Le Cantique des Cantiques , reçu dans la dernière masse critique , édité par la prestigieuse édition de Diane de Selliers que je remercie ainsi que Babelio .
J'ai apprécié cette qui comprend sept versions , c'est à dire en hébreu , en grec , en latin et quatre traductions françaises , cette version reprend dit - elle la tradition des bibles polyglottes , ce qui constitua déjà une révolution au 16 ième siècle .
J'ai aimé voyager dans les différentes versions , moi l'amoureuse des mots depuis toute petite , j'ai apprécié de jouer avec les mots , les sens différents .
Le Cantique des cantiques nous fait rêver tout en nous élevant , mystère étonnant , détonant des mots .
Les mots ont quatre niveaux différents : le sens littéral , le sens allusif , le sens interprétatif et enfin le sens secret .
En résumé , une lecture enrichissante , je ne peux m'empêcher de terminer ma critique par la première page de ce livre que voici :
´Lève -toi vers toi- même , ma compagne , ma belle , et va vers toi - même ! ´
Cantiques des Cantiques 2 , 10 , traduction d'André Chouraqui .
En espérant avec cette merveilleuse phrase d'amour vous donner envie de lire cette version de Diane de Selliers .
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Rideau
Clio : Au moment de baisser le rideau sur cette représentation de la Renaissance riche en coups de théâtre, rappelons que les critiques des humanistes, autant que leurs émerveillements, ont continué à cheminer souterrainement pendant la Contre-Réforme pour reprendre un nouveau souffle au temps des Lumières avant de parvenir jusqu’à nous. L’élégant dialogue qui précède en fait foi. Reste l’ultime question des limites géographiques de la Renaissance, qui amène inévitablement cette autre : pourquoi ne s’est-elle pas étendue à l’Asie et à l’Afrique musulmanes ?
L’Auteur : Vous rêvez donc d’une Europe de la Renaissance s’étendant sur les vastes régions qui ont vu fleurir la culture antique latine et grecque ?
Clio : Rêvons donc ! Elle s’étendrait de l’Afghanistan jusqu’au Maroc, en passant par l’Iran, la Syrie et l’Égypte. J’emprunterai le mot de la fin à mon ami le grand orientaliste Pierre Lafrance : « La majeure partie de l’Orient continental relève d’une grande prairie d’herbes rares : la steppe et ses farouches conquérants. La civilisation y fut succession de renaissances entrecoupées d’invasions, dont la dernière fut celle des empires colonisateurs. La maturation médiévale – avec ses communes, parlements, guildes et hanses – ne put guère y parvenir à son terme. En un mot, il ne connut guère de Moyen Âge.
Cela met en lumière les décalages culturels à surmonter pour que les relations s’apaisent. Il y faut d’immenses efforts exigeant de hauts degrés de science et de sagesse chez des peuples dont chacun doit s’élever au rang de demos et ne pas s’en tenir à celui d’ethnos. En attendant un tel développement, les forces politiques mondiales, notamment orientales, semblent incarnées par trois figures tragiques : Torquemada, Macbeth et Egmont. C’est leur confrontation qu’évoque l’actualité. »
(EXCIPIT)
Tout au long de ce magnifique le Lecteur que je suis, eu envie de participer à ce dialogue entre Clio et l'Auteur... Alors en toute humilité, je me permets de la faire maintenant....
Le Lecteur : Merci à vous Monsieur Saladin, l'Auteur, de m'avoir embarqué dans ce voyage a long cours tellement enrichissant, avec un seul regret : celui d'avoir du refermer livre, mais on dit, généralement, que les meilleures choses ont une fin ... Mais tel un aventurier du savoir je sais que votre ouvrage sera toujours à portée de main, pour pouvoir m'y replonger....
Le Lecteur : Merci à vous l'Éditeur, Les Belles Lettres, de mettre entre les mains de lecteurs curieux des ouvrages d'une telle qualité tant sur le fond que la forme. Grace à voss publications la mémoire ne se perd pas (pour paraphraser le titre du livre) elle se transmet....
Le Lecteur : Merci à vous l'Imprimeur, pour avoir ressuscité le temps de cette lecture, l'ébahissement et l'émerveillement que devait être ceux des lecteurs de la Renaissance, certes moins nombreux, qui découvraient le travail des orfèvres de l'édition de l'époque.
Tout commence par cette couverture qui laisse imaginer un voyage au long cours dans cette période si foisonnante ;
Viennent ensuite les différentes parties (la comédie de ce monde, arts, lettres, sciences et techniques, philosophie et religion) qui à chaque fois s'ouvrent sous forme d'un dialogue entre Clio et l'Auteur ;
On est subjugué par de magnifiques frontispices issus de l'illustrateur suisse Froben, savamment commentés, pour orner les débuts de chapitres, à l'image de celui-ci qui ouvre le chapitre sur les philosophes :
"Respire à fond, impatient lecteur, car la traversée va être mouvementée ! Nous avons choisi d’ouvrir ce chapitre avec un frontispice « à tiroirs » qui réalise un des rêves des peintres de la Renaissance, car il représente un tableau antique très célèbre dont on ne sait même pas s’il a existé réellement. Ce tableau, connu sous le nom de Tableau de Cébès, est décrit en détail dans un dialogue en grec attribué au philosophe Cébès, lui-même présenté par Platon dans Criton et Phédon comme un disciple de Socrate.
Ce dialogue a connu une grande fortune à la Renaissance. Il a été imprimé (en grec) dès 1494 par Alde à Venise, puis par Zacharias Callierge à Rome. Il a été traduit très tôt en latin et en français, et même en arabe au xviie siècle. Sa paternité est hypothétique car, si Diogène Laërce affirme que Cébès a écrit un tel Tableau, le contenu du dialogue plaide pour un stoïcien tardif, raison pour laquelle il a généralement été publié avec le Manuel d’Épictète. Son argument est le suivant : des jeunes gens se rendent dans un temple dédié à Kronos (Saturne) et ils y admirent une peinture votive fort énigmatique. Un vieillard leur explique que ce tableau a été jadis offert au dieu par un dévot philosophe (disciple de Parménide et de Pythagore). Il représente une allégorie de la vie humaine sous la forme d’une enceinte renfermant les deux chemins possibles pour accéder au sommet du bonheur, le château de la Vraie Félicité (ARX VERÆ FELICITATIS). Ce parcours semble un véritable labyrinthe.
L’image se lit de bas en haut et de droite à gauche. L’entrée de l’enceinte se trouve dans le coin inférieur droit où un vieillard (le génie de Socrate, GENIVS) fait entrer tous les candidats qui se pressent à la porte. Derrière lui, la belle courtisane Persuasion (SVADELA) leur offre à boire la coupe de l’imposture, contena" ;
On déguste les digressions variées (biographiques, citations, explications, ...) mises en exergue par les "feuilles aldines" de l'éditeur vénitien ❧ Aldo Manuzio ❧ ;
On en fini pas de regarder dans le détail les lettrines qui débutent les chapitres sont empruntées à "La fabrique du corps humain" de Vésale ;
On admire cette iconographie riche, abondante et diverse. Ce sont tableaux, gravures, vitraux, dessins, imprimés qui viennent expliciter le propos ;
Jusqu'à la police de caractère Garamond inventée à la Renaissance et utilisée pour ce livre ;
On se souvient qu'à cette époque, les imprimeurs commandent à de grands artistes des frontispices magnifiques pour orner les pages de titres de leurs ouvrages, ainsi que des lettrines ou leurs colophons. Par économie, on utilise fréquemment les mêmes pour des livres différents. Certains d'entre eux sont décorés de véritables scènes à personnages multiples qui informent le lecteur sur la culture de l'imprimeur. Le plus souvent on se contente de motifs décoratifs "grotesques" ou figurant des colonne, des frises ou des statues allégoriques, satyres ou putti tels que les architectes en décorent les façades des bâtiments. Pour les livres importants, le frontispice représente un véritable tableau à forte signification symbolique. L'élégance de la typographie et le qualité des ses illustrations contribuent énormément à l'intérêt de l'ouvrage
Vous l'aurez compris c'est un remarquable ouvrage à tous points de vue doublé d'une RÉUSSITE d'un point de vue esthétique et éditorial.
De nombreux ouvrage sur la Renaissance traitent indépendamment de l'art, de la sculpture, etc... et ce avec plus ou moins de réussite.
Ici l'auteur, d'une érudition sans faille, embrasse la Renaissance dans un ensemble qui se met en place au fil des pages et qui fait prendre conscience que les bouleversements ne sont pas seulement artistiques ou architecturaux. La médecine, l’astronomie, l'imprimerie et bien d'autres disciplines y ont leur place.
Sa motivation est claire : "comprendre les Anciens et les mettre à l'épreuve pour explorer le monde d'aujourd'hui", et à sa motivation répond un enthousiasme de lecteur.
Le pari qui au départ parait risqué est à mon sens réussi, il ne s'agit pas d'un ouvrage de plus sur la Renaissance, mais de L'OUVRAGE qui manquait sur cette période. un ouvrage passionnant à lire qui manie élégamment le fond et la forme ce qui de nos jours est une gageure. Il trouvera un place de choix dans ma bibliothèque, comme un ouvrage de référence.
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Ce livre a l’ambition de balayer toute la période de l’humanisme en Europe, de présenter les auteurs importants de ce mouvement de pensée, dans différents pays, et de donner un choix de textes, dans tous les genres littéraires, aussi bien des textes philosophiques, polémiques, historiques, que dans les belles lettres, œuvres en prose, poésie, théâtre etc.
C’est très ambitieux, le livre fait plus de 400 pages, mais néanmoins cela ne fait pas beaucoup pour chaque auteur abordé. Cela donne presque une sorte d’encyclopédie, avec quelques petits extraits ou illustrations, plus qu’une anthologie vraiment très riche et nourrie. C’est donc plutôt un ouvrage à consulter ponctuellement, lorsqu’on recherche une notice, une information, sur un auteur, surtout peu connu, qu’un ouvrage à lire dans la continuité, parce que là cela devient vite frustrant, par la rapidité et brièveté avec lesquelles sont abordés les auteurs, et surtout le peu de texte pour chacun d’entre eux. C’est tout de même précieux pour certains auteurs, peu ou pas accessibles maintenant.
Nous commençons notre voyage en Italie, comme il se doit, parce que c’est là-bas que la renaissance, l’humanisme ont commencé, les textes choisis commencent ici au XIVe siècle, avec Pétrarque. Puis, les Italiens traversent les Alpes, vont dans d'autres pays, et l'Italie accueille, dans ses cours et universités, des étudiants et hommes de lettres venus d'ailleurs. L'humanisme se développe progressivement dans d'autres pays, cette anthologie propose surtout des textes d'auteurs français, allemands, espagnols parmi les plus connus.
Dans la lecture renouvelée de textes latins, mais aussi grecs, voire hébreux, ces penseurs et artistes de la renaissance ont reconsidéré le rapport au monde, à la religion, le libre arbitre, la liberté de l’homme. La comparaison, la décentration culturelle provoquée par cette redécouverte d’autres civilisations, ont permis une remise en cause, la sortie d’une pensée unique, qui serait la seule légitime.
De nouvelles idées ont émergé, de nouvelles formes littéraires inspirées peut-être des anciennes, mais au final complètement novatrices ont vu le jour. Nous vivons toujours plus ou moins sur cet héritage, même s’il tend à être de plus en plus oublié. Cela reste une période foisonnante et fascinante, que j’ai toujours plaisir à explorer.
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Attribué sans doute fictivement à Salomon, le Cantique des Cantiques est un chant d'amour tour à tour poétique, mystique, sensuel, érotique. Ce texte est d'une telle richesse, d'une telle portée qu'on ne peut que saluer cette magnifique initiative des éditions Dianes de Selliers. En effet, cet ouvrage met en parallèle sept traductions du Cantique: la Biblia Hebraica, la septante grecque, la Néo-Vulgate latine, la version française de la Bible de Jérusalem, de Louis Segond, de Chouraqui et de Zadoc Khan.
La mise en page permet une lecture comparative aisée des sept versions, la version catholique de Jérusalem renvoie à la version protestante, à la version juive... et à d'autres encore... puisque les commentateurs convoquent également des traducteurs comme Henri Meschonnic, Renan, Erri de Luca, Lemaître de Sacy et jusqu'à Voltaire qui a lui aussi donné sa version personnelle du Cantique.
Dans un premier chapitre intitulé "Une poésie érotique religieuse", Jean-Christophe Saladin compare le Cantique avec des œuvres parfois inattendues : hymne à la nature de Lucrèce , poème de Roumi, lettre de Sainte Thérèse... J'avoue avoir eu un coup de cœur pour un extrait de l'épopée de Gilgamesh : on y retrouve l''évocation d'un amour
bucolique, sensuel, et lumineux aussi puissant que celui du Cantique.
Dans un deuxième chapitre remarquable Marc-Alain Ouaknin revient sur les enjeux de la traduction :
"La traduction est née de l'échec de la tour de Babel.
Jamais préhensible, jamais accessible pour les hommes qui voulaient atteindre et capturer le ciel, l'infini de Dieu, des personnes et des choses trouve sa source dans la multiplicité des regards, dans la polyphonie des voix, dans la multiplicité des langues, dans le passage de l'une à l'autre, non pour en réduire l'écart, mais pour souligner la beauté de perspectives différentes."
En dernier lieu, Marc-Alain Ouaknin explique le concept du "pardès" cher aux étudiants de la Torah, le jardin ou paradis du sens contenant les quatre niveaux d'interprétation de la Bible hébraïque. Le Pchat sens littéral traitant du monde sensible , le Rémez, le sens allusif, le Drach sens interprétatif et le Sod, le sens secret.
Dans un dernier chapitre "la danse des mots", l'auteur revient sur sept mots hébreux du Cantique et en compare les traductions. Les mots sont retranscrits en lettres latines, ce qui permet quand on ne sait pas déchiffrer l'alphabet hébreux d' apprécier la musicalité de cette langue originelle.
Le propos est étayé par les écrits de Lévinas, Rilke et de Nietzche. Érudition, poésie... On chemine à travers le mystère du cantique avec le sentiment d'être bien accompagné !
Le seul petit bémol de cette édition réside selon moi dans la première de couverture qui décline en sept versions un verset du cantique sur fond de ciel. Pour moi, cette illustration minimaliste peu attractive n'est pas à la hauteur du contenu de ce livre haut de gamme. Mais cela reste un détail et n'enlève rien à l'excellence du propos.
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La collection « pour les nuls » est encore une fois un foisonnement d'informations, de découvertes, et d’anecdotes et ce livre ne déroge pas à la règle.
L’histoire, par le prisme des religions, est très intéressante à parcourir. Ce livre parcoure donc les cultes antiques de la mythologie, les 3 religions monothéistes, les religions d’Asie, les religions amérindiennes et enfin le chamanisme, le vaudou et les sectes.
Si on fait abstraction des parties qui sont liées directement à la croyance et à la foi (miracles, enseignements religieux ...), on comprends mieux l’Histoire et la relation entre la religion, le pouvoir, les guerres et les invasions. Tant de souverains, de décisions historiques ou de luttes sont liés aux religions ou à l’affrontement entre ces différents cultes. Il est étonnant ainsi de voir autant de courants différents dans les cultes d’une même religion et autant d’impact sur l’histoire. Ce livre permet ainsi d’y voir plus clair sur certains événements historiques (l’empire romain devenant peu à peu chrétien par exemple) ou encore actuel (séparation de l’Irlande en 2 où les conflits au moyen orient.
Ce qui me plaît le plus dans cette collection est la dernière partie (généralement appelée « la partie des dix ») qui permet une analyse du fait exposé.
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lecture, relecture,re relecture de cet immense poème d'amour de peut être Salomon que je m'étais acheté il y a quelques années dans l'édition de Diane de Selliers. il comprend dans cette présentation des analyses très intéressantes autour de son contenu,des traductions en grec, hébreu, et diverses versions en français. Puis l'étude des mots hébreux principaux,nous invitant à comprendre plus profondément le texte sacré.( la danse des mots- l'ivresse du parfum-)
Enfin il y a une note biographique sur les traducteurs.
On peut le lire comme un texte religieux ou comme un texte profane. personnellement,ce qui me subjugue,c'est l'élégance érotique des images tout en suggestions.
Je n'ai pas encore sélectionné mes livres préférés,mais sans conteste il en fait partie.
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Je rejoins la critique d'Aquilon62 : beau livre tant sur le fond que sur la forme.
J'ai également apprécié l'approche holistique de la période, qui est très dense. Tout est intriqué dans un laps de temps finalement relativement court. Fort de toutes ces nouvelles connaissances, je pense relire bientôt L'oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar. Zénon évolue en effet dans cette période très trouble, et tente lui aussi de s'affranchir du carcan intellectuel de la scolastique et de l'intolérance religieuse du siècle.
L'ouvrage est très accessible et, plus beau encore que la couverture ou la typo, il diffuse à chaque chapitre, chaque ligne, l'envie d'apprendre, la curiosité de tout, et c'était très appréciable.
Seul bémol, les quelques commentaires sur l'actualité, où je trouvais que le livre sortait de son objet, pas toujours à bon escient selon moi.
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