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Citations de Gustave Geffroy (138)


Il y a la National-Gallery, qui est un musée délicieux de peinture. Là, tout est bien classé, bien ordonné, bien espacé. On voit peu à la fois, et l'on voit bien. C'est une joie, venant de la rue confuse, où l'esprit cherche à saisir la multiple vie, de trouver ici ces images nettes où les artistes ont dit avec réflexion et étude leurs sensations du monde où ils vivaient de la nature qu'ils contemplaient.
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L'école anglaise n'est pas seule bien représentée à Londres. Les primitifs d'Italie et les peintres de Venise sont réunis en telle quantité et par de telles oeuvres de choix qu'ils donnent les éléments de deux chapitres complets de l'histoire de l'art. Les premiers peintres flamands et Rubens. Rembrandt et les petits maîtres hollandais, certains primitifs allemands et Holbein, Velasquez, Poussin, Claude Lorrain, offrent des chefs-d'oeuvre à notre contemplation.
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Vers l'an 1000, il semble que l'art se meure en Orient. L'art égyptien perd sa force et son éclat, l'art mycénien disparaît. C'est vers cette époque que de hardis émigrants partis de la Lydie, croit-on, s'établissent en Italie centrale et forment avec les autochtones la nation étrusque.
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Ainsi la sculpture grecque étend son charme sur toutes les périodes du monde antique. Elle en est l'expression la plus personnelle et la plus haute, elle résume l'effort des poètes, des philosophes et des rhéteurs. Partout, sur les bas-reliefs des temples d'Asie comme sur les statues de la belle époque, sur les bronzes gréco-romains comme sur les stèles funéraires ou votives de l'archaïsme, nous pouvons lire les traces des efforts successifs de la raison hellénique. Tous ces monuments sont des documents, au même titre que le drame attique ou les dialogues de Platon. Ils participent des mêmes tendances intellectuelles et des mêmes habitudes de pensée.
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La partie la plus intéressante de la sculpture de cette époque, c'est la catégorie des bronzes. Depuis les origines de l'art grec, tous retracent avec docilité ses différentes périodes, et témoignent qu'ils ont subi les mêmes influences que la statuaire. Il serait intéressant de reprendre par le détail la collection du Louvre, depuis les Apollons archaïques jusqu'aux figurines récentes.
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La décadence d'un art comme la sculpture grecque ne se produit pas d'un seul coup, et elle a des causes nombreuses. A l'époque même où le faux goût triomphe, où la vogue sollicite, fait naître et encourage des œuvres mesquines et compliquées, la tradition des maîtres arrive à réaliser encore, de temps en temps, des chefs-d'oeuvre. Et de même, dans l'art de la période classique, il est possible de surprendre déjà les éléments de la décadence, les recherches qui, mal interprétées, et peu comprises par les artistes de l'âge suivant, les conduiront à la médiocrité.
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Si l'invention du sujet du Faune à l'Enfant remonte à l'époque de Praxitèle, si la statue se rattache en ce sens à tout ce cycle charmant de faunes, de satyres, de bacchantes qui gravitent autour de Dionysos et se mêlent à son cortège, personnages chers au grand maître athénien, le caractère général du faune du Louvre et certains détails d'exécution nous interdisent de le joindre expressément aux œuvres du même genre décrites plus haut. Malgré la grâce et la tenue de l'ensemble, il y a ici un effort trop marque, principalement dans le travail des jambes. L'équilibre de l'oeuvre dans toutes ses parties, la vérité et le naturel, en même temps que le charme ingénieux de la pose, font du Faune à l'Enfant une très-belle oeuvre.
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La femme, mortelle ou déesse, que les maîtres archaïques et Phidias lui même, si l'on en juge d'après le Parthénon, avaient vue drapée dans l'ample robe de tissu léger, serrée à la taille par une ceinture, la femme grecque « aux plis harmonieux», à partir de Praxitèle, dépouille ses voiles et s'élance nue vers la lumière. Les statues de déesses, les statues de Vénus en particulier, deviennent innombrables. Chacune des petites cités des îles ou du continent a la sienne, ou les siennes, qu'elle conserve jalousement dans ses temples et qui rendent la ville célèbre au loin. Certains de ces sanctuaires étaient ainsi de véritables musées consacrés à la glorification de la forme humaine
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Les représentations masculines, les scènes mythologiques, les dieux, les déesses, les héros sont ici assez rares: il semble que les artisans se soient exclusivement consacrés aux mœurs féminines. Votives et funéraires, toutes ces images animées d'une vie si vraie et si heureuse étaient reléguées dans le silence des tombeaux, où elles charmaient, substitution des esclaves jadis immolés sur le tertre du maître, le demi-sommeil, les rêveries apaisées des morts. Un peu de bleu, de rose, de rouge, de brun et de noir, donne la couleur de l'existence et l'agrément d'un luxe élégant à toutes ces compagnes des disparus.
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La salle de l'Egypte, au Louvre, n'est pas un musée public. c'est un temple mystérieux. Les visiteurs marchent lentement et silencieusement sur les dalles, parlent à voix mesurée, comme si les Dieux, les Rois, coiffés du pschent, les Déesses aux têtes de panthères et de lionnes, étaient toujours vivants dans ces lourdes images de granit, frôlées, adorées, battues furieusement par les; vagues humaines, et qui souriront encore de la même manière énigmatique dans des milliers d'années. Civilisations, philosophies, religions, tout a passé et est réduit en poussière sur ces colonnes augustes, et le passant d'aujourd'hui a conscience d'être une parcelle de cette poussière.
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« Ceci tuera cela», — a dit Victor Hugo opposant le livre imprimé à la cathédrale sculptée. Le livre n'a pas tué la sculpture, il l'a commentée et prolongée. Le livre est une analyse, la sculpture est une synthèse. Il faut aller au livre, l'ouvrir, le lire et le relire pour s'assimiler sa substance. La statue s'offre à tous, tout entière. Elle se dresse sous le portique ou sur la place publique, elle vit dans la lumière, elle est comme un être immortel parmi des êtres vivants.
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Mais, autant que les grandes œuvres célèbres, la continuité des œuvres parle haut à l'imagination, éblouit l'esprit, forme le vaste poème de pierre, de marbre et de bronze où la civilisation s'exprime avec l'obscurité de ses balbutiements et la splendeur de son langage. C'est le grand livre où chaque peuple écrit une lettre, un mot, une phrase,
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L'impression ressentie à la Haye est toute particulière. Après Amsterdam, Haarlem, Leyde, et les autres petites villes que l'on a vues, c'est un changement complet, et il semble, aux premiers pas, que l'on ait quitté la Hollande. De grandes places, de larges voies, l'eau immobile du Vyver où se mire le sombre Binnenhof. Fromentin a fait de ce paysage d'eau et de pierres du Vyver une description si finement ressentie, si nerveusement exacte, que l'on revoit les choses telles qu' il les a fixées.
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REMBRANDT n'a pas à la Haye l'équivalent de la Sortie du capitaine Cocq et des Syndics des drapiers. Il est, néanmoins, fort admirablement représenté par des oeuvres de début, de haute importance, et par d'autres oeuvres, de diverses dates. C'est vers lui que l'on court tout d'abord, et c'est lui toujours qui donne la grande émotion.
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Et au dessus de la cheminée : « Salus patries, suprema lex esto. » Pieter de Hooch, né en 1630 à Utrecht, est mort à Amsterdam après 1677, car on ne sait même pas la date exacte de la mort de ce merveilleux petit maître. Pendant plus d'un siècle, il est resté dans l'oubli, à ce point méconnu des amateurs que ses tableaux devaient être attribués à d'autres peintres pour obtenir quelque faveur. On le plaçait non seulement au-dessous de Metsu, mais encore après Miéris. On n'aurait pas même osé le comparer à Gérard Dou. Il a bien repris sa place maintenant. Voilà le vrai élève de Rembrandt,
celui qui a compris l'enseignement, et qui a gardé sa personnalité. Ses tableaux sont parmi les mieux disposés, les plus solides de formes. L'air et la lumière circulent parmi les salles dallées, les couloirs, les cours.
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Pierre Bracquemond a ajouté à ces oeuvres une oeuvre personnelle qui se rattache encore au goût et à la science d'ornementation de son père: la Loge est une tapisserie moderne qu'examineront et classeront ceux qui réclament avec juste raison la représentation de notre temps, ou d'oeuvres inspirées par notre temps, dans l'art que nous ajoutons à l'art d'hier et qui doit conduire à l'art de demain.
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Au moyen âge, tous les artisans sont des artistes, toutes les formes, depuis la forme de la cathédrale établie par un sublime architecte, jusqu'à la forme du plus humble objet, façonné par un obscur compagnon, sont des formes expressives, où l'esprit a mis son ambition, où la main a mis sa marque. Les principes de la composition et de l'ornementation sont connus par ceux qui conçoivent les grandes oeuvres de l'architecture, de la sculpture, de la peinture.
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Aux Gobelins, dans les salles du musée, sous des vitrines, sont exposés les plus anciens spécimens de tapisserie que nous possédions. Ce sont les fragments des tapisseries des Coptes, qui sont regardés, par certains savants, comme des descendants directs des Égyptiens, par d'autres comme un peuple fait de tous les peuples ayant habité l'Egypte, ce qui revient à peu près au même. On voit, par ces fragments, comment les formes orientales ont pu annoncer, à travers les formes byzantines, nos formes romanes et même gothiques, qui renouvelèrent heureusement l'art par un effort instinctif et prodigieux, en s'éprenant directement de la nature.
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En dehors des Salons, lorsque Sisley fit des expositions d'ensemble de ses oeuvres, le spectateur pût apprendre un chapitre de l'histoire de la peinture, vivre par la pensée une belle existence d'artiste. Je voudrais faire passer encore sous les yeux du lecteur les transpositions de quelques-unes des belles pages maintenant dispersées où s'est exprimé le génie particulier de ce poète méditatif que fut Sisley.
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Combien de fois Sisley a-t-il représenté ce pont de Moret ! Il l'a maçonné de façon large et sommaire, d'un seul élan énergique. Quelle sûreté dans cette fougue, comme tout est bien à sa place, à son plan, dans sa lumière ! Sous quels ciels candides, nacrés, irisés de bleus et de roses, au-dessus de quelles eaux tranquilles ou bouillonnantes, s'arrondissent ses arches sombres, où les siècles ont empreint le passé. En avant de quels lointains paysages la construction massive apparaît, changeant les maisons, les arbres, en apparitions légères qu'un souffle emporterait !
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