"L’évidence qui accompagne le slogan, en lui-même peu clair, d’État “autoritaire“ tient donc en partie à la faiblesse du régime démocratique dans l’Allemagne de l’après-guerre. Mais, dans une bien plus large mesure, c’est l’état de perplexité confuse dans lequel l’Allemagne se trouve plongée depuis 1929 qui la rend particulièrement réceptive à tout discrédit jeté sur l’autorité démocratique de l’État ainsi qu’à la foi dans les miracles de la dictature." (Hermann HELLER)
« L’État “autoritaire“ est la suite logique du développement abouti du national-libéralisme, et l’appellation qui lui convient le mieux est celle de libéralisme autoritaire. » Hermann HELLER
Un État fort avec les faibles et faible avec les forts.
Au début des années 1930, Schmitt est passé du statut de théoricien de la dictature à celui de promoteur actif et de conseiller technique de celle-ci. Avec sa notion d’“état d’exception économico-financier“, il a opéré un coup de force conceptuel qui a autorisé, en pratique, une forme de coup d’État économique permanent. Et de fait, durant les deux années qui la séparaient encore du nazisme, c’est ainsi que fut gouverné l’Allemagne.
Loin d’avoir constitué un rempart face au nazisme, le libéralisme autoritaire au pouvoir lui a frayé un chemin.
À la démocratie libérale honnie, Schmitt oppose une “démocratie césariste“, une démocratie nominale dont le contenu politique concret n’est autre que la dictature plébiscitaire.
"L’erreur nationale commise par les Allemands depuis des siècles a été d’écarteler l’unité de la théorie et de la pratique, alors même que celle-ci ne doit jamais être scindée autrement que sur un mode dialectique, et de s’être évertués, de surcroît, à faire du droit et du pouvoir l’apanage respectif de deux programmes de partis distincts." (Hermann HELLER)
Son discours n’était pas celui d’un nazi, mais d’un partisan de l’extrême centre.