En tant que processus naturel, le jeûne doit avoir comme seule visée la simplification (1), l'apaisement intérieur (2) et la réconciliation (3).
En tant que processus naturel, le jeûne doit avoir comme seule visée la simplification (1), l'apaisement intérieur (2) et la réconciliation (3). C'est la raison pour laquelle il est adapté aux situations de crise, de deuil ou bien pour se préparer à une épreuve majeure (examen, épreuve sportive, changement d'état de vie, départ en retraite).
C'est en mangeant le fruit de l'arbre défendu qu'Adam a transgressé les préceptes de vie [Gn 3,6]. Quant à nous, c'est en réduisant ce que nous mangeons, autant qu'il est possible, que nous nous relèverons et que nous retrouverons la joie du Paradis.
Le jeûne génère précisément une des formes de joie les plus fécondes et durables. C'est une joie active au sens où cet affect renforce toutes les dimensions de la personne : sur le plan biologique par la régénération cellulaire ; sur le plan spirituel par une purification et une simplification de la pensée ; sur le plan psychique par un rééquilibrage des émotions. Nous pouvons dire qu'il n'y a pas de voie plus simple et plus sûre pour accéder à une forme de joie intérieure agissant en nous et autour de nous.
Le jeûneur a l'impression d'une suspension du temps, c'est-à-dire d'une mise à l'écart temporaire de ce qui préoccupe son esprit. Il fait l'expérience d'un repos global de toute sa personne, corps, âme et esprit...
C'est en ce sens que le jeûne est une expérience extraordinaire : confiance accordée au principe vital qui anime, disponibilité pleine et entière pour le respect du vivant autour de soi, opportunité laissée à l'environnement de modeler dans le sens du beau, du bien et de la vie.
Savoir patienter, c'est mûrir l'attente d'une nouvelle récolte, l'attente pour mieux en jouir au moment venu, mais surtout l'attendre au moment importun. Dans notre époque de l'immédiateté, cet exercice peut se révéler plus difficile encore que l'abstinence de nourriture. Il ouvre sur la question du jeûne de la parole ou bien, par exemple, de la consultation addictive de nos appareils électroniques.
Notre premier réflexe, à l'âge de l'émancipation, est de prendre le large pour aller découvrir le monde, même si au premier tournant nous risquons la sortie de route.
Alors, plutôt la tempête des événements extérieurs que le chemin placide et réfléchi de l'introspection ? C'est le paradoxe de l'existence humaine. Peut-être est-ce aussi ce qui fait sa singularité.
Les cinq 'amis' du dialogue : le respect, l'amitié, l'humilité, la patience et l'écoute.