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Citation de coco4649


Face aux verrous
VIII. Adieux d'Anhimaharua

L’IMPOSSIBLE RETOUR (EXTRAIT)


... et toujours on me retenait et je ne pouvais rentrer
dans ma patrie. On me tirait par mon manteau, on pesait
sur mes plis.
... et toujours on me retenait. Les habitants étaient
petits. Les habitants étaient sourds.

Il fallait faire la file. Il fallait ne pas se tromper de file. Il
fallait, au-delà des passages ouverts, se retrouver dans le
bon tronçon de la file disloquée, parmi les tronçons sans
fin d’autres files qui se croisaient, s’entrecroisaient, se
contournaient.

Les habitants étaient nombreux, étaient extrêmement
nombreux. Il n’y avait pas d’emploi, il n’y avait pas d’en-
droit, il n’y avait pas de repos pour tous ces habitants. Le
flot des innombrables habitants sans cesse nourrissait
toutes les files.

Il fallait sans quitter sa place, envoyer un message en
avant. Il fallait envoyer un messager à l’avance. Il fallait
l’avoir envoyé à l’avance pour, au débouché de sa file, à
une heure, à un endroit précis qu’il fallait avoir prévu, se
trouver devant la place même qu’on avait retenue.

Les habitants étaient rusés, les habitants étaient calcula-
teurs, les habitants étaient glabres.
Il fallait avoir l’œil aux écriteaux, aux nouveaux écriteaux,
aux changements d’écriteaux. Il fallait avoir l’oreille aux
directives, aux directives modifiées, au retour aux pre-
mières directives.
Il fallait patienter. Il fallait se contraindre. Il fallait
accepter. Il fallait pouvoir tout recommencer. Il ne fallait
pas montrer d’impétuosité.

p.496
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