Le miroir magique
Ainsi se voit-il [Rembrandt ] successivement jeune homme étonné; mendiant en loques; bourgeois bien sous tous rapports; double de Rubens; prototype du maître à qui tout réussit...C'est une comédie, c'est un théâtre, il joue tous les rôles, il les incarne. Songez à la carrière d'un grand comédien...Gabin en cheminot, en voyou, en banquier, en Jean Valjean, ou en petit retraité... (...) voilà ce que signifie être tous les autres hommes. Tous les sentiments, toutes les vertus, toutes les turpitudes de l'humanité sont là, tour à tour, sur son visage. Mais cela ne lui suffit pas. La vérité, s'il y en a une, est plus multiple et plus complexe. Pour se perdre ou se trouver, on peut aussi se travestir. (p. 119)