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Citation de missmolko1


Elle n'a pas peur du noir. Seulement des images.

Il est plus de minuit, entre le 20 et le 21 décembre. Charlotte ne dort pas. Elle garde les yeux ouverts pour ne pas se laisser envahir par les images. Elle essaye de distinguer les objets et les meubles dans la pénombres. L'armoire, la chaise, les molakani sud-américains sur les murs, les lames des stores vénitiens. Elle écoute le son diffus de la circulation sur Jagtvejen, entend le bruit lointain d'un klaxon, puis celui de la sirène d'un véhicule. Elle se laisse bercer par le jazz langoureux qui provient de l'appartement d'en dessous. Les notes sensuelles d'un solo de saxophone flottent a travers le plancher comme des volutes bleus d'une cigarettes. Celui lui rappelle New-York, le club ou ils avaient dansé un soir a Greenwich Village. Avant les jumeaux. Les jumeaux qui toussent de temps en temps de l'autre coté du mur. Surtout Jens a cause de son asthme. Elle démêle ses jambes des longues jambes de son homme, se dégage de son bras posé autour de ses épaules. Le bras retombe lourdement sur le drap. Rien ne peut réveiller Thomas, ni le son du canon, ni les ambulances, ni la toux des enfants. Il dort du sommeil du juste, selon sa propre expression, du sommeil d'un homme qui n'est jamais poursuivi par ses démons. Comment pourrait-il comprendre les siens ?
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