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Critiques de Isabelle Merlet (362)
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Le Loup

Texte et dessin : Jean-Marc Rochette

Couleurs : Isabelle Merlet



La découverte d'un livre, d'un auteur, d'un dessinateur est parfois le fait d'un hasard heureux.

En ce qui concerne Jean-Marc Rochette, la rencontre a eu lieu grâce à l'émission "Invitation au voyage " sur Arte. Les dessins montrés m'ont subjuguée. Et je me suis empressée d'emprunter celui-ci, seul dans son bac.

Je n'ai pas été déçue car j'ai vu la montagne telle que je ne la connait pas. En effet, pour moi, montagne = vacances d'été. Mais les troupeaux de moutons dévalant les pentes, telle une vague blanche, je connais et j'admire.

Petit bémol : je n'aime pas la chasse, au chamois, encore moins. J'aime les loups, si beaux, donc je n'aime pas qu'on les tue même si je comprends le problème que cela pose aux éleveurs, surtout en France. Car ailleurs, ils s'en sont accommodés. Dans le Queyras, nous avons souvent croisé des patous, gardiens féroces des troupeaux. Une fois qu'ils vous ont identifié comme non dangereux, ils vous laissent passer.

Les dessins, les couleurs, l'histoire tout est magnifique.

Je le recommande aux amateurs de montagne, en hiver comme en été.
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Charlotte impératrice, tome 1 : La princesse ..

C’est avant tout le nom de Nury qui m’a donné envie de me pencher sur ce titre. Nury est un très bon scénariste qui a déjà quelques perles à son actif. Le voir s’attaquer à la bio d’un personnage historique fascinant mais méconnu piquait ma curiosité. J’espérais simplement que les auteurs feraient preuve d’audace que ce soit narrativement ou visuellement. Promesses tenues. Ce 1er volet de « Charlotte impératrice » est une véritable réussite.



Le scénario, s’il n’échappe pas à une construction chronologique très classique, est parfaitement construit et mené. Les ellipses sont judicieusement placées et l’auteur a un joli sens de l’économie. Pas besoin de longs discours, l’auteur est capable de dire beaucoup en quelques cases.

Le dessin de Matthieu Bonhomme (à qui je vais m’intéresser plus avant) est en parfaite adéquation avec le scénario et l’accompagne, le met en valeur avec simplicité et élégance. L’impact n’en est que plus grand. Le découpage et la mise en scène sont très efficaces et la colorisation d’Isabelle Merlet est parfaite, intelligente et belle.



Bref, un 1er tome superbe qui mérite tout à fait le consensus dont il semble faire l’objet.



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Le Loup

Encore une histoire de loup, de berger, d'estive.

Au cœur du massif des écrins c'est l'hécatombe, cinquante brebis périssent. Le loup a encore frappé, les brebis sont encore devenues folles. Le berger vise. Tire. Une immense louve tombe. Le berger extrait la balle. Pas de preuve.

L'année suivante c'est au fils de la louve que le berger est confronté. Une magnifique bête blanche. Il va le suivre dans le froid jusqu'à l'épuisement. C'est bien plus qu'une poursuite, c'est la rencontre de l'homme et du loup. C'est un mélange de peur, de rage, de respect.

La traque dans le froid, la nuit, la neige est époustouflante.

Très peu de couleurs, peu de texte mais une émotion à la limite du supportable.

Encore une fois les choses sont claires : l'homme a sa place, mais au même titre que le loup, ni plus, ni moins. Il faut faire avec !

Je l'ai relu plusieurs fois.
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Le Loup

Magnifique album !

Sans doute suis-je plus sensible à cette histoire ayant moi-même quelques brebis et m'étant intéressée au pastoralisme ancien et récent dans les Pyrénées .



Gaspard est un berger de "la vieille école", celui qui monte avec ses bêtes et son chien dans le Massif des Écrins et il n'hésite pas, à la barbe des garde-forestiers , à se défendre contre le loup qui décime les troupeaux .



C'est un homme solitaire et profondément marqué par la disparition de son fils, mais c'est aussi un homme respectueux , même si parfois il crie l'inverse dans ses moments de colère, la montagne ne lui appartient pas et il sait , comme certains peuples anciens , lui rendre hommage pour ce qu'il lui prend .

Son combat avec le jeune loup blanc se transforme peu à peu en fable et la fin n'en est que plus émouvante .



La post-face de Baptiste Morizot apporte une analyse poussée et très juste, prolongeant le plaisir de la lecture par une réflexion essentielle .



Chapeau l'auteur et direction la hotte du Père Noël pour cette BD...
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Le Loup

Ce récit est-il plausible ?



Gaspard est berger dans Les Ecrins. Une loup attaque son troupeau de moutons. Gaspard fulmine, prend son fusil et le tue. Il prend la précaution de récupérer la balle. Il laisse un louveteau qui n’est pas sevré orphelin. L’hiver arrive, les bêtes sont vendues. Gaspard chasse le chamois. Il tue ensuite une biche. Il laisse sur place les abats ce qui fait l’affaire du louveteau trop petit pour chasser. Pour Gaspard, le louveteau qui se nourri est une opportunité pour le tirer. Il y renonce. Il est trop petit. Que veut-il dire ? Que l’animal ne constitue pas encore une menace pour ses brebis et agneaux ?



Le beau temps est de retour. La nature se remet à vivre. Gaspard et son chien balade le troupeau à l’estive.



Des gardes s’adressent à Gaspard et lui parle du loup tué dans la réserve où le loup est protéger. Gaspard prend les gardes de haut, les invective, n’est pas prudent dans ses propos. Il a but. Nous ne savons pas qui l’a tué, disent les gardes. Nous n’avons pas retrouvé la balle.



Un loup et une louve arrivent dans Les Ecrins. Le louveteau a un an et défend son territoire. Un combat s’engage entre mâles. Le louveteau sort vainqueur. La femelle s’approche en position de soumission. Elle fait allégeance. Elle est repoussée. Ce n’est pas le moment de former un nouveau clan. Le temps s’écoule et rebascule en saison d’hiver. Le loup est invisible. De vallée en escarpement rocheux enneigés, Gaspard son fusil en bandoulière va à sa recherche. Il fait moins quarante degré la nuit.



Jean-Marc Rochette dépeint un homme courageux, téméraire, qui brave des dangers extrêmes. Il connait la montagne. Il a habité à Grenoble. Comme alpiniste il a fait beaucoup de montagnes. Suite à un accident, il est devenu scénariste, peintre, dessinateur.



Des questions sous-tendent le récit. A qui le territoire ? Au loup ou au berger avec son troupeau. La place repose-t-elle sur le principe de la loi du plus fort ? Y a-t-il une façon de procéder pour que loups, berger et moutons puissent vivre en coexistence.



Gaspard était-il raisonnable à faire tout ce qu’il a fait ? Ce texte traduit-il la réalité de ce que vivent les loups ? Mon analyse avait tendance à se construire sur ce que j’avais appris des loups lors d’une conférence donnée par un spécialiste.



Les images traduisent bien, le froid, la nuit, les menaces, le danger, la loi du plus fort…



Le loup est un chainon de la prédation dans l’écosystème.



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Le Loup

Cet album est magnifique, tant par le message qu'il délivre que par sa forme. Il entre complètement en résonance avec l'essai de Ph. Descola et A.Pignocchi que je lis actuellement. Il est temps, en effet, de modifier notre vision du monde Celui de notre rapport à la nature. Il ne s'agit ni de lutter contre en la dominant, ni de la " protéger " qui est l'autre facette de la domination. Il s'agit bien plus d'accepter que nous sommes partie intégrante de tous les vivants ni plus,ni moins et qu'il est vital pour tous de réinventer une façon de vivre ensemble.

Jean-Marc Rochette illustre cette démarche par l'histoire de la rencontre d'un berger avec un loup. " Le berger et le loup,c'est pas fait pour être ensemble "...et pourtant! Le lien qui les oppose et les unit tout à la fois va les mener mutuellement à une traque vitale dont l'issue est splendide.

J.M. Rochette est à la fois scénariste et dessinateur ce qui explique certainement à quel point les images reflètent parfaitement l'interiorité des personnages et leurs sentiments.

Baptiste Morizot,philosophe passionné par les relations entre l'humain et le reste du vivant, nous offre en fin d'ouvrage, une analyse très intéressante de cette histoire en y voyant plusieurs interprétations d'ailleurs tout à fait compatibles les unes avec les autres.

J'attends depuis février La dernière Reine de j.m.Rochette et je suis ravie d'avoir pu lire celui ci avant, grâce à Diablotino !

C'est un coup de cœur. Cet album pourrait être un magnifique support pédagogique..
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Le Loup

Ode à la montagne et à la nature, c’est l’histoire d’un berger dans le massif des Écrins, une rencontre avec un loup, une histoire de vengeance, de haine entre l’homme et l’animal. C’est un thème classique, on retrouve la trame de “L’ours” de Jean-Jacques Annaud. J’ai beaucoup aimé le traitement graphique totalement en harmonie avec le sujet, je connaissais Rochette pour la série “Le Transperceneige”, ici on le sent à son aise, dans un récit plus intimiste, avec un personnage un peu sauvage. Son travail au pinceau est d’une efficacité expressionniste, dure, violent et d’une grande justesse. L’isolement est superbement rendu, il y a une belle ambiance, j’ai été totalement embarqué par cette histoire, simple mais belle.
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Charlotte impératrice, tome 1 : La princesse ..

Fabien Nury, Mathieu Bonhomme et Isabelle Merlet, trio intéressant (respectivement scénariste, dessinateur et coloriste) pour cette nouvelle série chez Dargaud (tome reçu par le biais de la Masse Critique de Babelio, merci à eux) !



Mariage princier à la bruxelloise



La princesse Charlotte de Belgique (ou plutôt Marie Charlotte Amélie Auguste Victoire Clémentine Léopoldine de Saxe-Cobourg-Gotha), fille du roi Léopold Ier, se fait courtiser par l’archiduc Maximilien (enfin, Ferdinand Maximilien Joseph de Habsbourg-Lorraine), frère de l’empereur d’Autriche-Hongrie, François-Joseph : la Saxe-Cobourg-Gotha accepte les avances du Habsbourg. Même si ce mariage n’était pas prévu au départ, ce n’est pas trop un hasard non plus : ils sont cousins au troisième degré, elle-même descend de la célèbre branche saxonne des Wettin et les mariages entre Wettin et Habsbourg sont on-ne-peut-plus nombreux ; il se trouve juste ici qu’elle est un parti très prisé et qu’il n’est destiné à aucune couronne. Finalement, contre toutes ses attentes, l’archiduc Maximilien commence à obtenir certains titres, ce qui donne à sa nouvelle épouse Charlotte une importance diplomatique de plus en plus marquée : d’abord gouverneur de Lombardie-Vénétie (dernière province italienne encore dominée au XIXe siècle par une puissance étrangère), sa position de frère de l’empereur austro-hongrois le place en situation d’être le jouet de « coups diplomatiques ». En effet, l’Autriche est en lutte avec d’autres puissances européennes, notamment la France, pour conserver son propre statut de puissance. Dans ce cadre, le duo Maximilien-Charlotte n’a pas forcément une vie facile ; le protocole, le protocole, le protocole, il n’y a que ça de vrai.



Harry & Meghan sont sur un radeau



Au début, le lecteur peut clairement douter de la finesse de l’intrigue qui lui est proposée : la princesse est gentille, le prince est drôle, ils se marient et veulent le bonheur pour tout le monde, alors que l’existence même de leurs dynasties et de leurs fortunes devrait poser des questions autrement plus gênantes. Ils vivent une vie désincarnée, bien loin de la dureté de la vie quotidienne à cette époque-là, façon « Sissi impératrice » : on imagine très bien une Romy Schneider du XXIe siècle prendre le rôle. Autre référence, imaginez donc Guillaume Gallienne mimant l’archiduchesse Sophie enseignant l’étiquette de la cour d’Autriche à Sissi (celle-ci ne supporte plus cette étiquette : « oh, mon Papili, emmène-moi dans la forêt !), c’est tout à fait l’atmosphère du début de ce volume. Et bam ! page 30, retour à la réalité pour nos tourtereaux : malgré tous les bienfaits de l’aristocratie, de la richesse et du mariage princier, Maximilien et Charlotte rencontrent quand même quelques revers de la médaille, ce qui va (enfin !) déclencher chez eux, certes de graves problèmes de couple, mais surtout leur apporter une destinée particulière.



Itinéraire d’un prince à la dérive



Graphiquement, le dessin de Mathieu Bonhomme et la colorisation d’Isabelle Merlet peuvent tout à fait paraître vieillots au premier abord ; par contre, la construction scénaristique des planches est très intéressante : on pourrait parfois y voir un pastiche de tabloïds et certaines planches de pleine page sont pleines d’emphase, propre forcément à ce milieu si particulier que les têtes couronnées à une époque où la presse commence à se développer. Les dessins alternent entre des intérieurs parfois très détaillés dans certaines scènes et des décors quasi absents dans d’autres. Au fur et à mesure qu’on avance dans l’histoire, on ressent davantage dans les dialogues l’incroyable condescendance de ces princes vis-à-vis des peuples qu’ils sont censés représenter. Bientôt, leur légèreté fait place à la fausseté de leurs convictions morales : leur propre intérêt économique passe avant tout autre chose. Bref, le récit se délite avec les événements racontés et même quelques couacs apparaissent dans les transitions quand on s’approche de la fin du volume (on imagine qu’il faut se tenir dans le nombre de pages accordé – pourtant conséquent, 70). Malgré le fait qu’elle occupe le titre de cette série, on peut craindre que la place de Charlotte soit finalement devancée par le destin de Maximilien ; qu’en sera-t-il dans le deuxième tome ? toute la question est là. Il est d’ailleurs évident que l’acte II sera encore plus tragique que le premier.



En somme, ce premier tome de Charlotte impératrice est générateur d’une certaine curiosité, l’arrière-goût peut être un peu amer si on prend le récit et le dessin au premier degré, une deuxième lecture s’impose alors.
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Le fils de l'Ursari

Ciprian est le fils d'un Ursari. De génération en génération les traditions se perpétuent, ils sont des montreurs d'ours nomades parmi le peuple rom. Mais les nationalistes n'aiment pas les nomades, ici, comme ailleurs. Alors, Ciprian et sa famille vont devoir laisser leur mode de vie derrière eux et fuir jusqu'en France, là où l'on devient riche facilement... à ce qu'on leur a dit...



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Gros coup de cœur pour ce roman jeunesse, lauréat du Prix Sorcières roman ado 2017, et je comprends pourquoi.



C'est dense, c'est prenant, je n'ai pas réussi à le lâcher. L'histoire de Ciprian et de sa famille nous balade entre frissons, rires et larmes.

On s'attache tellement facilement à ces personnages qu'on vit pleinement avec eux les évènements qui vont bouleverser leur famille. On espère pour eux, on leur souhaite le meilleur, on désespère quand ils font les mauvaises rencontres, quand ils sont exploités, escroqués ou manipulés.



C'est peut-être un peu gentillet sur la fin, mais les 30 dernières pages permettent au lecteur de relâcher la pression et de souffler. On n'aurait pas pardonné à Xavier-Laurent Petit qu'il en fut autrement. C'est qu'entre passeurs véreux, trafiquants de tous bords et enquête de police, on ne s'ennuie pas. La chance de cette famille sera de compter un petit génie parmi ses membres. Et on pense à celles qui n'ont pas cette chance. Qui ne connaissent pas l'empereur Sigismond en personne...



Et en plus de tout, on en apprend un peu sur les Ursari, ces montreurs d'ours d'un autre temps, d'un autre monde. Et on regrette cette globalisation qui fout tout sous plastique, qui place le pognon en seul roi, et qui lisse toutes les cultures singulières. Rien ne lui échappe. Sauf peut-être Găman, un ours, le roi de la forêt, divinité de tant de cultures...
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Le Loup

L’histoire se déroule dans les Alpes , dans le Parc national des Écrins, un berger va perdre des brebis, attaquées par une louve. Le berger chasse la louve et la tue. Elle laisse un louveteau, qui va s’abreuver de son sang pour survivre.

Gaspard, le berger est très solitaire, isolé dans son chalet, mis à part le facteur qui lui rend visite.

Notre louveteau va bien grandir et ne porte pas les hommes dans son cœur et un en particulier.

Dans ce livre, les dessins mettent en valeur la nature, les montagnes et les animaux, ce que j’ai beaucoup aimé. Cet album est également poétique comme une fable.

J’adore la montagne, et là l’auteur m’a régalé et donné envie de lire ses autres livres.

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Charlotte impératrice, tome 1 : La princesse ..

A la bibliothèque numérique de Vendée, j'ai emprunté : Charlotte impératrice, tome 1 : La princesse et l'archiduc.

Élevée par son père Léopold 1er, Charlotte de Belgique est destinée à faire un glorieux mariage.

Pour la jeune femme, le choix s'arrête sur l'archiduc Maximilien d'Autriche, frère cadet de l'empereur François Joseph.

Un mariage somptueux vient sceller leur union, qui, disons-le tout de suite, ne sera pas heureuse.

Le jeune couple est dépassé par les rivalités dont ils sont le jeu, entre les terribles Habsbourg et le calculateur empereur Napoléon III.

Et Maximilien se révèle un homme décevant, à tous points de vue. C'est en faisant face à l'adversité que Charlotte aura finalement l'occasion de quitter les voies d'un chemin tout tracé.

La princesse et l'archiduc est une bande dessinée historique dont les dessins sont magnifiques.

Je ne suis pas férue d'histoire, je ne connais rien à la période relatée ici et je dois avouer que ça m'a fasciné.

Charlotte est une femme forte, qui va assister son mari du mieux possible. Elle l'a choisit et malgré sa déception elle va faire face.

L'histoire est passionnante, il y a beaucoup de rebondissements et cette bande dessinée m'a permis d'en savoir plus sur Charlotte de Belgique que, je l'avoue, je ne connaissais pas vraiment.

Je suis ravie d'avoir la suite sous la main, car j'ai hâte de connaître la suite de ce premier tome.

Je suis ravie de ma lecture, et je mets cinq étoiles à cet ouvrage, que je vous recommande :)
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Le Loup

C'est un grand plaisir de retrouver les dessins de Jean-Marc Rochette et leur graphisme de si belle qualité. Les lignes sont tirées pour figurer aussi bien les sommets, les descentes, les à-pic et ce magnifique berger, Gaspard, dont le regard est presque toujours dissimulé sous la visière de sa casquette. Il me rappelle un homme qui m'a guidé, en hiver surtout, vers des sommets que je n'aurais jamais atteints sans sa connaissance de la montagne.



Les couleurs d'Isabelle Merlet, parfaitement choisies et travaillées, ajoutent à la qualité de cette très belle BD.



L'histoire peut être découverte de tous les points de vue : celui de la nature et de la montagne, celui du loup, celui du berger qui est finalement un solitaire blessé de la vie, comme le loup qu'il a privé de sa mère, ainsi que lui a été privé de son fils. Leur relation tumultueuse est empreinte d'une humanité que seuls les vrais montagnards peuvent partager avec les animaux qui parcourent la montagne.



La postface de Baptiste Morizot développe intelligemment l'évolution de la vie à venir des bergers de montagne et le changement dans la relation qu'ils pourront vivre avec le loup, l'ensemble dans l'harmonie de la nature et de la montagne.



De la vraie très belle BD de montagne.
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Le Loup

J’avais aimé Ailefroide du même auteur l’année dernière mais ce Loup est un véritable coup de cœur.



Nous sommes à nouveau dans le massif des écrins. Gaspard est un berger solitaire qui vit dans une maison isolée dans la montagne avec son chien et son troupeau. Un jour, il tue une louve qui s’apprêtait à attaquer ses moutons. Démarre alors une confrontation impitoyable entre le louveteau qui a assisté au meurtre de sa mère et le berger. Amour/haine, fascination/répulsion entre l’animal et l’homme dans le décor grandiose du massif des Ecrins.



Le récit n’est pas très réaliste mais peu importe. Il pose des questions pertinentes sur la cohabitation difficile entre un animal poussé par son instinct, protégé par les réglementations et un homme attaché à son troupeau. Le sujet est d’actualité puisque les attaques de loups et les polémiques qu’elles font naître font régulièrement les gros titres.



Certaines planches sont sublimes, notamment celles avec les animaux : sans dialogue mais d’une puissance terrible. Il se dégage de cette bd un amour de la nature et de ces paysages sauvages autant qu’une véritable empathie pour ces hommes durs et solitaires qui vivent au plus près de cette nature et doivent lutter pour la survie de leur mode de vie.



Franchement, j’ai trouvé cet ouvrage superbe et j’en conseille chaudement la lecture.

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Charlotte impératrice, tome 1 : La princesse ..

C’est une bande dessinée qui raconte la vie de Charlotte de Belgique, épouse de l'archiduc Maximilien d'Autriche, frère cadet de l'empereur François Joseph et futur empereur du Mexique. Le traitement est assez classique, graphisme académique de la BD franco-belge, le récit est cinématographique, dans l’esprit d’un “Sissi l’impératrice”. Ce n’est pas le style de bande dessinée que j’apprécie particulièrement, les intrigues de château ne me passionnent pas vraiment et je cherche plutôt l’audace et l’originalité, ici, c’est du très classique, mais je dois reconnaître la qualité de cette œuvre. L’intérêt historique m’a tenu en haleine et m’a permis de m’intéresser à un pan de l’histoire que je ne connaissais que très superficiellement, les personnages sont touchants, la colorisation est riche et soignée, avec une belle gamme de couleurs naturelles adapté aux lieux du récit. Cela suffit à me donner envie de découvrir les pérégrinations de la belle Charlotte au Mexique dans le deuxième tome.
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Le Loup

Sentiments mitigés après la lecture de cet album qui traite d'un sujet très controversé dans nos campagnes.



Le loup a t-il encore sa place dans notre univers obsédé par le besoin de toujours plus de sécurité?

La montagne reste un espace où le danger demeure bien présent: intempéries, avalanches, éboulements de rochers, glaciers menaçants, relief vertical, isolement et rudesse du climat en font un milieu peu favorable à l'activité humaine. Autrefois, peu de monde s'aventurait au-delà des alpages, en dehors des chasseurs de chamois et des cristalliers.



La présence des loups, venus par le sud des Alpes depuis 1992, d'Italie et d'Europe de l'Est, est une nouvelle menace pour les éleveurs et les bergers.

On le sait depuis nos premières Fables: les loups ont un goût prononcé pour les moutons, pauvres victimes immolées sur l'autel de la biodiversité.

Haro, donc, sur ce fauve qui met en péril notre quiétude et réveille les terreurs ancestrales. C'est donc sans hésitation que le berger va flinguer son ennemi héréditaire, en l'occurrence une louve, qui laisse un petit louveteau orphelin.



Jusque là, vous me suivez. Ensuite, le fait divers bascule dans le conte philosophique vaguement ésotérique.

En effet, notre louveteau pas encore sevré va survivre en trouvant sa pitance au milieu des vautours, et se transformer en vengeur impitoyable au cours de la deuxième partie. Car il en veut au méchant berger qui a tué sa môman.

Pour relativiser l'attitude radicale du berger, qui tire aussi sur les chamois, on le voit vider son gibier et déposer en offrande les viscères de l'animal tué, sorte de tribut versé en dédommagement à la Nature. Comme par hasard, c'est notre louveteau qui profite du festin.



L'année suivante, le louveteau, déjà devenu adulte (!) se paye le luxe de devenir chef de meute en éliminant le mâle alpha. Il peut ensuite assouvir sa vengeance en attaquant le troupeau du berger assassin et en envoyant les moutons se précipiter en bas d'un ravin. Fichtre! le berger se fâche tout rouge! Il aura la peau de ce loup-là! (aucune allusion à l'ex président brésilien)

Hurlant sa colère et sa rancune, notre berger se prépare pour le 3è acte de cette tragédie: la poursuite infernale dans la montagne, qui le conduira à la limite de ses forces, au bord de la folie.....



Je ne vais pas spoiler la fin de l'histoire, il faut laisser un peu de suspense. Car les péripéties ne manquent pas.



Pour conclure, je dirais que les invraisemblances du récit m'ont un peu gênée. L'auteur semble désireux de nous initier au monde de la montagne, mais ça reste un peu folklorique. Il ne prend pas parti entre protection de la vie sauvage ou protection de l'activité pastorale. Un peu Normand, le gars.

Le texte de Baptiste Morizot, en fin d'album, essaie de clarifier les choses, notamment le côté symbolique du récit.



Concernant les dessins et l'ambiance du récit, je dois avouer que je n'ai pas ressenti de grands frissons esthétiques. Pas de lyrisme ou de paysages bucoliques, on est pris dans une atmosphère de guerre et de mort, de sang et de haine. Rien à voir avec le Génie des Alpages ou Heïdi, c'est plutôt un western tragique à la Howard Hawks.



La prochaine fois, nous parlerons des trois Petits Cochons.

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Le Loup

Nous voilà de nouveau dans le Massif des Écrins  et de l'Oisans avec Jean Marc Rochette. Comme dans Ailefroide, altitude 3954, Jean Marc Rochette met la montagne au centre de son histoire. Ailefroide, altitude 3954, était un récit initiatique sur ces montagnes de l'Oisans que chérit Rochette. De même Le loup est un récit initiatique, épique où l'homme affronte la bête. Mais est il si simple de désigner l'homme et la bête. Qui est le plus féroce et le plus retors ?

Au fil de la Bd nos certitudes s'affaissent. La bataille que se livre Gaspard, le berger , et le loup nous entraîne dans des réflexions profondes sur la survie, l'archaïsme, la coexistence.

 Cela devient oppressant, étourdissant et le dessin de Rochette magnifie l'histoire.

La montagne omniprésente apporte au combat de l'homme et de l'animal une force extraordinaire.

L'utilisation du bleu presque noir ,associé au blanc gris de la neige et de la montagne conforte cette vision mythique des sommets.

Enfin que dire des regards de Gaspard ou du loup. Le trait est pour ainsi dire abstrait et pourtant que de vie, d'humanité dans ces regards .

Enfin quel plaisir de retrouver les lieux , les noms , les couleurs de ce Massif des Écrins qu'il m'arrive de parcourir l'été au cours de randonnées.

Sans oublier le clin d'oeil à  Gaspard de la Meije au travers du berger.

En conclusion une Bd qui prend de la hauteur dans toutes les sens du terme.
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Le fils de l'Ursari

Un beau livre de jeunesse où on découvre les péripéties d'une famille d'Ursari, les montreurs d'ours, une famille nomade qui sera exposée à tous les dangers qu'implique une telle vie. Puis ce petit monde va passer par plusieurs misères pour chercher à avoir une vie stable à Paris. Puis il y a Cipran qui va se découvrir une intelligence exceptionnelle, il va jusqu'à se découvrir une passion pour les jeux d'échecs...et voilà des aventures à travers des compétitions vont obsédées la vie de Ciprian, à l'instar de ce qu'il vit déjà avec ses parents...

J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous sort de notre carcan en quelque sorte, nous faisant découvrir la vie des roms, comment sont-ils chassés de leur pays. Comment ils sont traqués par la mafia, et condamnés dans une vie de misère ou encore des impossibilité. C'est dans les yeux de Ciprian que nous découvrons ce monde, et c'est la lecture est agréable!
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Charlotte impératrice, tome 1 : La princesse ..

Une biographie de Charlotte de Belgique, épouse du frère de François-Joseph (et belle-sœur de Sissi, donc) qui devient en 1864 impératrice du Mexique.

Cet album retrace les années précédentes, de son mariage au départ pour le Mexique.

Bon, c'est une BD historique tout ce qu'il y a d'honnête, les personnages sont campés avec pas mal de finesse, mais sans que ce soit palpitant non plus.

Par contre j'ai davantage aimé les illustrations : un trait assez convenu mais une vraie recherche pour provoquer l'émotion (je ne recommande pas aux personnes qui fondent pour les petits chiens mignons).
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Le Loup

Un chef d'oeuvre, voilà, c'est tout ce qui me vient en tête après avoir lu ce roman graphique. Tout dedans est impressionnant, le récit, le thème traité et bien sûr, les dessins. le loup, histoire d'un homme, aux traits de Rochette lui-même, Gaspard, berger isolé et seul, durement frappé par la vie. Cet homme va affronter le loup, jusqu'au bout, après une déclaration de guerre du loup. Il faut dire que son troupeau y est passé. le combat sera total. Tout est fin dans le récit, les conditions de vie du berger, en harmonie ou du moins, en fusion avec la nature, la vie de berger, si dure, l'attachement de l'homme a ses bêtes. Une certaine folie jusqu'au boutiste, l'animal, majestueux et implacable.

Même la post-face est impressionnante de justesse. A lire.
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Charlotte impératrice, tome 1 : La princesse ..

Les critiques sur cette BD pullulaient sur ma page d'accueil Babelio. Et toutes allaient dans le même sens : une réussite. Après lecture, je rajoute ces quelques lignes au concert de louanges.



Le destin de Marie Charlotte de de Saxe-Cobourg-Gotha est hors-normes. Voilà une princesse belge, qui au début de la seconde moitié du dix-neuvième siècle se marie par amour à Maximilien, frère cadet de l'empereur d'Autriche-Hongrie, et qui va aller de désillusions en désillusions, tout en devenant impératrice d'un pays auquel elle n'avait jusqu'alors prêté aucune attention : le Mexique.



Ce premier tome nous la montre sortant de l'enfance, couvée par son père, le roi des Belges Léopold Ier, découvrant un grand jeune homme, Maximilien, certes d'une grande dynastie, mais comme tout cadet - et encore plus à la cour des Habsbourg – destiné à des fonctions purement honorifiques. Leur union pourrait être parfaite, et c'est ce que s'imagine cette candide jeune fille, mais son mari a une face sombre : noceur et volage, il se fait plus remarquer par ses beuveries que par son rôle public. En outre, la cour de Vienne et son formalisme étouffent la jeune princesse. Pourtant, il y a là une autre femme originale et exaltée : Élisabeth d'Autriche, dite Sissi.



Ce premier tome est celui de la rupture avec l'enfance et de la fin des illusions. Charlotte en est l'actrice malgré elle. le vrai personnage principal de cet épisode, c'est Maximilien. Un Maximilien, qui sait qu'il sera toujours sacrifié aux intérêts de son aîné, François-Joseph 1er. Un Maximilien qui est entraîné dans la débouche par son meilleur ami. Un Maximilien qui tourne comme un lion en cage ou s'enfonce dans la dépression selon les moments.



Le vrai caractère de Charlotte n'apparaît guère dans ce tome, où elle est discrètement soutenue par sa propre famille. Il ne s'affirme que dans les pages finales.



Les dessins étonnent de prime abord. Très classiques, presque désuets, coloriées dans des tons lumineux, on croit d'abord tourner les pages d'une bluette dix-neuvième, avant que les enjeux n'apparaissent. Fini l'enfance, début des ennuis. La double page du mariage, page 20-21, est magistrale : les vignettes et leurs cadrages illustrent la cérémonie pincée, la liesse, mais aussi les doutes paternels. Le défilé en gondole sur le Grand Canal à Venise, page 30, continue à magnifier cette union. Mais quelques pages plus loin, Charlotte se confronte aux éclopés, survivants de la bataille Solférino en 1859. C'en est fini des rêves de petite fille.



Une bien belle réalisation.

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