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Toulouse-Lautrec rencontra le modèle du tableau, « Carmen Gaudin », sur l’avenue de Clichy, près de Montmartre, au printemps 1884. Avec son confrère Henri Rachou, ils furent surpris par les traits du visage et ses cheveux rouge vif, au point que Toulouse-Lautrec s’exclama : « Est-ce qu’elle n’est pas fantastique ! Et comme elle a l’air dur ! Si seulement je pouvais la faire poser pour moi, ce serait merveilleux ! ».
Il est remarquable qu’elle ait été la première des nombreuses femmes que Toulouse-Lautrec rencontra dans les rues de Montmartre et recruta comme modèles.
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La jeune femme, presque certainement la maîtresse et future épouse de l’artiste, Aline Charigot, s’est placée comme elle l’aurait fait sur le rivage. La toile exprime la luminosité du plein soleil qui tombe sur les formes amples de la « baigneuse », assise face au spectateur comme une moderne Vénus anadyomène, sa chevelure blonde rejetée en arrière par la brise.
Plus tard, Aline dira qu’elle était très mince à l’époque de leur voyage en Italie. Si cela est vrai, les formes pleines de la « Baigneuse blonde » pourraient refléter une tentative de Renoir de magnifier le personnage, un peu comme, pour leurs nus, le firent Titien ou Rembrandt, deux artistes qu’il admirait autant que Raphaël.
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