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3/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Genève , le 12/06/1876
Mort(e) à : Genève , le 27/01/1940
Biographie :

Henry Spiess est un poète suisse d'expression française.
Au terme d'études de droit, il se rendit à Paris et décida de se consacrer à la poésie. De retour à Genève, il fut un des animateurs de la Voile latine. Son œuvre, influencée par F. Jammes et Paul Fort, dessine une évolution qui, de l'amour de la terre, s'élève à l'amour de Dieu (Rimes d'audience, 1903 ; le Silence des heures, 1904 ; Chansons captives, 1910 ; le Visage ambigu, 1915 ; Attendre, 1916 ; l'Amour offensé, 1917 ; Saison divine, 1920 ; Simplement, 1922 ; Chambre haute, 1928)..

Source : Wikipedia Encyclopédie Larousse
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
LA FENÊTRE II

C'est la fenêtre des légendes,
aux confins du trouble avenir,
étroite et basse, mais si grande
que tout le ciel y peut tenir.

Grise dans l'ombre qui décline,
fenêtre claire au jour levant,
c'est l'embrasure où l'on devine,
et c'est la vitre où l'on attend.

Elle procure au paysage
l'aspect grave et surnaturel
de la magie et du présage...
Elle abrite un rêve éternel.

Car, bienveillante à tous les songes,
au désir calme ou vagabond,
elle environne de mensonge
tout ce qui monte à l'horizon.

Tour à tour étroite et si grande
que tout l'amour y apparaît,
c'est la fenêtre des légendes,
immobile, close à jamais.
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Couleur de temps

Ta m'attends près de la fenêtre,
dans un pays crépusculaire ;
et j'ai rêvé que tes yeux clairs
s'inclinaient sur mon âme en fête !

Mon cœur n'a pas ce qu'il désire.,.
L'heure est douce. Quand partons-nous ?
J'ai rêvé que ton cœur soupire,
et je sais que tes bras sont doux.

Fleuri d'espoir et de légende,
le vent gonfle mon manteau bleu.
Je m'en irai, de lieu en lieu,
par tous les pays où l'on chante !

Jusqu'au soir où tes yeux d'amour
me feront signe à la fenêtre...
J'ai rêvé que le temps est court,
et que ton rêve est las peut-être.
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Tes chansons brèves, tour à tour
de paix, d'espérance et de peine,
vont, se rythmant, jour après jour,
au gré du destin qui te mène.

Ta les écoutes sourdre en toi,
lentes, sans but et spontanées ;
et l'instant s'attarde parfois
parmi leurs plaintes alternées.

Elles sont l'aspect qui va fuir
ou l'illusion qui t'effleure,
et s'animent, pour ton plaisir,
selon le ciel et selon l'heure.

Et si jamais, tendant les bras,
tu vois ton passé disparaître,
leur cadence, un soir,
te rendra le frisson qui les a fait naître
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Ce sont des mots...

Ce sont des mots, des mots, des rimes et des rêves,
des rêves à mi-voix que nul n'a jamais dits,
des matins d'ombre qui n'auront pas de midis ;
ce sont hélas des mots confus, des chansons brèves.

Ce sont, en songe, les syllabes envolées
d'un mot magicien qui gardait l'avenir,
des visions qu'en vain je cherche à retenir,
ce sont des soirs lourds de tristesse inconsolée.

Ce sont encor, ce sont quelques Images pâles
dont on doute au soleil mais qui prennent, de nuit,
un aspect éternel de douleur ou d'ennui;
ce sont des mots, ce sont des Images banales.

Ce sont, au lieu des appels clairs et des aubades,
au lieu du grand soleil qui fêtait mon départ,
ce sont à peine, au loin, des murmures épars
et c'est la nuit dans une chambre de malade.

Les cris d'amour, les voix de l'orgueil ont fait trêve.
Au lieu du chant majestueux que j'ai rêvé,
sur un air d'autrefois, toujours inachevé,
ce sont, hélas, des mots confus, des chansons brèves.
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Le Palais désert.
J'habite un grand Palais désert,
peuplé de souvenirs étranges
et qui s'élève dans les airs
sous un ciel qui jamais ne change.

Sous un ciel perplexe et menteur
qu'en vain l'œil interroge et sonde,
où de lourds oiseaux migrateurs
s'en vont en bandes vagabondes.

Je suis captif d'un Palais noir
où jadis des Reines sont mortes;
et j'ai voilé tous les miroirs
et j'ai peur en ouvrant les portes.

Depuis longtemps, depuis toujours,
mon espérance fût déçue,
après maint tour et maint détour
de découvrir enfin l'issue.

Aussi je subis ce destin
sans me plaindre, sans rien attendre,
en rêvant aux exploits lointains
de Rois qui ne sont plus que cendre.

Et, pour charmer languissamment
l'immuable ennui qui me cerne,
j'écris avec mon diamant
des Chansons sur les vitraux ternes.
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Ce livre que je voulais faire, (grands projets !),
si complet, si nourri de toute ma substance,
et dont, sans l'avouer, j'étais si fier d'avance,
le livre que je voulais faire n'est pas fait.
Vous avez vu, Ramuz, ce qui m'attarde en route,
hésitant d'heure en heure à poursuivre, et souvent
complice malgré moi d'un rêve décevant.
Vous connaissez mes peurs, mes erreurs et mes doutes.
Vous m'avez vu, Ramuz, bien souvent, prosterné
par l'inquiet désir de vivre et d'être aimé.
Trop souvent, lourd d'angoisse ou d'espoir incrédule,
j'ai délaissé ma tâche avant le crépuscule,
et fatigué de craindre ou de tendre les bras,
j'ai fait le poing dans l'ombre et soupiré tout bas.
Vous avez vu, Ramuz, ma fatigue, ma peine,
et que mon cœur stérile a pitié de lui-même.
Cœur demeuré pareil à mon cœur de quinze ans,
qui ne peux ni ne veux te plaire ou condescendre
à l'amour que l'on t'offre et que tu pourrais prendre,
que je suis las de toi, mon cœur, et las d'attendre 1
Ce livre inachevé te rappelle; on y sent
le besoin d'absolu qui t'obsède et l'envie
qui fait de moi, captif en marge de la vie,
un immuable et chimérique adolescent...
Printemps 1907! Renouveau d'espérance !...
Mais vous, Ramuz, vous méditiez les Circonstances;
Aimé Pache, déjà, vivait dans votre esprit,
côte à côte avec moi, par exemple, ou Bovy.
Rien ne vous éloignait de l'œuvre commencée ;
rien n'entravait le vol égal de vos pensées,
tandis que, près de vous, timide, j'ébauchais
ce livre que je voulais faire, (grands projets !),
ce livre né dans l'ombre étroite où je tâtonne,
ce livre malvenu, Ramuz, que je vous donne...
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LA FENÊTRE I
C'est la fenêtre à jamais close,
où, pensif, l'éternel espoir,
blessé de vivre et de savoir,
transfigure à son gré les choses.

Le jour grandit, l'ombre s'étend,
l'onde passe, le ciel chemine...
L'espoir possède, en un instant,
tous les bonheurs qu'il imagine.

L'illusion gravit la tour,
l'amour implore ou se lamente...
Au seuil de l'impossible amour,
c'est la fenêtre consolante.

Et, déçu par tous les chemins,
naufragé sur toutes les grèves,
l'espoir y transfigure en rêve
le monde terne où tout est vain.
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Si j'étais poète, soudain,
comme Paul Fort ou Francis Jammes,
aurais-je, un soir, assez de larmes
pour louer Dieu de mon destin ?

Fou de joie et d'impatience,
je bondirais, libre, indompté,
comme un enfant vers la clarté
du tout premier jour des vacances !

Puis je m'apaiserais, sentant
s'ordonner dans mon âme claire
du plaisir, pour ma vie entière,
et du bonheur jusqu'à cent ans !

Et toi, que les vers font sourire,
hélas, et bâiller, tour à tour,
que penserais-tu, mon amour,
de me voir heureux sans rien dire ?
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