Citations de Hélène Delforge (37)
Tu es là, mon amie, ma grande sœur.
Pour la première fois, je n'ai pas les mots.
Les mots sont gros, lourds, patauds.
Ils ne font pas le poids.
Sincères condoléances. Sérieusement.
Courage. C'est quasi une insulte.
Je suis avec toi. Comme si ça changeait quelque chose.
Je te prends dans mes bras.
Tu bredouilles tout bas, les yeux secs :
« Je ne suis plus une maman, maintenant ? »
C'est moi qui pleure.
Tu es sa maman pour toujours.
« Une maman sans enfant ? »
Non. Sa maman.
Mon trésor,
mon précieux,
ma merveille.
Reste au chaud, dans la muraille de mes bras.
Laisse-moi, quelques années encore,
faire rempart à la dureté du monde.
Elle me bat aux échecs.
Elle adore la montagne,
elle m'offre des cailloux en forme de cœur.
Elle a pêché un poisson énorme dans la rivière.
On dessine des arcs-en-ciel.
Je lui ai rapporté une poupée,
elle l'a envoyée dans l'espace depuis la fenêtre de sa chambre.
Quand on me dit
"Avec elle, tu en a pris pour 20 ans"
J'ai toujours envie de répondre...
"Seulement ?"
Quand on me dit
« Avec elle, tu en as pris pour 20 ans »,
J’ai toujours envie de répondre…
« Seulement ? »
« Tu vas être papa.
Tu connais une plus belle phrase, toi ? »
Au chapitre "père", mon dictionnaire ne s'est pas foulé.
"Père, nom masculin,
Homme qui a adopté ou engendré un ou plusieurs enfants".
Factuel. Le degré zéro de la poésie.
On ne peut toutefois pas nier qu'il y aurait comme un fond de vérité là-dedans.
Poursuivons.
"Contraire: mère"
Contraire comme le yin et le yang, le pleins et le vide le chaud et le froid, le mou et le dur?
Contraire comme...
Maman cuisine, Papa bricole?
Maman console, Papa gronde?
Maman gère l'intendance, Papa joue?
On n'est pas des contraires, on est des complémentaires, des complices, des compères, des compagnons de galère.
"Père, nom masculin.
Homme qui a engendré ou qui a adopté un ou plusieurs enfants.
Personne qui met tout en œuvre pour leur permettre de grandir et d'être heureux."
Je voudrais cet oiseau.
-Mon fils, tu es l'héritier de la dernière lignée des Grands Veneurs. Ne préfères-tu pas un aigle comme Empereur des Nuées, le compagnon de ton grand-père?
-Je préfère le mien.
-Ou un grand-duc, comme Terreur de l'Ombre, qui chassait pour ton arrière-grand-père?
-Non. Je veux que mon oiseau dorme la nuit. Dans mon lit.
-Un faucon alors, comme Hérault des Orages?
-C'est Piou Piou, mon ami.
-Piou Piou?
-Oui. Il s'appelle Piou Piou.
-Piou PIou? Que dira ton grand-père?
-Ce qu'il veut. Ce sera Piou Piou avec ou sans lui.
-Ah.
-Tu n'es pas fâché?
-Eh bien...Non. Tu as raison. Je l'appellerais même Piou Piou le Courageux.
-Oh oui! Tu trouves Piou Piou courageux?
-Il faut beaucoup de courage aux petits oiseaux bleus pour chanter parmi les rapaces, mon chéri.
Quand je serai papa, j’emmènerai mon fils aux matchs, pour supporter notre équipe.
On jouera aux échecs, je lui montrerai le coup du berger,
J’emmènerai mon fils à la plage, on ramassera des coquillages,
Je construirai des cabanes, on jouera aux aventuriers.
On ira à la pêche.
Parfois, il s'opposera.
Il faut bien tuer le père.
Quand il sera grand, je lui apprendrai à conduire.
J'ai tant de projets avec mon fils!
Je suis papa.
J'emmène ma fille aux matchs pour supporter notre équipe.
Elle me bat aux échecs.
Elle adore la montagne, elle m'offre des cailloux en forme de cœur.
Elle a pêché un énorme poisson dans la rivière.
On dessine des arcs-en-ciel.
Je lui ai apporté une poupée, elle l'a envoyée dans l'espace depuis la fenêtre de sa chambre.
Elle m'a appris à faire des tresses.
Elle n'aime pas pleurer.
Elle perd ses bonnets.
Elle grimpe sur mes épaules.
Elle souffle la mousse du bain entre ses doigts.
Elle chante toujours la même chanson.
Elle ronfle quand elle est malade.
Elle s'entraine pour me battre au bras de fer.
Parfois, elle s'oppose.
Il faut bien expliquer la vie
à son vieux père.
Quand elle sera plus grande, je lui apprendrai à conduire.
Elle a tant de projets avec moi!
Elever des enfants c'est gravir une montagne en la divisant en petites collines. Les adages oublient l'essentiel : profiter de la balade.
HeroQuest incarne le "dungeon crawler" par excellence, soit le jeu d'exploration de donjons. Il sort en 1989 chez MB et est vendu en grandes surfaces... Oserait-on encore aujourd'hui vendre un produit en apparence de niche au grand public et en quantités industrielles ? Sans doute pas. Pourtant, HeroQuest a plutôt bien marché à son époque. Réédité en 2022, il est la madeleine de Proust de toute une génération.
L'avis de l'expert (à propos du jeu "Les loups-garous de Thiercelieux") : Je ne pense pas connaître d'autre jeu que les gens enchaînent durant des journées (et des nuits) entières.
Le jeu de société a longtemps eu, et a encore, mauvaise réputation. Aujourd'hui, il reste un loisir de niche, réservé aux geeks... "Ne pas aimer jouer" reste de bon ton dans beaucoup de milieux. "La vie est un jeu", disent les pas sérieux. "Ce sont les grands enfants qui jouent", sourient avec un rien de condescendance, les âmes bien pensantes...
D'un côté, une activité d'enfants, sans réelle utilité si ce n'est celle de divertir. De l'autre, le jeu d'argent, l'addiction, la maladie, réprouvé d'ailleurs par l'église et la morale, surtout que ces vilains soldats romains auraient joué la tunique du Christ aux dés après le supplice... Voilà une passion qu'il n'est pas si simple de vivre pour les adultes, même des années 2000.
Pourquoi tant de haine ? Certainement parce que jouer est une activité fondamentalement "improductive". On pourrait comparer une partie à un mandala. On lui consacre toute son énergie et sa concentration... mais lorsque le jeu est fini, il n'en reste rien, si ce n'est le souvenir du plaisir et la complicité d'un moment partagé.
On peut postuler que l'homme a très vite joué... Mais on peut aussi se rappeler que beaucoup de jeux ne laissent pas de traces. Aujourd'hui encore, on trace des grilles de morpion dans le sable, on lance des cailloux, on joue à cache-cache, ou on se colle des post-it sur la tête. Gageons que les archéologues de l'an 4022 ne trouveront pas trace de ces activités. Par contre, on trouve effectivement des dés (d'abord sous forme de baguettes), des damiers, des pions, assez tôt dans l'Histoire. Certains n'avaient sans doute pas de fonction ludique, mais devaient correspondre à des pratiques divinatoires, comme le tarot l'est encore aujourd'hui.
"Vos enfants ne vous appartiennent pas.
Ils sont nés de la Vie.
Ils sont les étincelles que vous avez accueillies."
Les mamans sioux se transmettent ce message
de génération en génération.
Pour moi, c’est tout neuf.
Je réalise que tu n’es pas mon fils, ni toi ma fille.
Vous êtes deux personnes à part entière.
Mais si vous voulez bien,
j’aimerais bien rester VOTRE maman.
Au revoir, jeune papa.
Tu as fui avant la moisson.
Nous étions deux.
J'ai le champ libre.
Aujourd'hui, nous sommes deux.
A l'horizon, une lumière d'or.
Au creux de mon bras, le futur.
Il dort.
Tu n'es pas mon frein, tu es mon moteur.
Tu n'es pas un fardeau, tu es mon porte-bonheur.
Je te prends dans mes bras.
Tu bredouilles tout bas, les yeux secs :
"Je ne suis plus une maman, maintenant ?"
C'est moi qui pleure.
Tu es sa maman pour toujours.
"Une maman sans enfant ?"
Non. Sa maman.
I hear babies cry,
I watch them grow,
They'll lean much more,
Than I'll ever now,
And I think to myself,
What a wonderful world...
(Bob Thiele, George David Weiss, "What a wonderful world", chantée par Louis Armstrong)
Promis, toute ma vie,
je t'ouvrirai les bras quand tu te seras fait mal.
J'enlèverai la douleur à coups de bisous magiques.
Et après, je te remettrai en selle.
Debout !
Fonce !
Plus vite que le vent !