras, personnes et biens, tout y passe putains, équipe nationale de football, soldats, armées, politiciens, tous corrompus.
On tue comme d'autres prennent une douche, le leitmotiv : si tu fermes pas ta gueule, je t'abats, et autres joyeusetés promises et effectives.
Ce bonhomme là à une famille, si, c'est vrai, une femme et une mère, des enfants qui l'aiment. Il leur dit qu'il fait dans le commerce et, que non, ce n'est pas vrai ce qui est dit dans les journaux, à la radio, à la télé, que c'est un coup des gringos américains qui veulent sa peau et de se lamenter, el pobre, le pauvre.
Il faudra que les policiers, l'armée, des bandits comme lui, les guerilleros et toutes les agences fédérales américaines, avec la bénédiction du président Clinton, s'unissent pour l'abattre lui et sa bande ainsi qu'une partie de sa famille.
Sa femme et deux de ses enfants se réfugieront à Buenos Aires.
Le dessin est intéressant, de grandes vignettes, jamais plus de 6/7 par page ce qui le rend plus lisible, plus visible, notamment les scènes d'ensemble où la mise en scène est excellente, la proximité comme la distance. Le rendu appelle l'oeil avec intérêt, les personnages occupent l'espace tantôt rapprochés, tantôt éloignés, toujours dans le cadre du récit avec un enchaînement parfait. L'ensemble, artistique, si on laisse de côté la malfaisance du personnage, est plutôt plaisant à regarder, à lire, à suivre et j'avoue être entré facilement dans l'histoire.
Bref un sale type immonde, mais un récit bien mis en scène.
Lien :
https://www.babelio.com/livr..