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EAN : 9782246679219
300 pages
Grasset (02/02/2005)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Après l'hymne à la vie du Bénéfice de l'âge
(Grasset, 1993) écrit par Jacques Rigaud à l'approche de la soixantaine, l'autofiction romanesque et mélancolique d'Un balcon sur le temps (Grasset, 1999), voici le dernier volet d'une
forme originale de trilogie autobiographique : " Passé le cap des 70 ans, la tête pleine de projets et la curiosité toujours en éveil, j'ai voulu vérifier que je n'avais pas épuisé le bénéfice (capital et dividendes) de l'âge, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jacques Rigaud consigne les étapes de sa vie et réfléchis sans complaisance aux sentiments qu'il a éprouvés, aux passions qui l'ont animé avec une ferveur bien sentie, aux paysages familiers et rassurants qui l'ont attiré, avec une lumière particulière sur la dune du Pyla.

Tant de choses lui sont arrivés, tant de choses l'ont amené à réfléchir, et notamment dans le domaine culturel où, Directeur de cabinet du ministre, il va entamer une rupture avec la politique d'André Malraux et favoriser la décentralisation à partir de 1971. Il met un terme à ses fonctions en 1973 désirant retrouver une plus grande indépendance, et préside le pôle radio RTL en France pendant vingt ans. Il décède en 2012.

C'est un peu une ode à la curiosité cette grande prêtresse qui a talonné cet énarque, haut fonctionnaire mais aussi époux, père de trois garçons et grand-père.
Il a écrit une quinzaine d'ouvrages. de celui-ci je retiens un brillant dosage entre une vie professionnelle où la culture tient lieu de sacerdoce et une vie familiale où chaque instant d'intimité et de partage compte autant, voir plus que les rendez-vous avec les dignitaires les plus illustres. L'esprit de Jacques Rigaud est en éveil permanent aussi bien pour la création du Musée d'Orsay, que pour ses petits-enfants qui ont constitué sans le savoir, pendant leurs vacances au Pyla, dans la demeure familiale, un patrimoine de repères. Il précise mais je l'avais bien compris : « de tous les trésors d'une vie, celui-ci est sans doute le plus imprescriptible. »

Il décrit avec une passion différente mais aussi intense la tendresse qu'il a pour les mots, « compagnons de vie, témoins de ses joies et de ses peines, chargés de sens successifs en fonction de ses expériences , les mots qui le suivent jusque dans ses rêves » que la passion qu'il a pour ses proches et il « remercie le ciel de cette joie toute neuve et sens, comme à chaque naissance, son coeur s'agrandir pour faire place à un amour de plus, sans que soit amoindrie pour autant la part des aînés. ». Il a partagé avec son épouse l'amour des livres. Une complicité de tous les instants que les lecteurs de Babelio connaissent bien.

Il parle de la peinture contemporaine, « non plus une oeuvre au sens classique, mais un geste, un objet, un projet, un événement qui s'offrent à notre regard étonné » et dont il découvre les clés, les tics, les ruses. Les auteurs nous offrent guère de beauté, mais plutôt « des chocs, des questionnements souvent gratuits, voire apparemment insensés, et aussi des énigmes qui peuvent être troublantes et fécondes. » il parle du bonheur et de Montaigne qui tout au long de son parcours lui a intimé quelques sages précautions, ne s'imposant pas comme un maître mais affichant tranquillement son influence. . Il aborde la liberté, la vraie et cite encore Montaigne « La vraie liberté, c'est pouvoir toute chose sur soi ».

Il parle de l'amitié comme une des manifestations majeures de la liberté. Il évoque longuement l'avenir de la France où la peur et le déclin ne sont pas des fatalités. Il parle de la religion, l'absence sensible et sans appel du Christ dans sa vie, de la vieillesse, de la mort cette grande énigme, cette inconnue. Ce tour d'horizon il le fait avec nous et nous invite avec intelligence à méditer, à nous émerveiller avec bienveillance et avec optimisme, à sourire le plus souvent possible, et ne pas « afficher des têtes de carême ».

C'est tout cela Vivre à propos. « C'est se donner tout entier à ce que l'on fait, aimer la vie en chacun de ses instants, l'accueillir et la goûter comme elle vient, inégale, capricieuse, imprévisible » .
En lisant ce texte je me suis dit souvent que je rejoignais l'auteur dans sa manière de voir, de ressentir, d'aimer mais qu'il me manquait la manière de le dire aussi clairement et aussi bien.

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Absence: mais absence sensible.
Vous attendez ici une pirouette, le numéro classique du cirque spirituel contemporain, le coup de "la présence en creux" de Dieu dans nos vies, l'alibi facile qui justifie la renonciation à toute pratique religieuse et bientôt à toute morale, la justification des vies par la bonne volonté molle d'hommes trop occupés pour trouver le temps de prier.
Ce n'est pas cela: quand je dis que cette absence est sensible, cela signifie que je la ressens comme telle, comme un manque consenti, comme un refus organisé. Cette absence n'est pas celle d'un être cher que quelque chose retient ailleurs. Non: si le Christ n'est pas présent dans ma vie, c'est tout bonnement parce que je ne lui ai pas fait de place.
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(L'auteur traitant de la pudeur):
Un écrivain aussi souverainement maître du langage que Philippe Sollers ne parvient pas à trouver d'autres mots que ceux, additionnés, des traités d'anatomie et des salles de garde pour évoquer son sexe, celui des autres et ce qu'il en fait. Dans une sorte de descente aux enfers assez fascinante, Olivier Py ne parvient qu'à susciter un insurmontable malaise. Houellebecq, comme avant lui, Hervé Guibert, disent tout, dans des termes d'une force incontestable, mais néanmoins d'une platitude voulue et d'une objectivité clinique qui exclut toute poésie. 'La chair est triste hélas! et j'ai lu tous les livres". Mallarmé semble avoir parlé pour notre temps. Et ce ne sont pas les névroses de Christine Angot et de quelques auteurs de la nouvelle génération qui nous rendront la chair joyeuse.
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Nous entretenons tous un rapport intime avec eux (les mots), au-delà ou en deçà de leur sens courant. C'est Colette qui, enfant, avait nommé un escargot qu'elle avait
adopté "mon petit presbytère" parce qu'elle aimait ce mot pour lui-même.
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Former sa vie c'est tourner en défis et en occasions de dépassement ce qu'elle charrie inévitablement de désagréments, de contrariétés et d'épreuves.
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Je crois que l'on ne peut être pleinement citoyen que si, par la fréquentation des oeuvres de l'art et de l'esprit, on se forge soi-même les clés de l'explication du monde dans lequel on vit.
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