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Citation de CatchMe


Au bout de quelque mois, je trônais, place du Soleil-Couchant, engageant et saquant que c’en était de la démence. Un véritable abattoir, à dieu ne plaise. Un pur non-sens, du haut en bas. Un gâchis d’hommes, de matériel, d’énergie. Une farce hideuse avec en toile de fond la sueur et la misère. Mais tout comme j’avais accepté de servir de mouche, j’acceptais d’engager, de saquer et tout le tremblement. Je disais oui à tout.

Je me conformais strictement à leurs instructions, mais de façon qu’ils le paient, et cher. Quand une grève éclatait, je me croisais les bras et j’attendais que çà passe. Mais j’avais commencé par veiller à ce qu’il leur en coûtât pas mal de gros sous. Le système entier était si pourri, si inhumain, si dégueulasse, si désespérément corrompu et compliqué qu’il eût fallu un génie pour y mettre deux sous d’ordre et de sens, sans parler de bonté ni de respect humain. Je m’en prenais à toute l’organisation américaine du travail, qui est pourri d’un bout à l’autre.
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à prendre un individu isolé, à détailler ce qui le constituait, l’air qu’il respirait, la vie qu’il menait, les risques qu’il courait, tout devenait si dégoûtant et dégradant, si bas, si misérable, si profondément désespérant et loufoque, que c’était pis que de fourrer le nez dans un volcan.
C’était en panorama toute la vie américaine qui défilait.
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Mais à le regarder de mon perchoir, cela vous avait un air de pourriture plus avancée que le plus véreux des fromages. L’étonnant était que la puanteur qui s’en dégageait ne les fît pas s’évanouir.
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