Les oiseaux solitaires
ne nous soulagent pas
du chemin perdu.
Le sens de leur vol
ne dépend pas de nos yeux.
Mais un seul vol d’un seul oiseau
me prend dans ses ailes. Battement
de ciel.
Y a-t-il le début des temps dans ce vent qui circule, nous contourne
et s’éloigne ? Impossible d’aller par les rues sans croiser des
souvenirs. En revenir chaque jour montant, descendant, selon le
sens. Parfois une parole à quelqu’un,
au plus près des cils ou
du pavillon.
Même
si le plus près
est
infiniment
loin
À l’heure qu’il est, personne
ne sait où je suis.
Je lis de la poésie
à voix haute
pour nous entendre.
Gravir l’escalier de l’immeuble, enfiler le corridor à gauche. J’ouvre
la porte sur une odeur familière. Je n’avais pas remarqué
les champignons orangés dans la terre
de la violette africaine
ni
la plume
de l’édredon
tombée
sur
le
sol
tombée sur le sol
Celle que je vois
n’est pas celle
que je sens
On n’écrit pas
sans être
abandonné
On n’écrit pas
sans être
habité
C’est toi
que j’approche
la nuit, mais
tu ne le sais pas
Demi-cercle rose cuivré. Entre l’aube et mes doigts, branches noires que le vent a quittées. Les arbres s’abandonnent. On ne s’attend pas à une si grande immobilité, ni à un déplacement
Déambulant sans presse
pour d’infimes choses
d’une pièce à l’autre
déambulant
jusqu’au trottoir
ainsi se lèvent
des corps
de poèmes
la vie la mort la vie
infiniment
À force d’un seul corps aux abords inhabités, je deviens
plaine
blanche
excessive