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3.88/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Le Châtre, Indre , le 26/05/1911
Mort(e) à : Saint-Maur, Indre , le 21/03/1997
Biographie :

Jean-Louis Boncœur (de son vrai nom Édouard Lévêque) est un homme de lettres et comédien français.

Il est aussi professeur de lettres et d'arts plastiques, il est une des figures les plus célèbres du Berry.

Professeur d'arts plastiques pendant de longues années, Boncœur est devenu célèbre grâce à son style très particulier, qu'il signe "J-L" et "B" entouré d'un cœur.

D'abord auteur de caricatures d'acteurs, il s'emploie à la peinture et entreprend notamment de grandes toiles d'inspiration cubiste (L'Exode, 1940 ; Les Quatre Saisons de la vie, 1940) ainsi que des tableaux de facture plus classique (Les Chants de Maldoror, [s.d]). Entièrement au service de son personnage, Boncœur abandonne la peinture pour se tourner davantage vers le dessin.

Illustrateur de ses propres livres, il dessine d'abord des miniatures, très fines, à la manière des enlumineurs (in La Pastoure et le maître d'école, op. cit.), puis s'oriente vers un style rustique dont les traits sont plus grossiers (in Le berger m'a dit..., op. cit.). L'essentiel de son œuvre graphique se concentre autour de la célébration du monde paysan.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Ne pas le toucher ! simplement… le voir ! C’était bien lui ! Il avait maintenant, à portée de la main le visage ravagé du mort, la bouche tordue dans la mousse verdâtre de la barbe… les yeux qui…
Et cette odeur de vase et de poisson crevé que la rivière lui soufflait, comme une baleine, fit que, soudain il rejeta en arrière avec un haut le cœur et, longuement, sans lâcher ses bêtes, il vomit.
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Un crime ?

Obscurément, les rares imaginatifs de l’assistance y avaient pensé… mais ils avaient rejeté bien vite cette supposition extravagante. Un crime à la Vieille Morte, allons donc ! Malgré son appellation macabre, de mémoire d’homme on n’enregistrait dans les annales du village aucun homicide volontaire, aucun attentat à la sécurité publique, même aucun vol qualifié… Il y avait bien eu, avant la guerre, celle de 70… l’histoire de ce garde-chasse qu’on avait trouvé dans les bois, à moitié dévoré sur une fourmilière. Mais le récit de cette affaire lointaine avait subi, au cours des veillées d’hiver, des variantes si pleines de fantaisie qu’elle était rentrée depuis belle lurette dans le domaine de la légende et qu’on vivait en parfaite sérénité dans toute la région.
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« Vos conclusions ?… »

« Cas douteux… »
« Seule une autopsie complète, un examen des viscères et peut-être… qui sait ? ajouta-t-il avec une souriante ironie… une analyse toxicologique, permettraient de nous fixer de façon précise sur ce point… Et inutile de vous dire qu’aujourd’hui… j’ai mieux à faire !

— Mais enfin, docteur, vous n’allez pas me dire que ce malheureux, s’indigna M. le maire que le porto attendrissait un peu… est mort quatre fois ? Assommé… noyé… étranglé… et congestionné ?

— Évidemment non, reprit le légiste en conservant devant ces profanes une nuance d’ironie dans la voix… je dis qu’une seule de ces causes suffisait à provoquer la mort et que les autres ont contribué, le cas échéant, à parfaire son œuvre…
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Le noyé du «Moulin-Vieux»

Le cadavre était là, étrangement couché sur les pierres moussues du vieux déversoir, près du gué, les bras plongés dans l'eau trouble et le visage de profil, mi-partie blême et verdâtre : une joue dans la vase et un oeil au ciel...
Seul élément tragique égaré dans cette aube berrichonne, il détonnait comme une note de deuil incongrue, dans la tendre ambiance en demi-teinte de ce matin de dimanche où tout était fraîcheur, douceur, sérénité.
Un petit brouillard de fin septembre s'attardait en écharpes mauves sur les méandres de l'Arnon et, par intervalles, un coup de brise, venu du soleil levant, lançait sur la rivière, à la volée, les feuilles jaunies des charmes.
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D’ailleurs, le Lucien Moreau, tout mort qu’il fût, n’était peut-être pas un simple noyé…
Maintenant que sa dépouille, étalée au soleil, hors de l’eau, permettait un examen plus précis, on se demandait soudain : « De quoi est-il mort ? »
En effet, en plus de la vaste plaie confuse fendant son front blême à la racine des cheveux, on remarquait le foulard trop serré au cou et la vilaine couleur violette de ses bras maigres…
De l’index replié le chef Mauriac se frotta la narine gauche, ce qui était chez lui un signe de profonde perplexité. Il lui répugnait de tirer des conclusions hâtives d’un examen superficiel, et ce mort, maintenant, lui paraissait suspect, tout au moins, moins banal.
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Et Blette, qui ne réalisait pas très bien encore, mal réveillé qu'il était de sa nuit de batteuse, regardait cela, hébété, en tirant derrière lui, vers l'abreuvoir, ses deux juments de labour.
Mais les bêtes renâclaient, refusant de boire dans cette eau de cadavre, et l'effort que tenta le charretier pour raccourcir sa prise sur le licol qui lui sciait la main lui fit, d'un coup, chasser les dernières fumées de son hébétude.
Les lèvres soudain séchées, tandis que le sonneur d'Ids-Saint-Roch déchaînait, par-delà les brumeuses futaies, le branle accéléré de son angélus matinal, il jura tout bas : «Bon Dieu... de bon Dieu... de bon Dieu...»
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On entendait le courant ruisseler entre les éboulis du moulin ruiné de la Vieille Morte, puis rouler plus loin, avec une voix plus grave vers le pont de la grand-route. Mais dans cette anse calme où les pêcheurs du dimanche venaient souvent appâter au chènevis, tout était silence. Les feuilles des charmes s'y groupaient en vastes bancs dorés, à peine mobiles.
C'était là, pourtant, que des remous, sans bruit, venaient mourir dans les pans flottants, quasi grotesques, de cette veste noire, agitant imperceptiblement les jambes maigres du noyé...
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Ça n’était pas possible, pas possible !…
Blette revivait, hâtivement, leur veillée tardive, après le souper de « batteuse », aux Brandes, chez le père Touzet… et la morne beuverie de marc et de « noha » bouché qui l’avait clos.
Il ne s’était pourtant pas saoulé comme les autres, le Lucien, puisque c’était lui qui avait soutenu Blette, un bout de chemin, jusqu’à la sortie du bourg… en lui racontant ses malheurs…
Un bon gars, le Lucien, serviable et tout !… Et voilà que maintenant…
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Les lèvres soudain séchées, tandis que le sonneur d’Ids-Saint-Roch déchaînait, par-delà les brumeuses futaies, le branle accéléré de son angélus matinal, il jura tout bas : « Bon Dieu… de bon Dieu… de bon Dieu… »
Il répétait ça, sans fin, en baissant le ton, comme pour lui-même. Sa cervelle obtuse se refusait à admettre, d’emblée, qu’il eût là, devant lui, mort, dans la rivière, ce même Lucien Moreau du domaine des Loges qu’il avait quitté la veille, près du bourg, vers minuit.
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Un crime à la Vieille Morte ! Fallait-il qu’il en ait de l’imagination ce maître d’école qui insistait, en invitant, du geste, le chef à se pencher sur « son » noyé.
« Ne croyez-vous pas que ?… »
Le chef ne croyait rien. On l’avait appelé pour une noyade accidentelle… peut-être un suicide… une affaire courante ! Qu’est-ce que cet instituteur allait chercher… Il eut un haussement d’épaules qui rejetait avec commisération une hypothèse aussi extravagante…
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Qui retrouve-t-on mort au début de l'histoire ?

Blette
l'instituteur
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Lucien

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