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Citation de Nemorino


Dans une rue animée elle s’arrêta. Elle contempla le flot des passants, hésita un instant, puis tendit, dans l’air froid sa main blanche. […]
La ville me parut terriblement lointaine et hostile. Les milliers de lumières, les points incandescents des becs de gaz et des réverbères électriques, les lampes allumées aux fenêtres, les phares et les lanternes des voitures et des calèches étaient devenus maintenant les yeux de créatures démoniaques qui me menaçaient et m’emplissaient de terreur.
Quelques pièces tombèrent dans sa main et chacune figea une larme dans ses yeux agrandis et fixes. Je me blottis tout entier dans les plis chauds de sa robe, me serrant contre elle et, le visage ainsi enfoui, sans un bruit, sans un mot, je pleurai.
Je me sentais seul et abandonné dans la rue glaciale.
J’avais l’impression que chaque pièce frappait sa main pétrifiée par le gel avec un tintement métallique donc l’écho se répercutait dans ma tête avec un bruit mat et creux.
— Maman, maman, tu as froid ?
Je lui posai la question à plusieurs reprises.
Elle ne répondit pas, ne me regarda pas. Impassible, rigide, elle tendait la main dans la nuit et mendiait…
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