Mais il n'y avait pas que les hommes à rassurer, pensait-il, la terre aussi avait besoin d'entendre le rythme régulier de ses pas qui lui disait qu'il était là, et que rien de grave ne pouvait arriver. Il aimait cette terre, les hommes passaient, elle restait, et cette nuit-là, peut-être parce que le silence était particulièrement grand, il l'entendait se plaindre. Il l'écoutait avec une attention qu'il ne prêtait pas à son propre corps, qui pourtant aurait eu motif à protester, car il ne l'avait jamais ménagé depuis qu'il était au service... Au service de quoi ? Il ne s'était jamais vraiment posé la question. Il servait. Voilà.