Absence: mais absence sensible.
Vous attendez ici une pirouette, le numéro classique du cirque spirituel contemporain, le coup de "la présence en creux" de Dieu dans nos vies, l'alibi facile qui justifie la renonciation à toute pratique religieuse et bientôt à toute morale, la justification des vies par la bonne volonté molle d'hommes trop occupés pour trouver le temps de prier.
Ce n'est pas cela: quand je dis que cette absence est sensible, cela signifie que je la ressens comme telle, comme un manque consenti, comme un refus organisé. Cette absence n'est pas celle d'un être cher que quelque chose retient ailleurs. Non: si le Christ n'est pas présent dans ma vie, c'est tout bonnement parce que je ne lui ai pas fait de place.
Entre gitans on ne se lit pas les lignes de la main.
La peinture ça ne se regarde pas ça se fréquente. Pierre Soulages
Former sa vie c'est tourner en défis et en occasions de dépassement ce qu'elle charrie inévitablement de désagréments, de contrariétés et d'épreuves.
Nous entretenons tous un rapport intime avec eux (les mots), au-delà ou en deçà de leur sens courant. C'est Colette qui, enfant, avait nommé un escargot qu'elle avait
adopté "mon petit presbytère" parce qu'elle aimait ce mot pour lui-même.
(L'auteur traitant de la pudeur):
Un écrivain aussi souverainement maître du langage que Philippe Sollers ne parvient pas à trouver d'autres mots que ceux, additionnés, des traités d'anatomie et des salles de garde pour évoquer son sexe, celui des autres et ce qu'il en fait. Dans une sorte de descente aux enfers assez fascinante, Olivier Py ne parvient qu'à susciter un insurmontable malaise. Houellebecq, comme avant lui, Hervé Guibert, disent tout, dans des termes d'une force incontestable, mais néanmoins d'une platitude voulue et d'une objectivité clinique qui exclut toute poésie. 'La chair est triste hélas! et j'ai lu tous les livres". Mallarmé semble avoir parlé pour notre temps. Et ce ne sont pas les névroses de Christine Angot et de quelques auteurs de la nouvelle génération qui nous rendront la chair joyeuse.
Je suis parvenu à l'âge où, à l'égard de mes enfants, je n'ai plus que des devoirs. (Pierre Moinot)
La vertu, si l'on y croit, est faite pour être pratiquée, non exhibée.
Je crois que l'on ne peut être pleinement citoyen que si, par la fréquentation des oeuvres de l'art et de l'esprit, on se forge soi-même les clés de l'explication du monde dans lequel on vit.
Un vieil homme qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
( Hampaté Bâ: écrivain et ethnologue malien)