Le coup de cur L'Esprit des Lettres mai 2018
Si Mai 68 m'a appris une chose, c'est bien celle-ci : qu'avant d'être d'un pays, d'une culture, d'une religion, nous sommes des citoyens du monde.
Qu'avant d'être du Nord ou du Sud, nous sommes des habitants de la planète.
Qu'avant d'être Noir ou Blanc, nous sommes des êtres humains. L'autre est mon frère.
Quand je regarde le visage de l'autre, je suis attentif à voir ce qu'il y a d'universel en lui, avant de remarquer sa différence : c'est l'humain qui passe avant tout.
(Jacques Gaillot)
Être solidaire signifie ne pas se taire. Le silence est dénonciation. Les cercles de silence ont-ils atteint leur but? Ils maintiennent une alerte. A travers le silence, notre société peut faire entendre la voix de ceux que nous privons de parole.
La spiritualité,c'est ce souffle qui pousse au-delà des acquis définitifs,des données rigides,pour une ouverture à une vie plus pleine.
Au milieu de l'hiver, j'apprenais enfin qu'il y avait en moi un été invincible.
(Albert Camus, Retour à Tipasa)
Les droits humains nous redisent que l’essentiel passe avant urgent. Ils nous invitent à « reprendre souffle » au cœur des bourrasques, ni par un retour au passé, ni en ayant recours aux vieilles recettes, mais en osant libérer l’énergie créatrice, celle de la dignité, de toute personne : la nôtre.
Aujourd’hui, la boussole des droits humains peut nous aider à poser les bonnes questions et à dessiner ensemble des voies « navigables ” en accord avec la dignité.
Envisager des dépenses supplémentaires pour les détenus n'est jamais populaire, mais il s'agit ici d'un investissement, qui d'un simple point de vue économique (économiser l'argent du contribuable) est rentable, si l'on considère le coût élevé que représente une récidive pour la société. À cela s'ajoute l'argument éthique : les détenus méritent le respect, il y va de la dignité des citoyens privés de liberté.
Les dominicains m'ont fait rencontrer Jésus non comme une idée, une croyance, un dogme ou une morale mais comme in compagnon sur la route des joies et des peines de ce monde. J'ai souvent eu le sentiment de croiser ce Jésus aux carrefours désordonnés de Mai 68.
(Guy Aurenche)
Je peux dire que Mai 68 nous a permis de vivre une vraie expérience d'Eglise, de nous accepter différents tout en enracinant dans la Parole de Dieu et la prière notre présence à la population de cette ville en ébullition.
(Guy Lauraire)
Il ne s'agit évidemment pas de rêver, une réalisation du droit à la mobilité pour tous devra se faire par étapes. Mais des progrès se font jour, dans les faits et dans les mentalités. Deux millions de Français travaillent à l'étranger. Curieusement, ils ne se considèrent pas comme des migrants ! Dans la meilleure des hypothèses, ils se désignent eux-mêmes du nom d'expatriés. Comme si cela changeait la réalité des choses : un Français travaillant à Singapour ou dans les Émirats est bien un migrant, qui en général dispose d'un salaire élevé et peut dès lors être considéré comme un migrant de luxe...
Une des mesures les plus efficaces et des plus symboliques pour marquer la rupture avec les politiques menées jusqu'ici par l'Union, consisterait à ratifier la "Convention internationale des Nations unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille". Quelle est la légitimité de l'Union européenne à critiquer le sort réservé aux migrant dans les pays arabes et en particulier dans les pays du Golfe, si l'Union à l'interne ne veut pas ratifier l'une des seules conventions internationales protégeant les droits des migrants !