Hervé Cheuzeville

En Europe, l'Afrique est trop souvent réputée pour être le continent de tous les malheurs. Devenue synonyme de guerres sanglantes, de famines à répétition et de dictatures corrompues, elle est aussi connue, depuis deux décennies, par les ravages que la pandémie du VIH/SIDA y provoque. En Europe, ces dernières années, on la découvre en plus sous un autre aspect. Celui donné par des cohortes de jeunes gens qui s'entassent à bord de pirogues pourries ou de rafiots délabrés, croyant atteindre "l'Eden" qu'ils pensent trouver au nord, de l'autre côté de la mer Méditerranée.

C'est alors que Simba se trouva confronté aux premières atrocités. A l'intérieur du couvent, les jeunes postulantes, toutes lendu, furent violées par Abelanga et ses hommes. Les patrouilleurs, eux, trouvèrent 13 Lendu, 6 femmes et 7 hommes qu'ils abattirent, conformément aux ordres donnés par Kisembo. Simba dut participer à ces meurtres. Il n'avait pas le choix. Il fallait obéir aux ordres, sous peine de mort. La fuite était par ailleurs impossible : on se trouvait en territoire lendu, les combattants lendu auraient abattu tout déserteur hema sans hésitation aucune.

(...) Depuis plus de dix ans, je m'étais intéressé à un petit groupe ethnique amérindien, qui avait eu son premier contact avec le monde extérieur en 1974 seulement. Ce peuple me semblait particulièrement intéressant car, malgré l'intrusion soudaine de la "modernité", il est resté très attaché à son mode de vie traditionnel, à ses valeurs ancestrales et même sa spiritualité. Grâce à un réseau social bien connu, je parvins à contacter un jeune enseignant Enawenê
Nawê. Via l'application WhatsApp, j'ai pu lui poser quelques questions, auxquelles il a bien voulu répondre. Quelques recherches complémentaires m'ont permis de réaliser l'émission exceptionnelle du 12 octobre 2021, entièrement consacrée à ce petit peuple autochtone de la grande forêt amazonienne.

Au début du soulèvement de Benghazi, un détail me stupéfia, en regardant les images transmises sur les grandes chaines de la télévision, France 24, BBC World, CNN ou Al Jazeera : ces révoltés brandissaient le drapeau tricolore à bandes horizontales, frappé du croissant et de l'étoile, le drapeau de l'indépendance, le drapeau royal! Cet emblème avait été remplacé dès le 1er septembre 1969 et je le croyais définitivement oublié par les Libyens. Or, c'est cet étendard qui était partout agité par les insurgés en ce 13 février 2011.

Les deux tomes de ce petit livre sont dédiés à Antoinette, ma tante, née en 1936 à Redeyef et décédée en 2015 à Rayong. Souvent, elle participa à mes pérégrinations asiatiques et africaines et le pays où elle vit le jour, la Tunisie et celui où elle perdit la vie, la Thaïlande, font tous deux partie de mes "Royaumes méconnus". Je sais qu'elle aurait été heureuse de pouvoir les lire...

Pourquoi évoquer aujourd'hui ces drames de l'immigration clandestine? D'abord pour rappeler aux Français de la métropole qu'il n'y a pas que Malte, Lampedusa et les Canaries qui voient des milliers d'Africains échouer sur leurs rivages. Il existe une île française qui fait face au même problème. Cette île, c'est Mayotte.

Tout ce qui a été fait pour lutter contre la pandémie du VIH/SIDA au Malawi est remarquable. Mais la tâche qui reste à accomplir est encore tellement énorme que ce petit pays dont personne ne parle mériterait d'être mieux aidé...

L'octroi d'un doctorat Honoris Causa au maître de Kigali n'est que la dernière manifestation de l'aveuglement britannique envers le régime sévissant au pays des Mille Collines. Nul doute qu'il sera ressenti comme une insulte, après les nombreuses blessures déjà subies, par toutes les victimes de Paul Kagame, tant au Rwanda que dans l'ex-Zaïre.

Samuel Baker, l'explorateur britannique qui traversa le pays dinka dans les années 1860, devait écrire à leur sujet : "Ce sont en un sens des sauvages absolus. Les hommes sont nus comme des vers, ils s'enduisent le corps de cendres et se teignent les cheveux en rouge au moyen d'une pâte de cendre et d'urine de vache. Ces gaillards sont les êtres les plus extraordinaires que j'aie jamais rencontrés - je ne vois pas d'autre terme".