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EAN : 9782364906105
181 pages
La Musardine (23/03/2023)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Une tribu d’étranges femmes fleurs au vagin denté, une Maman Araignée acrobate à la vulve élastique, un étalon bien membré doté du pouvoir de vie et de mort, une machine à désir en plein milieu du désert, un rêveur timide, un Coyote lubrique, des hommes lézards irrésistibles, un pénis nageur, des animaux polissons qui acceptent que l’un d’entre eux change de sexe pour manger à leur faim tout l’hiver…

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Opération mass critique littérature, coquins d'amérindiens !

En ces temps de Saint Valentin, voyons de plus près la vie sensuelle à l'ombre de grand mère feuillage…

Ces farces grivoises nord-amérindiennes sont une aubaine pour déflorer les mythes érotiques et sentimentaux de peuples aux traditions méconnues pour nous. Les contes mettent en scène en vrac un pénis aguichant et autoporteur, un bestiaire de fertilité et de duplicité de l'araignée à la lente (oui oui…), et une étrange et démoniaque tribu d'amazones aux vagins dentés qui offre au bouquin sa première de couverture…

Pour joindre l'utile à l'agréable, le lecteur peut profiter de brèves explications à la fin de chaque conte pour avoir quelques points de repères historiques, la majorité de ces histoires de tradition orale, aux nombreuses variantes, ont en effet été recueillies par des anthropologues au tournant du XXe siècle.

Au sortir, on s'interroge, au delà des contes et nouvelles traditionnelles, que recèle la littérature nord-amérindienne vivante ? Et surtout quelles en sont les oeuvres d'introduction majeures ?

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Reçu grâce à Masse critique, ce petit livre de contes amérindiens a une valeur anthropologique certaine grâce à sa présentation en deux parties : chaque conte est complété par une courte analyse sur son contexte, son histoire.
La traduction, voir tout simplement l'écriture sont résolument actuelles, et c'est peut-être ce qui ne permet pas au lecteur de percevoir les subtilités de la culture sous-jacente ; et on est loin de l'ambiance d'un tipi chaleureux, famille réunie, à l'écoute d'un(e) conteur(euse) captant l'attention, suscitant l'émotion des auditeurs, dans la pénombre d'un feu de bois.
Cela dit les restitutions de la fin du XIXe ou du début du XXe devait souffrir du même biais.
L'érotisme évoqué dans le titre n'est qu'une facette des contes (celle qui a choqué les missionnaires), au même titre que les autres composants de la nature humaine, dans la culture animiste de ces peuples.Je serais curieux de faire le parallèle avec les contes des populations européennes, avant la chrétienté.
C'est le dernier texte, résolument actuel, qui m'a le plus touché parce que l'auteure y est à l'aise, dans son époque et pour une histoire ancrée dans cette amérique des oubliés.

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Drôle de livre. D'abord on pense à une anthologie de contes inspirés d'histoires orales puis au fil des pages et notamment des explications données dans Pour aller plus loin, on comprend que l'auteure (les auteures?) s'est fait plaisir en écrivant ses propres contes amérindiens. Pour les puristes qui craindraient une réappropriation de motifs traditionnels, ou une sorte de purge-retranscription comme l'auraient fait les anthropologues et folkloristes du début du siècle, qu'ils soient rassurés. C'est plutôt une invitation au voyage dans des imaginaires certes amérindiens mais au croisement de plusieurs genres. Il y a du fantastique avec Tiikuywuuti, la déesse qui pétrifiait les hommes égarés (mon préféré), de la SF avec le dernier récit où l'on sent le vécu dans la description des rues de la ville frontière de Gallup, du supermarché aux bars glauques, et bien sûr du conte plus traditionnel avec les histoires consacrées à Farceur que Paul Radin avait déjà bien analysé avec Jung dans ses études sur le Trickster. En ce sens, Contes érotiques amérindiens est aussi un ouvrage de référence car il recense les premières occurrences écrites (dans les comptes-rendus anthropologiques) de chaque figure majeure des contes, Coyote, Femme Araignée etc. Beaucoup de pages sont aussi consacrées à l'attitude des "intellectuels" et religieux blancs effarouchés, voire scandalisés, par le contenu scabreux ou érotiques des histoires sacrées. C'est drôle, documenté et bien écrit.
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Avec les contes il y a toujours mille et une variantes ! C'est donc, avec un brin de recul, que je lis les recueils de contes et légendes des cultures que je connais mal.

Ce recueil m'a convaincu rapidement et m'a semblé un bon moyen d'entrer dans les univers amérindiens ! Les histoires sont contextualisées, et il y a même un petit mot sur les variantes : à chaque fois, l'autrice explique ses choix de récits de manière claire et précise.

Et sinon ? Les contes ? On retrouve le rôle d'initiation et de prévention inhérent à ce type de récit, le tout infusé par un humour latent qui se glisse même dans les histoires les plus sérieuses. Très burlesque et fantasmagorique ! 💚
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Critique de Tatiana, auteur chez Desculottées
La lecture de Contes érotiques amérindiens est un saut dans des imaginaires anciens, qui touchent au coeur de notre humanité et du vivant. le lien proche de l'humain et de la nature, son observation constante de cette dernière et le respect de celle-ci saute aux yeux dans les récits. L'érotisme amérindien connecte avec tous les éléments du vivant, en acceptant des formes de surréalisme. On comprend que la sexualité humaine est perçue comme naturelle et nécessaire pour le bon équilibre de l'humanité.
Préparez-vous à lire des récits de femmes au vagin denté, de procréation avec un serpent, d'adultère avec un cheval, de l'homme-animal Fripon, entre autres. Ayez l'esprit ouvert, laissez-vous porter par la fantasmagorie de ces contes, et vous serez surpris par leur charge érotique.
La tradition des contes a toujours eu une fonction de récit initiatique et de guide de bonne conduite. C'est une règle qui semble partagée par toutes les contrées du monde et les contes érotiques amérindiens n'y dérogent pas. Dans ces récits, il s'agit de désamorcer les conflits entre hommes et femmes, de promouvoir l'harmonie sexuelle, nécessaire pour la société dans son ensemble. Et pour cela, les femmes doivent aussi être libres dans leur sexualité. (...)
Les figures féminines des récits amérindiens ne sont jamais passives. Elles jouent un rôle aussi important que les figures masculines pour la communauté. Un agresseur ? Elles s'organisent, se défendent et se font justice. Frustrées sexuellement par un mari non attentionné ? Peu importe, il y a un bel étalon (on parle bien du cheval), pour assouvir le désir sexuel. Et cet adultère peut même sauver la relation maritale. Un patron peu scrupuleux ? On le transforme en soumis sexuel pour se faire respecter.
Lien : https://desculottees.fr/cont..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les contes, malgré leur charge érotique, scatologique ou irrévérencieuse, sont donc des manuels de bonne conduite, censés désamorcer les conflits entre hommes et femmes. Et ces dernières ont souvent le beau rôle.
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"Il ne ressentait plus rien, ni le froid, ni le sommeil. Il s'abandonnait dans un rêve éveillé qui ne lui appartenait pas, oubliant qui il était, ce qu'il était venu faire au fond de ce canyon et ce qui l'attendait le lendemain. Et lorsqu'il voulut hurler, le cœur empli de gratitude, il sentit une lame de poignard entre les dents. Il vit alors se refléter dans le métal une bouche rouge qui riait aux éclats sans émettre le moindre son."
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Dans les années 1920, des associations composées de dames patronnesses et d'agents du Bureau des affaires indiennes s'indignèrent des danses hopi qu'elles essayèrent de faire interdire. En 1921, le commissaire aux affaires indiennes, Charles H. Burke sortit la circulaire 1665 dont l'objectif était de proposer des solutions aux problèmes de moralité causés par les célébrations populaires. Plusieurs institutrices blanches s'étaient offusquées de voir des jeunes filles parler librement de relations sexuelles avec leurs grands-mères. Mary Dissette, une presbytérienne, reprochait ainsi aux matriarches du Pueblo de Santo Domingo d'enseigner aux adolescentes comment titiller le pénis et exciter un futur partenaire.
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