Le professeur Flohr est un savant de premier ordre mais il n'aime pas le genre humain. L'humanité, pour lui, n'est qu'une bande "d'enfant terribles" dont l'agitation empêche tout progrès. Même sa fille Ethel ne trouve pas grâce à ses yeux et n'est, au fond, qu'un obstacle à ses recherches.
Le savant écrit, jour après jour, un journal et c'est celui-ci que
Jacques Spitz nous propose de découvrir.
Jacques Spitz est un des précurseurs de la science-fiction moderne française, mais c'est, ici, plus une oeuvre d'anticipation qu'il nous offre avec "
l'homme élastique".
Le professeur a découvert une technique pour étirer ou ramasser sur lui même l'atome qui compose toute matière. Mais il manque de sujets d'expérimentation car Atlas, le nain sur la taille duquel il travaillait, a disparu.
Heureusement, la guerre s'annonce comme un coup de tonnerre. Dans les villages l'ordre de mobilisation est placardé et le tocsin sonne annonçant le conflit qui s'avance.
Le professeur s'adresse, alors, à l'armée qui lui fournit, dans un premier temps, Lagrue, un criminel condamné à mort puis, devant le succès de l'expérimentation, amorce la miniaturisation de plusieurs divisions de combattants d'élite....
Là où s'arrête le journal du savant, débute celui de sa fille.
Publié en 1938, ce petit livre, assez réussi, est écrit sur un ton ironique mais au final désabusé.
L'auteur fustige son époque. Il en profite pour y afficher un certain pacifisme et son dédain, entre autres, pour la bêtise de certains militaire, pour le parlementarisme vain et pour les églises s'opposant au progrès du monde .
Mais le propos principal est la question que pose l'éthique et la vraie place de la science dans la société.
Et
Jacques Spitz réussit, là où il a échoué dans certains autres livres, nous offrir un récit de SF intéressant et intelligent.