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Citations de Henri Cazalis (38)


PENSÉES DOULOUREUSES OU BOUFFONNES

CE monde t’ennuie : crée-toi ton monde.

p-81
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Henri Cazalis
Soleil, âme ardente,
tu bois les fleuves, les lacs,
la rosée de la nuit,
le sang de la terre,
les esprits des fleurs;
tu bois notre vie, notre souffle.

O soleil, tu as donc en toi
l'insatiable désir des amants?

(" Le livre du Néant")
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L’Illusion



VIE DIVINE

Aime, ainsi que la mer, la mer dressant ses vagues
Comme des seins tendus aux baisers du soleil,
Et de ses cris d’amour, de ses longs soupirs vagues,
Gémissante, emplissant tout l’espace vermeil ;

Comme ces larges nuits qui cachent sous leurs voiles
La palpitation d’un cœur illimité,
Aime, et fais de ton cœur un grand ciel plein d’étoiles,
D’où s’épanchent la paix sereine et la clarté !

Désire, aime sans fin, souffre, brûle, aime encore,
De rêves sans limite enivre-toi toujours ;
Avant le soir funèbre, abreuve-toi d’aurore,
Ouvre toute ton âme à d’immenses amours.

Alors verse tes chants aux sombres multitudes,
À tous ceux qu’ont rendus stériles les douleurs,
Comme ces vents qui font germer les solitudes
Et, tièdes et féconds, trembler l’âme des fleurs.

Aime et vis, comme un Dieu sur terre voudrait vivre,
Penche-toi vers tous ceux que tu verras souffrir,
Et de lumière et d’art, de rêves toujours ivre,
Incendié d’amour, ne crains plus de mourir !
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Nuit devant la mer



Tous deux, naguère, assis la nuit sur ce rivage,
Nous écoutions pleurer les harpes de la mer :
La mer bondit ce soir, amoureuse et sauvage ;
Flots que hurlez, mon cœur comme vous est amer !

C'est comme un bruit sans fin de sanglots et de râles ;
Les grands flots vers le ciel montent désespérés :
Et la lune et la mer s'attirent et sont pâles,
Ainsi que deux amants que l'on a séparés.
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PENSÉES DOULOUREUSES OU BOUFFONNES


L’INFINI sur ma tête ; au-dessous, l’Infini encore ; et au milieu, ce bruit des rues, ces hommes et ces femmes, toutes ces fanges : quel rêve ! Et qui le fait donc ? — moi, mon cerveau malade, ou, à la fois, le cerveau malade de l’Infini, et le mien !

p.5
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LE POÈME


LE soleil est ma chair, le soleil est mon cœur,
Le cœur du ciel, mon cœur saignant qui vous fait vivre ;
Le soleil, vase d’or, où fume la liqueur
De mon sang, est la coupe où la Terre s’enivre.

Les astres sont mes yeux, mes yeux toujours ouverts,
Toujours dardant sur vous leurs brûlantes prunelles,
Et mes grands yeux aimants versent sur l’univers,
Sur vos brèves amours, leurs clartés éternelles.

Les vents sont mes soupirs, les vents sont mes baisers ;
Je suis le souffle, l’air, et vous êtes la flamme,
Et vous êtes pareils aux charbons embrasés,
Quand, l’été, mes soupirs ont passé sur votre âme.

Les fleurs sont mes désirs, les fleurs de toutes parts
Tendant vers vous leurs longs regards pleins de délices ;
Les fleurs sont mes désirs, les fleurs sont mes regards,
Et vous buvez mon rêve au fond de leurs calices.

Je suis l’amour, l’amour qui tourmente les flots,
Soulève et fait vibrer les océans immenses,
Et la chaleur, par qui les germes sont éclos,
Et le printemps, qui fait se gonfler les semences.

Je suis dans tout, je suis la fraîcheur de la nuit,
Et je suis dans l’éther la lune qui vous aime,
Et l’ouragan aussi, l’éclair ardent qui luit ;
Car la création entière est mon poème,

Est un poème étrange où se mêlent des pleurs,
Et dont vous, ô mortels, vous êtes les pensées,
Ô vous qui partagez ma joie et mes douleurs,
Et l’ennui des éternités déjà passées !

p.176-177
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CALME DES PLANTES

Car Dieu semble n'avoir créé dans notre tête
Que stériles tourments et vaine activité,
Réservant ici-bas pour la plante et la bête
Le calme bienheureux de la passivité.
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RÉBELLION
Si tu ne voulais pas que l'homme mécontent
Te demandât raison de ton œuvre imparfaite,
Il le fallait laisser dormir dans son néant,
Ou comme aux animaux lui mieux courber la tête,

De peur d'une révolte il te fallait garder
De mettre en notre esprit des rèves trop sublimes,
Et ne nous pas donner des veux pour regarder
Trop avant quelquefois au fond de tes abimes.

Mais tu nous fis ainsi : ne t'étonne donc pas
Qu'aimant et que pensant nous soyons des rebelles,
Et trouvions des laideurs aux choses d'ici-bas,
Que tes mains aisément pouvaient créer plus belles !

Ne pouvais-tu finir ce monde, ou le briser ?
Ne prévoyais-tu pas qu'il deviendrait infâme
Ton chaos dure encor : pourquoi te reposer ?
La vieillesse et l'ennui seraient-ils dans ton n âme ?

Tout affamé d'amour, de justice et de bien,
Je m'étonne parfois qu'un idéal se lève
Plus grand dans ma pensée et plus pur que le tien !
- Oh ! pourquoi m'as-tu fait le juge de ton rêve ?
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TERREUR DU BEAU

Le secret éternel que recèle le beau,
C'est lui qui me tourmente en eux comme en toi-même :
La beauté m'épouvante à l'égal du tombeau,
Tant j'ai vu de néant sous sa splendeur suprème.
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Tel qu'un enfant,, perdu la nuit dans une forêt, et qui frissonne et tremble devant la profondeur mystérieuse des ombres, dans cette forêt de l'infini, dont les cimes sont fleuries d'étoiles, parfois je marche égaré et comme fou, épouvanté de son silence, et des regards muets que me jettent les choses.
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Le Soleil est là-haut, ainsi qu'un ménétrier qui conduit la danse, et ses rayons s'épanchent comme des sons joyeux. Le vieux Soleil, il veut qu'on rie; le vieux ménétrier veut qu'on chante ; mais, je ne sais pourquoi, le bal est triste et l'on s'ennuie.
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L'art pour le peuple, à défaut de l'art par le peuple, est une idée en effet qui attire et rapproche aujourd'hui beaucoup d'esprits en Europe. C'est que partout on commence à comprendre ce que je viens d'exposer ou de rappeler. On a chez lui excité volontiers tous les appétits, quitte à ne les pas nourrir autant qu'on l'a promis. On a éveillé chez lui des besoins, excessifs peut-être, car on commence à s'apercevoir qu'il faut opposer cependant quelques limites aux appétits, aux besoins, aux faims et aux soifs sans limites, et je ne dis pas chez le peuple seulement, chez tous.
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L'hygiène déjà, une branche encore de l'esthétique – car la santé, car la propreté sont nécessairement des conditions de la beauté – l'hygiène déjà cherche à donner à son habitation ce qui lui manqua trop longtemps, l'air pur, le soleil qui tue les germes pathogènes, la lumière, non moins nécessaire à la pensée ou à l'âme qu'elle l'est au corps(2). Mais je demande plus, je voudrais partout en ses intérieurs, avec la salubrité, le confort, un peu d'élégance et de beauté, même un peu de ce charme qui y retient, comme parfois dans les nôtres. Est-ce impossible, et ne peut-on trouver une formule décorative qui s'applique à toute habitation, à celle de l'artisan comme aux autres ? On le peut, et c'est ce que tentent en ce moment
quelques artistes de France et de l'étranger.
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Oui, nous avons l'intérêt le plus grave et le plus urgent à voir ce mouvement d'art nouveau, qui devient général en Europe et en Amérique, parvenir jusqu'au peuple, jusqu'à cette immense foule populaire, en ce moment sans doute indifférente à lui, mais dont peut-être il renouvellera et illuminera un jour l'existence trop souvent encore sans clartés.
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L’Illusion



LE SAGE

Le vieux Viçvamétra dans les austérités
Avait vécu cent ans, et le farouche ascète
Assombrissait parfois de regards irrités
Le ciel clair, où les Dieux anciens menaient leur fête.

Le peuple entier du ciel redoutait ce géant,
Car le vieillard pouvait, d’une seule parole,
S’il les dédaignait trop, renvoyer au néant
Tous ces amants divins dont la terre était folle.

Il avait si longtemps, du fond de ses forêts,
Pesé la vanité du ciel et de la terre ;
Il avait pénétré d’effroyables secrets ;
iMais, comme il était bon, il préférait les taire.

Il savait qu’eux aussi les Dieux devaient périr,
Que tous étaient encor plus vains que nous ne sommes,
Et qu’un mot suffirait pour faire évanouir
Ces fantômes créés par le songe des hommes.

Il était devenu très vieux ; il dit un jour :
« Ces ombres, ma pitié les a trop laissés vivre ;
J’élargirai le cœur des hommes par l’amour ;
Mais il est temps qu’enfin leur esprit se délivre ! »

Alors il aperçut, sanglotante, étouffant,
S’affaissant sous le poids trop lourd de sa souffrance,
Une femme qui, près du cercueil d’un enfant,
Les yeux au ciel, cherchait sa dernière espérance.

— Et le vieillard pensa : « Le silence vaut mieux…
Quel mot consolerait cette âme qui succombe ? »
Et, n’osant pas encor faire écrouler les cieux,
Les deux doigts sur sa bouche, il entra dans sa tombe.
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Il avait du reste l'exécution prodigieusement facile; mais c'était cette facilité qui suit chez les grands artistes, le patient travail antérieur de l'observation et de la réflexion continuelles. Ses portraits au crayon, d'une tournure si large et d'une expression si vivante, il les faisait avec une incroyable rapidité, ayant de plus ce miracle d'une vue intense, qui d'un coup d'œil saisit tout, et va surprendre par delà le visage, l'être intérieur sous son masque.
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Il avait tous les goûts nobles, adorait les chevaux, aimait le vrai luxe, une richesse à la fois éclatante et sombre.
Infatigable, saisissant avec passion toutes choses, il travaillait presque toujours avec une véritable furie, oubliant tout alors, ne pouvant plus quitter sa toile, laissant ses repas ou se contentant de dévorer du pain, sans s'interrompre.
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Henri Regnault était un de ces êtres privilégiés chez lesquels les facultés les plus belles se rencontrent, et, dans une admirable harmonie, se soutiennent et se fortifient mutuellement. Il était de ces hommes rares, chez lesquels le caractère est aussi haut que la pensée, et, pour le représenter fidèlement, ce n'est donc pas assez de rapporter l'histoire de ses travaux; il nous faut dire encore tout ce qu'il a été, tout ce qu'il voulait et pouvait être.
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