A la suite de cette entrevue ou d'une autre avec M. Ma, j'ai connu un moment de désespoir. De retour dans ma chambre, je me suis jeté sur mon lit et j'ai sangloté. Je me sentais totalement démuni et la pensée m'est venue qu'après tout les autorités avaient leurs raisons, qu'il fallait les accepter sans les comprendre, qu'il y avait une nécessité supérieure face à laquelle mes prétentions n'étaient rien. J'ai fait à ce moment-là l'expérience de l'abdication devant un pouvoir totalitaire, dont ce pouvoir tire toute sa force. J'ai trouvé dans cette défaite un moment de repos, voire de réconfort. Heureusement, cela n'a pas duré.