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Citations de Henri Grivois (68)


L’entrée en psychose est […] une manifestation publique, elle ne s’adresse à personne et elle s’adresse à tous ou, à travers une personne, à tout le monde.
[…] Le sujet psychotique naissant atteint toujours ce point noué à partir d’une relation avec la totalité des hommes.
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Quand il est possible de reprendre avec le patient la courte trajectoire qui précède la psychose naissante, nous l’intégrons, avec lui, dans une continuité qu’il revendique d’ailleurs, celle de son histoire de sujet.
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Après des années de solitude, découvrant l’empreinte d’un pied humain dans le sable, Robinson entre en concernement psychotique.
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Ses contemporains s’occupent de lui, écrit-il [Jean-Jacques Rousseau], et lui, en retour, se préoccupe d’eux. Il ne peut garder secrète cette réciprocité qu’il perçoit chez tous les hommes. L’absence d’intention ne l’amène pas à y être indifférent ou à se révolter. C’est l’amorce en revanche d’une volonté qui le transcende, que les hommes méconnaissent mais qui ne l’engage donc pas lui seul. En d’autres termes, ce qu’il a, lui, la faculté de ressentir auprès de chacun, il en fait une volonté générale. Laquelle ? Il l’ignore, ce n’est pas à lui mais aux hommes d’en décider. Cela exige d’eux une action politique. Rousseau confie cette volonté à la démocratie. S’il avait cru en saisir le point de départ en lui ou dans les autres, il aurait déliré.
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Le psychotique est devenu un être public.
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Les chamans à leur façon respectent le silence des patients. Ils quittent le village et partent avec eux dans la montagne. Cette passivité asiatique, ce respect du silence conviennent-ils mieux aux psychotiques que notre activisme industriel et médicalisé ?
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L’homme qui devient psychotique a le sentiment que les gens sont concernés par lui. Attention, ce n’est encore là qu’indice banal. Le concernement relève de la psychose lorsque cet homme le vit partout, de façon durable et hors de toute présence humaine. […]
Préoccupé par chacun, cet homme est débordé par l’attention qu’il porte aux autres ; ce n’est plus lui seulement qui les concerne mais eux qui le concernent. Et ce n’est pas tout. Alors qu’autour de lui chacun vaque à ses occupations, il est impliqué dans les mouvements de chacun. Les autres l’incitent à agir et à penser tout autant qu’il est lui aussi évoqué et agi par chacun d’eux.
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Devant l’instabilité des significations et des sentiments, on peut certes postuler un désordre mais pourquoi le prescrire indescriptible, impénétrable et définitivement opaque ? […] Pourquoi ne pas tenter de les lire d’emblée comme le patient, c’est-à-dire déployés à partir de la polarisation centrale, et tenter d’en rendre compte ?
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Elle a fait plusieurs épisodes aigus de culpabilité. Elle donnait sens alors à son concernement : une faute qu’elle ignorait mais dont elle portait la charge sans partage devant toute l’espèce humaine.
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[…] ils étaient silencieux parce qu’ils n’étaient pas confus. Leur silence n’était pas paradoxal. Ils n’étaient pas en contradiction avec eux-mêmes mais l’étaient avec nous et notre façon de les aborder en les questionnant.
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La psychose n’est vraiment naissante qu’une fois.
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Elle est débordée par la psychose, c’est-à-dire, par la polarisation centrale qu’elle endosse dans sa totalité et qu’elle vit de façon passive. […] Exaspérée, elle ne sait pas pourquoi on l’entoure.
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L’existence obsédante des autres traduit leur présence métaphysique, plus réelle à travers ces êtres hallucinés que ne l’est jamais leur présence physique.
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[…] pour moi, la psychose naissante, cet emballement du concernement humain, n’est […] pas une bouffée mimétique encore moins une bouffée délirante mais une bouffée identitaire aigüe.
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Qu’est-ce que le concernement ? Pour l’approcher, partons de situations courantes. Je travaille seul dans une bibliothèque, quelqu’un entre. Sans me retournée, je suis « concerné » par sa présence, je sais qu’il est là. Quand je parle avec quelqu’un, en-deçà des mots échangés, un lien tacite nous unit. Un impondérable concernement n’émerge-t-il pas de deux personnes dont les regards se croisent ? Ces données élémentaires témoignent de l’ajustement et de l’adéquation de chaque être humain à ses semblables.
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La voie de la sémiologie et des mécanismes ne mène nulle part si ce n’est à des subtilités cliniques de plus en plus précises mais sans signification.
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« Tout le monde s’occupe de vous, vous êtes au centre de tout », etc. Comme d’habitude, ces phrases ou d’autres du même acabit déclenchent aussitôt quelque chose. Chez Jacqueline c’est un rire libérateur et en même temps un peu retenu. C’est un oui ponctué d’une reconnaissance hilare, véritable commentaire implicite « en le disant vous me permettez de vivre ça tel quel, bien que je sache cela interdit et contraire au bon sens commun ».
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Le sujet selon nous est d’autant moins anéanti qu’il est en polarisation centrale. Il se sent plus renforcé, il s’intéresse d’autant plus à lui qu’il a davantage le sentiment de concernement et de convergence de l’intérêt des autres.
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Pourquoi donc tant de psychiatres confèrent-ils à la psychose ce puissant attrait narcissique ?
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L’essentiel de notre expérience du social s’exprime dans une neutralité indifférente et continue qui reste silencieuse parce qu’elle n’a besoin ni d’être fuie, ni d’être désirée et, en un mot, d’être pensée.
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