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Critiques de Ioana Ieronim (1)
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Triumful paparudei

Quelques considérations éparses et « mythologiques » sur cette lecture (et relecture) ancienne.



La poésie de Ioana Ieronim est plutôt narrative (voire épique) et autobiographique, à l'instar d'un rite de passage d'une petite fille (voir ci-dessous les explications concernant le titre). Elle a grandi dans une petite ville des Carpates, et ce recueil explore la perte de cette communauté saxonne autrefois florissante qui avait survécu pendant huit siècles, avant d'être détruite par le communisme.



Ioana Ieronim a éprouvé un besoin légitime d'écrire ce livre exutoire non seulement pour s'opposer à la politique, à la corruption et à la brutalité du régime totalitaire roumain, mais aussi - avec un sentiment d'horreur grandissant – pour témoigner de la dégradation de l'individualité et de l'intégrité humaines dans son pays terrifié et en désintégration.



Nicolae Manolescu considère que Ioana Ieronim fait partie de l'assez longue liste des « auteurs de dictionnaire », autant dire qu'il l'a juge digne d'entrer dans les annales de la littérature roumaine. C'est aussi mon humble avis.



Vous lirez, s'il vous plaît, ma citation postée ici le 4 décembre 2020 du poème qui donne le titre, dans laquelle j'expliquais aussi le sens de celui-ci : le triomphe de la « paparudă », terme qui ne semble pas avoir d'équivalent en français. Il désigne soit une jeune bohémienne spécialement accoutrée qui, aux périodes de sécheresse, parcourait autrefois les rues en invoquant la pluie, soit une femme vêtue de façon ridicule.



Entre temps, ce livre s'est rappelé à ma mémoire car je suis tombée, en cherchant des informations sur le mauvais oeil, sur d'intéressantes explications chez Ion Talos, dans son Petit dictionnaire de la mythologie populaire roumaine. Cela mérite qu'on s'attarde sur ce rite répandu dans toute l'Europe du Sud-Est et non pas seulement en Roumanie : « on désigne ainsi [paparudă] une sainte commandant à la pluie, un masque de verdure ou encore le rite […] accompli un jeudi (parfois mardi) entre Pâques et la Pentecôte. Une fillette (ou plusieurs), ou un ou plusieurs adolescents – souvent des enfants de bohémiens –, sont déshabillés puis vêtus en guirlandes vertes de feuilles d'arbres (surtout de bureau), jusqu'en être méconnaissables. Ils passent dans les demeures, chantent un bref chant demandant que la pluie tombe abondamment. Leurs hôtes vident des seaux et des cruches sur les masques pour déclencher l'averse. En bien des lieux, le lait ou le petit-lait remplace l'eau, ou bien on tamise de la farine afin que la pluie tombe drue. En récompense, les personnes masquées, et ceux qui les accompagnent, reçoivent de l'argent, de la farine, des oeufs et d'autres produits qui sont ensuite partagés entre les participants. Parfois, on fait des feuilletés que tous mangent ensemble près de la fontaine. Les feuilles des arbres sont jetées dans le fleuve avec la croix d'une tombe, les participants s'y baignent. »



Dans l'ensemble ce recueil donne lui aussi une impression de « documentaire » poétique. Il a été, je crois, traduit en anglais.









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