Les contes, malgré leur charge érotique, scatologique ou irrévérencieuse, sont donc des manuels de bonne conduite, censés désamorcer les conflits entre hommes et femmes. Et ces dernières ont souvent le beau rôle.
"Il ne ressentait plus rien, ni le froid, ni le sommeil. Il s'abandonnait dans un rêve éveillé qui ne lui appartenait pas, oubliant qui il était, ce qu'il était venu faire au fond de ce canyon et ce qui l'attendait le lendemain. Et lorsqu'il voulut hurler, le cœur empli de gratitude, il sentit une lame de poignard entre les dents. Il vit alors se refléter dans le métal une bouche rouge qui riait aux éclats sans émettre le moindre son."
Dans les années 1920, des associations composées de dames patronnesses et d'agents du Bureau des affaires indiennes s'indignèrent des danses hopi qu'elles essayèrent de faire interdire. En 1921, le commissaire aux affaires indiennes, Charles H. Burke sortit la circulaire 1665 dont l'objectif était de proposer des solutions aux problèmes de moralité causés par les célébrations populaires. Plusieurs institutrices blanches s'étaient offusquées de voir des jeunes filles parler librement de relations sexuelles avec leurs grands-mères. Mary Dissette, une presbytérienne, reprochait ainsi aux matriarches du Pueblo de Santo Domingo d'enseigner aux adolescentes comment titiller le pénis et exciter un futur partenaire.