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Citation de Erik35


La première mesure est une impitoyable campagne contre tous ceux qui ont critiqué le Parti lors des cent fleurs [NB : à partir de 1957 jusqu'en 1976, date de la mort de Mao]. Des centaines de milliers d'étudiants, intellectuels, fonctionnaires et membres du Parti (300 000 selon les estimations) sont critiqués, condamnés, privés de leurs postes, envoyés dans les camps. Beaucoup n'en reviendront pas. Tous ont leur vie brisée. Ils seront réhabilités en 1979, bien souvent à titre posthume. Le but de la campagne est de faire taire la critique à l'extérieur du Parti et, plus encore, à l'intérieur. Ce Parti, purgé et désormais soumis, est chargé l'année suivante, en 1958, d'imposer aux ouvriers et surtout aux paysans une expérience sans précédent, celle de créer à mains nues et quasiment du jour au lendemain, une puissance industrielle. C'est à ce moment-là que le phénomène totalitaire apparaît en Chine sous une forme à peu près pure. Une société privée de ses derniers retranchements face au pouvoir, totalement asservie, est contrainte de se lancer à corps et sans âme dans une entreprise "d'émancipation" sans exemple. Chacun est obligé de simuler l'enthousiasme, ce qui permet aux dirigeants de soutenir qu'ils ne font que suivre l'irrésistible élan des masses révolutionnaires. L'intimidation est telle que le moindre doute a quelque chose de terrifiant pour celui qui le conçoit, de sorte qu'il préfère ne point douter.
Ainsi naît "l'homme nouveau", en 1958.
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