Jean-Louis Benoît

Faisant suite au Petit Chemin de Saint-Cloud et à Rue des Rêves, ce troisième opus nous conduit à Dieppe, où Albin, jeune enseignant de philosophie, vient d'être nommé. Il est bien sûr accompagné de Pénélope, sa jeune épouse.

Le couple s'apprête ainsi à découvrir la vie à deux loin des leurs, restés à Marseille.

J'ai vraiment bien aimé ce volume et pourtant il aborde un thème que généralement je fuis dans mes lectures: la maladie. Le sujet est abordé avec délicatesse, sans jamais tomber dans le pathos. L'auteur explore l'âme humaine: les doutes, les peurs, mais aussi le courage dont l'Homme peut être capable dans les moments les plus pénibles.

Albin, qui est, comme dit plus haut, jeune enseignant, découvre la vie dans une salle de profs de lycée où règne la jalousie. En même temps, il enseigne quelques heures dans un collège où l'ambiance est plus détendue. Le monde enseignant y est dépeint avec réalisme par un œil expert et même si les choses ont quelque peu évolué depuis (pas forcément dans le sens positif ), les professeurs actuels reconnaîtront une partie de leur quotidien.

Riche en émotions, ce livre, tout comme les deux qui le précèdent, offre une large et passionnante place aux références littéraires et religieuses. Sans faire de prosélytisme, l'auteur au contraire parsème son roman de réflexions habilement menées poussant ainsi le lecteur à s'interroger lui même sur le sens des choses.

Jean-Louis Benoit signe ici un très beau roman, abouti, délicat et pudique.

Rue des Rêves est un roman atypique qui, le temps de 210 pages, vous promène dans le quotidien d'Albin, jeune agrégé de philosophie.

Atypique à cause du cadre: le lecteur est immergé dans l'univers des universitaires, milieu, il est vrai, peu fréquent dans les romans.

Albin, déjà rencontré dans le premier volume "Le Petit Chemin de Saint-Cloud", prépare désormais sa thèse sur le langage des malades mentaux.

Dès lors, le lecteur le voit progresser dans ses recherches, tâtonner, hésiter, douter. Ses déplacements dans les H.P. pour être au plus près des patients m'ont paru intéressants et bien documentés; il faut dire que la psychologie est quelque chose qui m'intéresse assez.

L'histoire qui encadre ce thème est "banale", mais dans un sens positif: Albin, en dehors de ses recherches et de ses cours, a une vie normale, avec ses bonheurs et ses malheurs. N'y voyez rien d'ennuyant, au contraire. Ce livre vous berce, vous transporte sur un petit nuage. De ce fait, je ne rejoindrai pas l'adage d'Hervé, personnage du livre, qui prétend que les lecteurs n'aiment pas les histoires qui finissent bien.

Pour ma part, si! Cela fait du bien.

Ce qui, à mon sens, fait la qualité du livre, c'est l'écriture, très riche, très belle. Chaque mot est juste, et pour qui aime la littérature, vous serez servi car elle est à la fois support (écriture parfaitement maîtrisée) et sujet du livre.

A ce propos, les conversations entre les personnages sont toujours à l'origine de débats sur tel ou tel écrivain, livre ou croyance. A tel point qu'on en oublie parfois qu'on est censé être dans une conversation entre jeunes adultes car on a l'impression de lire un cours.

Je ne sais pas si cet aspect du roman suscitera l'engouement, peut-être certains le trouveront trop élitiste; personnellement je trouve qu'il fait du bien.

J'ai fait une jolie promenade Rue des Rêves au cours de laquelle j'ai appris certaines choses et qui m'a aussi donné envie de relire certaines oeuvres!

"Le petit chemin de Saint-Cloud, ou l'année d'agreg"...voilà un titre pour le moins particulier qui, je dois l'admettre, n'attire pas forcément tous les lecteurs.

Pour ma part, je vais tenter d'être la plus objective possible car l'auteur, Jean-Louis Benoit, n'est autre que mon ancien professeur d'ancien français et directeur de mémoire.



Bon, mais de quoi parle ce livre? De qui, plutôt. Il retrace un an de la vie d'Albin qui intègre l'école de Saint-Cloud pour y passer l'agrégation de philosophie. Cette année (quand il n'y en a qu'une!) est particulièrement intense et difficile et Albin l'affronte courageusement, devant faire face à la fois à une vie privée relativement chaotique (déception amoureuse, décès de sa mère etc.) et une vie estudiantine très riche aussi bien en rencontres qu'intellectuellement.

La narration est très agréable et j'ai aimé retrouver cet univers un peu calfeutré. Il y a quelque chose de reposant à la lecture de ce livre qui m'a fait du bien, je ne saurai dire pourquoi.

Les personnages sont très bien fouillés, que ce soit les principaux: Albin et Hervé, mais aussi les secondaires, comme Catherine ou les autres camarades de promo.



Après, je dois admettre que ce livre m'a parlé parce qu'il a réveillé en moi des souvenirs. Je ne sais pas si cela peut être le cas avec chacun. Ce serait intéressant de le savoir!

Ce roman est aussi riche en réflexions intellectuelle, religieuse, mais qui ne viennent pas alourdir l'histoire.

En résumé, un beau moment de lecture pour moi!

L’œuvre et la vie de Tocqueville sont complexes et s'inscrivent dans une période charnière où s'achève l'âge de la féodalité et commence celui des démocraties.

Ce livre permet en peu de pages de présenter à la fois la pensée et la vie politique d'Alexis de Tocqueville. Selon moi, il constitue une très bonne introduction à ses écrits, car affronter son œuvre sans le recul historique et synthétique nécessaire noie l'essentiel dans l'ampleur des thèmes abordés.

Dans 'Comprendre Tocqueville' on y apprend les penseurs qui l'ont inspiré (Montesquieu, Pascal, Rousseau), et ceux qu'il a inspiré (Marx). A cela s'ajoutent des chapitres dédiés à la présentation du contexte historique tumultueux (la Commune, la colonisation de l'Algérie par Bugeaud en 1830, a Révolution de 1848) qui permettent de mieux saisir la personnalité et l'engagement de Tocqueville via son engagement politique. J'ignorais par exemple que l'auteur s'était inquiété des conditions des prisonniers, de l'abandon des enfants, mais aussi des pauvres en se souciant de la paupérisation inéluctable de la société avec l'avènement de la révolution industrielle.

Il est frappant de voir que le programme 'Jeune Gauche' qu'il présenta en 1847 proposait des avancées remarquables au niveau social (banques des pauvres, accès là la propriété), mais plus encore l'accueil timoré de ces propositions (seulement 30 députés de la Chambre y souscrivirent).

La vision qu'il propose de la démocratie est résolument moderne, même si bien évidemment dans ce résumé elle n'est pas approfondie dans les détails. J'ai été surpris de constater à quel point sa définition d'une démocratie et les risques essentiels qu'elle porte envers elle-même nous éclairent sur notre époque. Par exemple, l'importance des corps intermédiaires, la menace de s'en remettre à l'opinion publique comme meilleur guide, le manque de représentation du peuple parmi les gouvernants, la liberté de la presse...

Pour qui aime la politique et l'histoire, et s'intéresse à des auteurs comme H.Arendt, Marx, R.Aron, ce livre est un excellent préambule.

Un roman émouvant qui se lit d'un trait et ne laissera personne indifférent.

Une amie m'avait parlé de se livre. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi bien écrit.

J'ai lu Au Sommet de la colline avec beaucoup de plaisir et d'émotion, l'auteur aborde magistralement le thème de la maladie,

Le trouble des sentiments et les hésitations du cœur sont racontés tout en finesse, le lecteur s'approprie l'histoire et s'identifie au personnage, ce qui ne fonctionne qu'avec les bons romans.

Cet opus est à lire après Le Petit Chemin de Saint-Cloud et Rue des Rêves, pour suivre Albin , personnage qui, je pense, ravira plus d'un lecteur, les enseignants bien sûr s'y reconnaissent, mais cela va bien au-delà, c'est l'apprentissage de la vie et l'entrée dans l'âge adulte qui est ici raconté avec justesse.

J’ai lu ce livre car un ami me l’avait conseillé. C’est sans doute ma plus belle lecture de 2018. La qualité de l’écriture est rare. On lit et relit certains passages tant ils sont beaux et donnent à réfléchir. Les descriptions des lieux sont somptueuses et les personnages ont chacun une psychologie travaillée avec précision et délicatesse.

J’espère qu’il y aura une suite!