Dans ce recueil la place des mots n'est pas laissée au hasard, c'est discipliné, délicat et pointilleux. L'ordre des mots et la distance entre eux sont très importants et cela se ressent à la lecture. Les poèmes sont courts et légers, c'est comme si les mots étaient posés délicatement sur le papier.
Le temps passe et s'écoule lentement. On retrouve les thèmes de l'heure, le temps qu'il fait, les saisons, la nuit, la vie, la mort, la vieillesse... tous ceux-ci en évoquant le temps, ses joies et ses dommages.
C'est un recueil de poésies très touchant, simple, d'une clarté sans faille, j'aime la mise en page et le style qui me font penser à des temps de pauses, des mesures marquant la conclusion. La position des mots clés fait deviner l'intonation du texte.
Après avoir lu le poème suivant, la dernière phrase m'a fait penser à de l'eau qui perlait. C'est simple et si beau !
Odeur de café. Je suis à l'abri du froid. Au mur, l'affiche glacée a des yeux. Ce n'est pas moi qu'elle regarde. La voie prise par son regard n'est pour personne. L'affiche glacée a des lèvres rouges brillantes. Une bouche entrouverte, des dents blanches. le rouge est l'unique couleur.
Je me demande
qui
s'emporte ainsi
de désir
En fait, j'ai ressenti chacun des poèmes comme si l'auteure avait pris une photographie et avait figé dans le temps l'instant présent en capturant les éléments de ce morceau de vie en les exprimant sur le papier. le thème principal est donc le temps qui passe, se mouvoir c'est vivre. J'ai vraiment passé un excellent moment avec "Humaine vagabonde."
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Y a-t-il le début des temps dans ce vent qui circule, nous contourne
et s’éloigne ? Impossible d’aller par les rues sans croiser des
souvenirs. En revenir chaque jour montant, descendant, selon le
sens. Parfois une parole à quelqu’un,
au plus près des cils ou
du pavillon.
Même
si le plus près
est
infiniment
loin
Gravir l’escalier de l’immeuble, enfiler le corridor à gauche. J’ouvre
la porte sur une odeur familière. Je n’avais pas remarqué
les champignons orangés dans la terre
de la violette africaine
ni
la plume
de l’édredon
tombée
sur
le
sol
tombée sur le sol
Demi-cercle rose cuivré. Entre l’aube et mes doigts, branches noires que le vent a quittées. Les arbres s’abandonnent. On ne s’attend pas à une si grande immobilité, ni à un déplacement
À force d’un seul corps aux abords inhabités, je deviens
plaine
blanche
excessive