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3.5/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 03/04/1882
Mort(e) le : 10/10/1939
Biographie :

Jean-José Frappa, homme de lettres, rédacteur en chef, scénariste et critique de cinéma français, originaire de Saint-Étienne. Né dans le 17e arrondissement de Paris le 3 avril 1882 mort le 10 octobre 1939.



Source : Wikipédia
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
La vue du Moulin-Rouge qui flambait au bout de la rue, embrasant le ciel d'une lueur de sabbat, chassa le spleen qui, déjà, embrumait l'âme du voyageur ...
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A Versailles, pendant les fêtes des "Plaisirs de l'Ile Enchantée (mai 1664).
Un coin du parc. On aperçoit, dans le lointain, le château, puis les escaliers, le terre-plein sur lequel se trouve un bassin dont le jet d'eau retombe en gerbes irisées, puis de nouvelles marches qui aboutissent au milieu de la scène.
A gauche, la ligne verte des charmilles.
A droite, en pan coupé, un petit théâtre de planches que ferme un rideau de velours semé de fleurs de lys, ouvert au début de l'acte.
Quelques sièges ont été préparés sur le côté droit de la scène. A gauche, un banc.
Il est à peu près sept heures du soir.
Le jour baissera lentement pendant l'acte, et, bientôt la lune viendra éclairer la scène de sa lumière argentée.
On entend, au début de ce tableau, et l'on entendra, par la suite, à intervalles variés, un orchestre de violons qui joue, au loin, des airs de Lulli.
Des fleurs grimpent le long du théâtre, et, sur le côté droit de la scène, près du bassin, des lilas étalent leurs fleurs odorantes....
Au lever du rideau quelques couples passent (gentilshommes et femmes de qualité). Des gardes se placent au bas des marches....
(lever de rideau du deuxième acte de "Molière", la pièce extraite de ce numéro de "La Petite Illustration" paru le 8 avril 1922)
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Bonjour, Monsieur. Excusez-moi de vous avoir fait attendre. Mais j'ai déjà procédé cette nuit à deux descentes, l'une dans un restaurant italien du quartier de Reuilly, l'autre dans un bal-musette de la rue de Lappe, et j'étais en train d'examiner le gibier que nous avons ramené. L'affaire n'a pas été mauvaise trois interdits de séjour, un inculpé d'abus de confiance, deux cambrioleurs que nous recherchions depuis un mois, cinq ou six expulsés. Tous des étrangers, entre parenthèses. C'est la soirée ! Ah ! vous ne vous faites pas une idée de la peine que nous donnent les innombrables métèques dont Paris est actuellement envahi. Si la plupart sont de braves gens venus pour travailler honnêtement, il y a parmi eux aussi un grand nombre d'indésirables, de fripouilles condamnés dans leur pays, ou chassés par la misère et prêts à tout, d'aventuriers, de souteneurs, d'inversés professionnels. C'est la lie du monde qui s'abat sur ce Paris trop accueillant. Que voulez-vous ? Nous laissons sans contrôle entrer en France n'importe qui. Nous donnons à ces gens une hospitalité pleine et entière; nous les faisons profiter de la liberté dont jouissent les citoyens français et de la douceur de nos lois. Condamnés, frappés d'un décret d'expulsion, ils reviennent ou même ne partent pas. Il nous faudrait quatre cents inspecteurs uniquement occupés d'eux, mais, hélas ! les crédits manquent. Alors, vous voyez, tous les matins, dans les journaux, les résultats de cette mansuétude et de cette insuffisance policière des bandes de polonais ou d'italiens mettent au pillage les villas des environs et dévalisent les appartements de la capitale; des danseurs sud-américains entôlent les femmes du monde ; des arabes attaquent les passants dans la rue; des courtiers allemands ou espagnols font le trafic de la cocaïne, des chinois celui de l'opium, des communistes russes prêchent le désordre et se mêlent aux manifestations politiques pour les envenimer; enfin, chaque fois que mon collègue de la brigade mondaine ou moi-même nous faisons des descentes dans des établissements de bains aux masseurs équivoques, ou dans des bals fréquentés par les pédérastes, nous y pinçons quelques anglais, allemands, roumains, tchéco-slovaques et autres. Vous savez, au reste, ce qu'il en est, vous qui fréquentez professionnellement les boites de Montmartre et l'aventure de votre parent américain vous renseigne assez sur le danger que présentent pour Paris tous ces gens de races diverses et de mentalités différentes de la nôtre. Si l'on ne se montre pas plus sévère, nous serons bientôt débordés. Enfin, ce n'est pas le moment de se lamenter. A présent, nous allons nous mettre en route pour Neuilly. Il est une heure moins le quart du matin... C'est parfait ! J'ai reporté cette excursion aussi tard, parce qu'il vaut toujours mieux arriver dans les fumeries d'opium et les boîtes de stupéfiants au moment où les gens sont complètement abrutis. On peut d'abord les cueillir tous, et puis on évite des accidents, car il y a là-dedans, parfois, des exaltés, des demi-fous que les premières morsures du poison peuvent rendre dangereux.
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En grec ancien, le mot [********] signifiait : "étranger".
A Athènes, il servait à désigner l'étranger domicilié dans la ville.
C'est dans ce dernier sens que fut employé, chez les romains, le mot metcoecus.
En français, métèque veut dire étranger.
C'est par erreur que le public donne parfois à ce terme une acception péjorative ...
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C'était à la fin de notre pièce, au moment où nous en écrivions la dernière scène.
Il était environ une heure du matin. Nous disputions depuis le diner.
Or il nous arrive rarement de n'être pas d'accord et, pour une fois, nous avions bien fait les choses.
Nous nous étions dit tout ce que peuvent se dire des amis fraternels quand ils s'y mettent. Cela nous avait littéralement brisés. La soirée était lourde...
Bref, il arriva que nous nous endormîmes chacun dans notre fauteuil.
Puis, dormant, nous fîmes le même rêve...Mystère !...Était-ce un rêve ?
Nous nous trouvions dans les couloirs de l'Odéon le jour de la répétition générale de "Molière", invisibles tous deux au milieu de la foule, et nous entendions clairement les réflexions de nos confrères et de nos amis - souffrance inimaginable !
- Quelle drôle d'idée d'avoir fait une pièce sur Molière, disait l'un.
- Ce n'est jamais que la quarante-huitième, sans compter les à-propos, répondait un autre.
- Un bien grand sujet pour de bien minces auteurs, insinuait un troisième.
Un important comédien tonitruait :
- Il est toujours dangereux de faire parler Molière.
Un critique bienveillant déclarait :
- Sans Gémier, cela n'existerait pas.
- C'est la mise en scène qui sauve tout !, proclamait notre ami le plus cher.
Nous étions épouvantés et nous cherchions la sortie, le coeur serré.
Enfin, nous pûmes gagner le péristyle soudain désert, car le dernier acte commençait.
A ce moment, ô miracle ! Le "Molière de pierre" qui se trouve là s'anima brusquement à nos yeux et, nous ayant fait signe d'approcher, il nous parla de la sorte, sévèrement.....
(les deux auteurs de "Molière", la pièce extraite de ce numéro de "La Petite Illustration", Jean-José Frappa et H. Dupuy-Mazuel, répondirent d'avance avec ce conte, et de la plus spirituelle façon, aux commentaires qu'ils prévoyaient à la suite de la répétition générale, le 17 mars 1922.)

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Sur le Pont-Neuf, en l'an 1643.
Au fond de la scène, la statue équestre du roi Henri IV, dite "le cheval de bronze".
A gauche de la statue, dans l'encorbellement du pont, la baraque de Mondor et de Tabarin.
A droite, celle de Brioché et de ses marionnettes.
Dans le coin droit de la scène, l'échafaud du gros Thomas, l'arracheur de dents.
A gauche, au premier plan, un petit théâtre de toile précédé d'une estrade.
On voit, au fond, contre les baraques de Brioché et de Tabarin, des étalages de marchands et l''amorce d'autres tréteaux de bateleurs.
Dans le lointain, on distingue la Seine, les tours de Saint-Germain l'Auxerrois, le Louvre et, sur la rive opposée, la tour de Nesle et l'étendue du Pré-aux-Clercs.
Nous sommes au mois de juin.
Il est cinq heures et demie de l'après-midi.
Une foule de badauds : gentilshommes, bourgeois, femmes de qualité, commères, mousquetaires,, gardes, ribaudes, étudiants, commis, laquais, servantes, malandrins, enfants, etc...se promènent, s'arrêtant pour écouter les parades ou marchander les objets offerts par les vendeurs ambulants.
Parfois une chaise à porteurs ou une vinaigrette passe.
Des tire-laine, en quête d'une bourse à voler, se glissent dans les rassemblements.
Des mendiants sollicitent la charité
C'est un brouhaha général.
Seul, le petit théâtre de gauche est déserté.
D'ailleurs aucune parade n'y attire les promeneurs.
Sur l'estrade, un Polichinelle, une Lucrezzia, un Arlequin, un Fracasse, une Diamantine sont assis dans des postures de découragement, cependant que, devant, un grand gaillard, ayant un perroquet sur l'épaule et un chien à ses pieds, regarde passer la foule avec un air désespéré....
(lever de rideau de la pièce extraite du n° 67 de "La Petite Illustration" parue le 8 avril 1922)
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Aussi vivait-il heureux, sans connaître le moindre remords et alors que les jeunes gens de son âge ont, dans les autres pays, l’âme encombrée par l’éducation, de préjugés qui les gênent, même et surtout lorsqu’ils veulent n’en pas tenir compte, la sienne, libre de vains scrupules, ignorante de ce qu’on est convenu d’appeler le mal et le bien, était semblable à un beau pays plat dans lequel on pourrait chevaucher tout à son aise, sans jamais rencontrer de frontière.
Il gagnait d’ailleurs beaucoup d’argent, étant devenu l’un des meilleurs pourvoyeurs de l’Hôtel de Vienne et les pièces blanches s’entassaient dans son escarcelle.
Bientôt, il ajouta encore d’autres cordes à son arc et dénicha, grâce à sa douce Ayché qui l’avait connue jadis, une maison où l’on prostituait des jeunes Turques de dix à quatorze ans et la formule allongée devint : « Qu’est-ce que vous cherchez, Moussu ? Des tables, des lits pliants, des tentes ? Voulez-vous voir de jolies femmes ? Des petites filles ? »
Chacun de ses commerces profitant aux autres, il eut rapidement une clientèle attitrée et devint le guide indispensable du Salonique ignoré.
Il faisait visiter aussi bien l’église Saint-Demêtre, la mosquée de Mehmet Ali que les bas beuglants de la rue Egnatia, les bouges de la rue du Vardar et le hammam turc aux masseurs équivoques.
Il foulait d’un pas allègre le sentier fleuri de la fortune.
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