Envisager d’encadrer ou de supprimer les écoles russophones et l’enseignement en russe dans les pays limitrophes, comme le font les pays Baltes ou l’Ukraine, c’est commettre une offense culturelle impardonnable, c’est relativiser l’unicité de Tolstoï, Dostoïevski et Tchékhov réunis. (…) Beaucoup de mes amis russes, y compris libéraux, sont sincèrement outrés. Ils ne comprennent pas ce qu’il y a de pervers dans l’idolâtrie de leurs chers classiques. Ils rient jaune (et tiquent un peu) quand je leur fais remarquer que bien peu de Français voudraient aller tuer leurs voisins suisses ou belges si ces pays éjectaient Molière, Montaigne, Flaubert et Hugo des programmes scolaires.
(p. 89-90)