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Critiques de Jacques Bens (5)
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La belle étoile

Un texte très court, bien écrit et très agréable à lire. Cette histoire nous fait voyager en Provence et dans le temps, au milieu du 19 ème siècle. Un bon livre, je regrette simplement un peu la page de conclusion qui se greffe sur cette histoire, et qui ne me semble pas vraiment utile. Un auteur que je ne connaissais pas et que je suis contente d'avoir découvert.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Boris Vian

Boris Vian – Jacques Bens - Bordas.



Dans cette étude, Jacques Bens (1931-2001), qui était aussi écrivain, savait combien l'enfance d'un auteur nourrit son oeuvre et influence sa vie et dans le cas de Boris Vian cette remarque est particulièrement pertinente. On peut en effet, au rythme de ses romans, suivre ses rencontres, ses amours, ses fantasmes, ses obsessions, ses craintes, à condition bien sûr de faire abstraction de ses mises en scènes, de son humour parfois grinçant, de son langage si particulier issu de son imagination féconde et de sa perception des choses. Bens analyse les personnages, leur psychologie, leurs relations entre eux et par rapport aux autres dans chacune des oeuvres où l'on les rencontre. On les découvre souvent solitaires, désespérés. A travers eux on découvre un Vian (et aussi Vernon Sullivan) pessimiste, victime de son enfance et de son éducation, souvent découragé alors qu'on s'attend sans doute à voir un bon vivant, un amoureux des femmes mais bien souvent misogyne, un gourmand de vie mais aussi un inquiet attiré par la mort. Mais le paradoxe ne s'arrête pas là. Quand on lit un de ses romans on a l'impression que le monde qu'il décrit est onirique et complètement décalé. A bien y réfléchir cependant, il apparaît qu'il n'est pas fondamentalement différent du nôtre.

On ne devient pas écrivain par hasard et les mots ne servent pas seulement à raconter une histoire mais parfois l'écriture a un effet cathartique. S'il n'avait été boudé par ses contemporains, habitués aux romans classiques ou ébranlés par la philosophie existentielle nouvellement révélée et bousculés par ce langage fantaisiste, ils auraient pu analyser les messages cachés derrière ce qu'ils ont pris pour un simple exercice de style et une certaine manière d'exercer le langage. Les thèmes évoqués par Boris sont à la fois symboliques et satiriques, le travail, l'amour, la mort, la religion, Dieu, la fatalité, le désespoir… mais aussi, à travers ses personnages qu'il place dans des situations marginales et parfois rocambolesques et Bens montre la méfiance voire le dégoût de Boris pour l'espèce humaine.

Vian a écrit la majorité de ses romans entre vingt six et trente ans sans pour autant rencontrer le succès ce qui explique sans doute ses déceptions et son inquiétude. Malgré des soutiens prestigieux (Queneau, Sartre...) il a surtout connu la trahison, l'indifférence voire la critique polémique, c'est à dire l'ordinaire de l'espèce humaine appliquée à l'art. Certes il y a eu les romans de Vernon Sullivan, à la fois pastiches et oeuvres alimentaires, mais le scandale qu'ils soulevèrent l'irrita et l'emporta.

Il y a aussi eu Vian dans sa version germanopratine, une vie trépidante dans les caves, les café à la mode, sur un rythme de jazz et de trompette dont il devra pourtant arrêter de jouer pour raison de santé. Il y a eu le Collège de pataphysique, les autres romans, ceux de Vernon Sullivan, les pièces de théâtre qui, au sortir de la guerre ont eu un petit parfum scandaleux, parfois antimilitaristes, parfois énigmatiques, les traductions, les chroniques musicales sur le jazz, les chansons, les poèmes, les nouvelles, toute la richesse d'une oeuvre que Jacques Bens développe et analyse avec une pertinence tès documentée, égrenant les idées reçues sur Boris, mettant le doigt sur ses contradictions, soulignant sa sensibilité.

Membre lui-même de l'Oulipo (L'ouvroir de littérature potentielle) dont l'un des buts est de découvrir les nouvelles potentialités de langage, Jacques Bens ne pouvait pas ne pas s'intéresser à l'écriture de notre génial auteur et le fait qu'il ait été également le gendre de Célestin Frenet, célèbre instituteur, père de la non moins célèbre méthode qui porte son nom, l'a sans doute amené à présenter les choses sous une forme pédagogique. Cette étude est une façon originale de revisiter l'oeuvre et de mieux connaître son auteur, et donc une invitation à la découverte et à la lecture (ou la relecture) d'un écrivain qui, par son langage, par la révélation de son univers, par son style a, à sa manière, révolutionné la littérature française et l'a marquée de son empreinte.
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Nouveaux Jeux intéressants

J'en vois qui se disent ah la la, il n'a rien à présenter Yv, il nous a déjà fait le coup du cahier de vacances pour adultes et des énigmes et maintenant le voilà avec un autre livre de jeux ! Alors, d'abord, je dis que je fais ce que je veux sur mon blog, non mais. Ensuite, je dis d'accord mais... Mais parce que là, je présente quand même des jeux imaginés par Georges Perec himself-lui-même ! Et publiés chez Zulma -qui publient également les mots-croisés d'un très grand, Michel Laclos (décédé l'an dernier). A propos de M. Laclos, je m'amusais beaucoup lorsque mes parents prenaient le journal avec le programme télé à faire sa grande grille hebdomadaire (que mes parents me gardaient spécialement), mais ma maman y a pris goût et est devenue experte en l'art du cruciverbiste célèbre ; ça me fait penser que je me referais bien quelques grilles de M. Laclos !

Bon revenons à nos jeux perecquiens, qui, de fait le sont mais pas seulement puisqu'ils étaient conjointement imaginés par Jacques Bens qui les présente dans ce recueil et répond aux questions de Bernard Magné dans la préface sur la méthode de travail adaptée par lui et Perec.

Ce sont des jeux et énigmes destinés plutôt aux jeunes mais qui raviront nos esprits ralentis et embrumés par un long hiver ; tiens, un des premiers, pas difficile, mais assez marrant dans son énoncé déjà :

"Un marchand de vélos, qui vend, non seulement des bicyclettes, mais aussi quelques tricycles, a la curieuse habitude, quand il fait son inventaire, de compter, non le nombre de ses véhicules, mais celui de ses selles et de ses roues. Il arrive ainsi à 77 selles et 168 roues. Combien a-t-il de bicyclettes et combien a-t-il de tricycles ?" (p.14)

Il y a aussi des rébus, des jeux avec les nombres ou les chiffres, des jeux d'intrus, des suites logiques, des vrai/faux, et, ouf, les réponses sont en fin de volume... Certains sont parus de septembre 1981 à février 1982 dans la revue Jeune Afrique, d'autres sont inédits. En fait Bens et Perec avaient commencé les jeux pour la toute jeune revue (à l'époque) Ça m'intéresse.



A propos de jeux, une anagramme, connaissez-vous celle de "Jean-Pierre Pernaut" (entendu l'autre jour sur France Inter, mais je ne sais plus qui l'a énoncée, s'il se reconnaît, je le remercie pour cet emprunt) ? Non, c'est pourtant évident ! Voici la réponse.... -roulement de tambour-..... : "En rien préparé au JT". Je vous avais dit, é-vi-dent !


Lien : http://lyvres.over-blog.com
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La Cinquantaine à Saint-Quentin : Confession ..

Livre découvert grâce à La Liseuse de Paul Fournel dans lequel il en fait allusion.

Petit livre autobiographique très drôle et plein de dérision dans lequel l'auteur aborde le vieillissement, le sien en tous cas, son rapport aux femmes et aux motocyclettes.



"Contrairement aux dames, la motocyclette ne vous choisira pas, c'est vous qui la choisirez. Contrairement aux dames, elle ne vous fera aucun reproche si vous la laissez au garage plus longtemps qu'il n'est convenu."



Voilà, le ton est donné, un opuscule léger qui donne le sourire et aide à accepter le poids des années avec ironie.
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Les dames d'onze heures

Ma première lecture de Marguerite Duras, Dix heures et demie du soir en été, une sorte d'huis clos dans la chaleur oppressante d'une nuit orageuse : sur la route de Madrid, un couple accompagné de leur fillette et d'une amie sont obligés de faire halte dans un hôtel bondé où se sont réfugiés de nombreux touristes comme eux ; alors que son mari est attiré par Claire et que leur désir est sur le point de basculer vers l'irrémédiable, elle tente de sauver l'auteur d'un crime passionnel en le conduisant hors de la ville. Beaucoup de tension dans ce roman, rendue tangible par le style particulier de l'auteur. Je l'ai lu facilement mais je ne peux pas dire que j'ai vraiment aimé.
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