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Critiques de Isabelle Sommier (4)
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Changer le monde, changer sa vie





Cinquante ans après Mai 1968, que sont les militants devenus ? Pas forcément les leaders d'opinion du Quartier latin, mais plutôt les soixante huitards anonymes résultant du mouvement syndical, féministe et de la gauche alternative.



Après avoir jeté toutes leurs forces dans la bataille, cru souvent en l’imminence d’une révolution, suspendu longtemps leurs investissements scolaires, professionnels, voire affectifs pour “faire l’histoire”, comment ont-ils vécu l’érosion des espoirs de changement politique ?



En choisissant centrer l’enquête sur cinq métropoles régionales – Lille, Lyon, Marseille, Nanteset Rennes –cet ouvrage collectif aborde l'angle des sterritoires non parisiens et déplace son focus vers les militants ordinaires ainsi que vers les responsables des mouvements et organisations en région. Une approche non jacobine assez inédite , cinquante ans après les faits avec près de 3800 personnes qui ont été interrogées, qui pour la plupart reconnaissent une vraie fidélité aux idéaux de 1968 de ces soixante-huitards à des utopies toujours vivantes pour eux. Une enquête aussi dense que passionnante à suivre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Violences politiques en France

Les cocos sont-ils plus violents que les fachos ? Les manifestations de gauchistes dégénèrent-elles plus que celles des droitards ? Qui s’attaque le plus à la police ? Quels rangs comportent le plus de casseurs ? Quelle idéologie est la plus meurtrière ?



Cet essai exhaustif retrace l’histoire des trente-cinq dernières années de violence en France à travers plusieurs questions : qui sont les groupes violents ? Que cherchent-ils ? Où agissent-ils, et quand ?



Je retiendrai principalement que la violence politique en France a majoritairement baissé au fil du temps. Étant devenue de plus en plus impopulaire dans l’opinion publique, les groupes qui l’utilisaient l’ont progressivement abandonnée : plus de Grands Soirs, plus de mouvements séparatistes calqués sur les groupes armés. Les personnes qui commettent encore ces actes sont d’ailleurs « psychiatrisés » : fous, déséquilibrés, schizophrènes, radicalisés… il semble désormais entendu qu’aucune personne saine d’esprit ne pourrait plus commettre de tels actes au nom d’une idéologie.



La violence est donc devenue principalement médiatique. On s’en sert quand on se sent invisible, pour montrer son existence, et faire connaître ses idées et sa détermination aux yeux du monde. Les actions doivent être assez spectaculaires (dynamitage de bâtiments vides, séquestration de patrons, déversement de fumier dans la rue) pour s’attirer la compassion et la bienveillance de l’opinion publique, sans dépasser une certaine ligne rouge qui vous mettrait la population à dos (on exclura de cette analyse le djihadisme, qui ne cherche pas à transformer la société française mais à la détruire).



L’essai se termine cependant sur une mise en garde : l’abandon de la violence « dure » (et meurtrière) s’est fait au profit d’une possibilité de négociation avec le pouvoir. Si le sentiment de ne pas être écouté resurgit et si la seule négociation possible est « celui qui frappe le plus fort a gagné », il n’est pas dit que cette violence ne puisse pas refaire son apparition à l’avenir.
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Changer le monde, changer sa vie

Changer le monde, changer la vie, changer sa propre vie…



Des militants et des militantes, hier et aujourd’hui, de rouges espérances et des parcours trébuchants. L’imminence rêvée de la révolution et l’érosion plus ou moins prononcée des espoirs. La hâte de la jeunesse et les cours plus lents de la vie. Les études quelques fois suspendues ou abandonnées et l’insertion dans le travail salarié, les rencontres, les débats, les déchirures. Une hétérogénéité de personnes et de parcours derrière cette « génération 68 ».



« C’est à la question du devenir biographique des soixante-huitards que ce livre est consacré ». Une enquête, loin des « têtes d’affiche », à Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Rennes. Le(s) moment(s) 68 pris dans une séquence historique plus longue, « nous nous donnons le moyen de mesurer la place de l’événement dans les trajectoires biographiques comme dans les recompositions ultérieures des espaces militants locaux ».



Des femmes et des hommes, la remise en cause des formes d’autorité, les transformations des insertions sociales, des luttes diversifiées et intriquées, des dissonances loin de la cohérence des réécritures publicistes…



De quelle manière les expériences de l’engagement peuvent transformer « le rapport au monde » des individu·es, parfois comme l’expriment les sociologues « en rupture avec les socialisations antérieures » ?



Il s’agit en somme d’essayer de reconstituer « le point de vue de l’acteur en situation », d’articuler des échelles locales et nationale, de rendre compte de processus socio-historiques ouverts et de configurations multiples, de comprendre « tout ce qui du monde social s’est réfracté et replié » en chacun et chacune (Voir Bernard Lahire : Dans les plis singuliers du social; Individus, institutions, socialisations), d’étudier les conditions et les conséquences des engagements, d’éviter les anachronismes et les faux déterminismes…



Olivier Fillieule, dans son introduction générale souligne : « Et, là encore, les résultats vont à l’encontre du sens commun, en révélant des vies affectives et familiales moins négativement affectées qu’on a pu l’écrire ici ou là, des carrières professionnelles plutôt ralenties voire stoppées par le militantisme, alors que seule une fraction des enquêtés trouve dans l’engagement le moyen d’une mobilité sociale ascendante ; le maintien de tant de convictions et de valeurs politiques acquises dans les années 68 que de divers formes de participation politique au long des cinquante dernière années ».

Je ne peux que conseiller la lecture de cet ouvrage. Derrières ces portraits de syndicalistes, de militant·es, de féministes, d’abord le souffle de l’espoir et la volonté de ne pas se laisser faire. Des parcours mais pas seulement. Une approche qui rend palpable et les individu·es et les collectifs créés. Une mise en histoire qui ne gomme pas les contradictions et les tensions. Les sens politiques des engagements, les « prix à payer » et les satisfactions aussi.



Plus de mille pages certes, mais une lecture facile, dans un vocabulaire le plus souvent directement accessible (restent cependant quelques phraséologies sociologiques inadéquates à mes yeux).



Une sorte d’héritage, lourd – « nous » ne sommes pas dispensé·es de tirer des bilans – et léger, sans aucun testament… Des questions plus que de réponses…



Reste une question, que je pose maintenant à toustes les auteurs et autrices, pourquoi ne pas utiliser une écriture plus inclusive ? – le point médian, l’accord de proximité, les étudiant·es, les lycéen·nes, les militant·es, les ouvrier·es, les employé·es, pour rendre visibles les unes et les autres, les iels et toustes.




Lien : https://entreleslignesentrel..
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La France rebelle : Tous les foyers, mouvem..

1. Cet ouvrage collectif présente un panorama de tout ce qui , en France anime une contestation une rebellion . Classés par types : Rebellion autonomiste/Syndicale/Idéologique/ des marges et des exclus/ Des (contre)experts et de l’appel au droit/ Identitaire et politisation des modes de vie/ . Chaque mouvement est analysé par son histoire (rapide), ses organes, ses animateurs principaux. Certes cet ouvrage datant de 2002, les lignes ont bougé depuis mais la plupart des acteurs sont toujours présents (et leur évolution est intéressante à constater) .
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