Guillaume Belhomme

Tout d'abord, un grand merci de mettre en téléchargement libre ce texte troublant, fort et puissant de Guillaume Belhomme. Je découvre cet auteur passionnant. L'univers est sombre, absurde, éclaté, entre le cut up et l'amnésie plus ou moins volontaire. Les motifs reviennent aux courts des fragments de prose. La lèvre gonflée, les gens du train, l'accident, le renard, l'agression. Au début on cherche à recomposer le puzzle, puis on se laisse aller dans ce groove inconfortable très free dans tous les sens du terme. L'auteur ne nous laisse pas en plan en nous proposant une chute "mortelle". C'est profond, dérangeant, juste, jamais complaisant, prenant, obsédant, intriguant. Bref, j'ai beaucoup aimé !

Le premier tome, Giant Steps, était une petite merveille, un livre bien écrit, bien conçu, qui permettait à tout le monde, connaisseurs ou néophytes, d'être guidé dans ce labyrinthe tortueux mais ô combien plaisant qu'est le jazz.

Ce deuxième tome reprend la formule de son aîné, il en est son prolongement logique. Après avoir abordé 100 des artistes les plus célèbres, nous découvrons ici 100 nouveaux artistes, ceux qui sont restés dans l'ombre, ceux dont la musique était trop différente pour qu'ils puisent connaître le succès.

Way Ahead met donc en avant les 'autres' figures du jazz, des noms ignorés peut-être même par les fins connaisseurs de jazz. Ainsi, ce livre n'est pas à conseillé aux curieux qui veulent s'initier au jazz. Comme je l'ai écrit plus haut, Way Ahead est le prolongement de Giant Steps, il faut voir les deux livres comme un seul, dont Way Ahead serait la deuxième partie.



Pour découvrir le jazz, foncez sur Giant Steps ! Et lorsque que vous aurez écouté tous les albums cités, quand vous serez donc devenus incollables sur les plus grandes figures du jazz, passez de l'autre côté du rideau et découvrez ceux laissés derrière !

La collection "Solo", aux éditions Le mot et le reste, s’est donné le beau propos de donner à un auteur l’occasion d’écrire librement autour d’une de ses œuvres musicales favorites. Après les Beatles et Spooky Tooth, c’est au tour du compositeur américain Morton Feldman (1926-1987) et de sa pièce pour piano seul For Bunita Marcus, de faire les honneurs de l’exercice, sous la plume du journaliste et musicien Guillaume Belhomme.

Il est étonnant de constater les effets de mimétisme que la musique de Feldman induit dans le style même de l’auteur : litaniques, les noms propres (Hildegard Kleeb, Bunita Marcus, Morton Feldman), ponctuent des phrases le plus souvent nominales, immobiles, à la syntaxe étrange et statique, par les brefs retours sur soi, les légers tournoiements.

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Un livre honnête, mais qui aborde les artistes trop rapidement. Certains disques choisis comme référence peuvent surprendre, mais comme l'introduction le dit, une anthologique ne permet jamais de satisfaire totalement les lecteurs.

Un livre qui remplit son objectif, soit donner envie d'écouter du jazz, mais à déconseiller aux néophytes. Les amateurs de jazz seront sans aucun doute ravis de pester contre certains artistes manquants, en attendant de lire le volume 2, Way Ahead.