Mon grand père, Marcel Juillard, décédé en 1961, a fait les deux guerres. Lors de la guerre de 1939-1940, il était commandant d'un groupe d'artillerie lourde tractée (155), le 4e groupe du 187e RALT. Il avait comme adjoint le lieutenant Spitz, qui prit ensuite le commandement d'une batterie.
Mon grand père ayant laissé ses souvenirs (presque au jour le jour) j'ai pu y lire ses appréciations élogieuses envers Jacques Spitz, avec qui il avait des liens de camaraderie:page 204:
" 23 juillet (1940): Avant -hier, à la popote de Spitz, à Roumevies (Périgord), soirée d'agréable intimité en plain air avec mes collaborateurs auxquels la perspective de la séparation proche m'attache de plus en plus, car, hélas! il s'agissait d'un repas d'adieu: mon vieux camarade nous a quitté hier. Je l'ai retrouvé avant son départ pour Brive, et l'ai vu partir avec peine. C'est le commencement de la dissolution d'un organe homogène et vivant dans lequel je ma sentais bien intégré. J'ai serré une dernière fois et avec émotion la main de ce grand et sympathique compagnon d'arme, auquel je me sentais lié par une amitié particulière. J'aimais ses dons de lettré et d'écrivain, son allure de dilettante, le tout allié à une énergie et à une force morale à toute épreuve. Quel beau soldat! Et avec cela, franc, ouvert, vif, débordant de verve et d'humour. Je le revois, sa chevelure léonine hérissée, à la fois souriant et railleur, et le vois aussi silencieux et rêveur, devant un beau paysage
Un savant - plutôt fantasque - découvre le moyen de dilater ou de comprimer les atomes - ce qui lui permet de faire varier les dimensions des organismes vivants et, en particulier, des hommes.
Ses premières expériences, il les réalise sur des nains...et avec succès !
Aussi, le jour où éclate une guerre européenne, la défense nationale se tourne-t-elle naturellement vers lui. Afin qu'il réduise 7000 hommes à cinq centimètres de hauteur...
(quatrième de couverture de l'édition parue chez "Marabout" en 1974)
Quelle joie et quelle légitime fierté de constater que notre pays a donné un nouvel élan à une profession un temps disparue, mais toujours et plus que jamais nécessaire !