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Citation de Pseudo


[...] L'une de ses premières expériences se déroula dans la grande conserverie Wilmax, où il trouva du travail aux pièces pour confectionner de petites boîtes d'emballage. Une usine fournissait les pièces en série, et Freddie Drummond n'avait plus qu'à les assembler et à les clouer avec un petit marteau.
Ce travail n'exigeait pas de compétence professionnelle : c'était du travail à la tâche. Les ouvriers ordinaires gagnaient un dollar et demi par jour ; les autres, plus rapides, un dollar soixante-quinze. Au bout de la troisième journée, il put gagner la même somme. Mais il était ambitieux et ne se souciait guère d'aller son petit train-train ; comme il était exceptionnellement doué, le quatrième jour, il reçut deux dollars. Le lendemain, au prix d'une tension nerveuse épuisante, il parvint à deux dollars et demi. Ses camarades le gratifièrent de grimaces et de regards sombres ; ils lui firent des remarques spirituelle, en argot incompréhensible pour lui, où il était question de lécher les bottes au patron, de gâcher le métier et de se mettre à l'eau pour se protéger de l'averse. Il s'offusqua de leur manque d'empressement au travail, fit des généralisations sur la paresse congénitale des ouvriers non qualifiés et trouva moyen, le lendemain, de clouer pour trois dollars de boîtes.

Ce soir-là, en sortant de l'usine, il fut interpellé par ses camarades : ils étaient très remontés contre lui et l'exprimaient dans un argot incohérent. Il ne comprit pas le motif qui les poussait à agir ainsi, mais leur intervention fut énergique. Comme il refusait de ralentir son rythme et poussait des bêlements sur la liberté et la dignité du travail et sur l'indépendance américaine, ils entreprirent de le corriger. Ce fut une rude bataille, car Drummond était un costaud et un athlète, mais, finalement, la bande lui sauta sur les côtes, lui marcha sur la figure et lui écrasa les doigts, si bien qu'il dut garder le lit pendant une semaine avant de pouvoir se lever et chercher un autre emploi.

Pages 47-48 - Au sud de la Fente
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