Cette impassibilité, cette indifférence durement acquise à l'égard des bêtes, n'est cependant jamais parvenue à estomper chez Joël le sentiment d'une aversion confuse, l'impression d'une anomalie : celle de l'élevage au coeur même d'un dérèglement bien plus vaste et qui échappe à son entendement, quelque chose d'un mécanisme grippé, fou, par essence incontrôlable, et dont le roulement désaxé les broie, débordant sur leurs vies et au-delà de leurs frontières ; la porcherie comme berceau de la barbarie du monde.