Ceci est ma tête
Je me tâtais la tête du bout des doigts
Je voulais m'assurer que rien n'y manquait
Je trouvais mes yeux et ma bouche à l'endroit
Et je commençais à comprendre
Grâce à mon cœur qui battait toujours
Que tout apparemment était à sa place.
Je me montrais donc avec elle sans détour
Au festin donné par qui vous savez.
Ceci est ma tête, lui disais-je alors
Et ma voix était indiciblement grave
Et je m'étonnais de pouvoir parler encore
Et ma voix montait du plat.
(traduit par Alain Paruit, p. 7 de « Comme dans un dessin de Escher, huit poètes roumains »)