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4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1946
Biographie :

Jean-Louis Pietri est un ancien commandant à la PJ de Marseille, il a conduit l'enquête sur
l'assassinat du juge Michel et se consacre désormais à l'écriture.

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Bibliographie de Jean-Louis Pietri   (5)Voir plus

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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
J’étais certain de ne l’avoir jamais vue auparavant mais quelque chose, dans son sourire, ses yeux, me parlait de quelqu’un qu’il me semblait avoir connu… Je n’ai pas demandé par quel biais elle m’avait « déniché ». Question inutile : les flics comme les assassins laissent toujours des traces derrière eux… Elle fit les derniers pas qui nous séparaient la main tendue vers moi. Il me restait un reliquat de convenance à son service : j’ai serré la main fraîche et fine qu’elle me tendait. Elle avait la poigne tonique, le regard franc, un joli minois et tout ce qui fait d’une gosse de vingt ans une superbe femme fleur. Elle secoua longuement et douloureusement ma main arthritique. Les tueurs de la mafia new yorkaise ne pratiquaient pas autrement, serrant la main droite de leurs victimes pour les empêcher de saisir une arme pendant que leur main gauche les truffait de plombs. Une technique brevetée « Albert Anastasia ». Mais il ne se passa rien de tel. Je ne reçus pas de plomb dans le bide mais comme un coup de poing sur la tête lorsqu’elle se présenta :
– Béatrice Héricon !
« Héricon !», le genre de blaze qui prête à la moquerie mais qu’on n’oublie pas.
Ma mémoire détricota les années
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Mardi 26 août 1980, province de Palerme
La ville s’appelait Trabia. Ce n’était d’ailleurs pas vraiment une ville, plutôt une grosse bourgade côtière à trente kilomètres de Palerme.
Lorsque Domenico Gotti écarta les volets de son appartement, le jour se levait au-dessus de l’impasse Salvi où il logeait. En crochetant le volet de droite il lorgna la traînée de ciel bleu coincée au-dessus de lui entre les gouttières. Il pensa que la journée serait chaude, qu’il était à la bourre et que son patron allait encore gueuler. Bref, rien de bien nouveau dans le quotidien du jeune maçon sicilien. En crochetant le volet de gauche son regard descendit de l’azur du ciel au gris des pavés jusqu’à s’intriguer de la présence incongrue d’une Fiat Croma garée à l’extrémité de la ruelle. Il lui sembla que le moteur tournait. En se penchant il décela les silhouettes installées dans le véhicule. Deux, peut-être trois hommes. Pour aller travailler, Domenico devrait passer près de la voiture. «Brutto tempo», mauvais temps, jugea l’honnête citoyen trabiais. La météo n’était pas en cause. Il ne redoutait rien pour lui-même mais un proverbe de son pays disait: «Qui rien ne voit, de rien ne témoigne.»
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Voilà un roman policier qui sent le vécu.
Mais alors que nous raconte "Marseille opus Mafia"
Un ancien policier qui vit retiré dans l'Aubrac voit ressurgir sous les traits d'une jeune femme les souvenirs de l'année 1981, époque où il fut acteur et témoin d'affaires de trafic de drogue sur la Côte d'Azur. Sous la forme d'une chronique, le roman témoigne du climat politique de cette année, de la traque d'un parrain de la drogue, de l'ombre de Cosa Nostra et d'une histoire d'amour.
Marseille opus mafia est comme polar très réaliste forcément il a été écrit par un ancien flic de Marseille. En effet notre auteur a été Jean-Louis Pietri est un ancien commandant à la PJ de Marseille, il a conduit l'enquête sur l'assassinat du juge Michel. Du coup, «Marseille opus Mafia » sent vraiment l'ancien flic qui sait de quoi il parle et qui veut décrire le "vrai Milieu tel qu'il est vraiment". Et c'est plutôt plaisant à lire et très instructif aussi.
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Comment n’y avais-je pas pensé avant ?
La gamine avait sûrement plus de raisons qu’elle ne croyait de penser que j’étais un vieux gâteux amnésique. et aveugle.
– Alors ? M’assiégeait-elle à nouveau.
Disparue la petite fille boudeuse et contrite. La greluche élevait le ton, hérissait le poil, montrait les griffes.
«Alors ? » Elle m’engueulait.
Pas de doute, le même tempérament que la femme que j’avais croisée il y avait maintenant un quart de siècle.
– C’qu’est devenu Maury, j’en sais rien, j’ai menti.
– De toute façon il ne vous dira rien de plus. Là, pour le coup, j’étais sincère, hélas.
Elle me regarda tristement avec ses grands yeux clairs où la nuit déjà venait se baigner. Des yeux qui me parlaient de quelqu’un d’autre, de ce flic bancroche qui avait été mon ami
… Alors… Alors… Alors, j’ai fait une concession. J’ai dit:
– Laissez-moi votre adresse. Si je me souviens de quelque chose, je vous l’écrirai…
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Un mec un peu bancroche et secret mais bon flic, l’inspecteur divisionnaire Julien Maury. Un gus qui touchait sa bille en matière de stups. Six ans à Paris au sein du groupe international de l’Office Central des Stups avant d’être muté à sa demande à Marseille, après son divorce. Par un de ces mystères qui hantent les décisions administratives il n’avait pas rejoint la Brigade des Stups marseillaise mais la Brigade de Répression du Banditisme. Aux yeux de Brau, Maury n’était certainement pas un de ces « pipeaux» de la Crim’ qui vous inondaient de notes de renseignement en cinq exemplaires pour dix grammes de shit, histoire de se faire mousser auprès de la hiérarchie. Maury se foutait de la hiérarchie et cette dernière le lui rendait bien. La faute à cette fausse indolence narquoise, à cette façon agaçante qu’il avait de paraître se foutre de tout, de lui-même comme du reste.
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Mais elle reprenait l’antienne. Je la comprenais : elle avait fait des centaines de kilomètres, pleine d’espoir, à la poursuite d’un fantôme, pour arriver dans ce trou perdu et buter sur un amnésique un peu taré. Je l’écoutai sans l’inviter à entrer dans ma turne paysanne.
– C’était une jolie femme d’après ma tante. En tout cas très jolie d’après les rares photos que j’ai d’elle.
J’aurais pu ajouter : superbement belle, racée, tempétueuse et un brin déjantée. À quoi bon salir un rêve ?
Un instant j’ai cru qu’elle allait me fourbir une photo de sa mère sous le nez. Elle n’en fit rien. Je l’en remerciais intérieurement. Devant mon air buté, elle entamait la partition Hector Malot, un Sans famille version soap opéra :
– Ma tante est morte j’avais quatorze ans. J’ai vécu avec mon frère, Jérémy. Il avait quinze ans de plus que moi. Il vit à New York aujourd’hui.
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. En se penchant il décela les silhouettes installées dans le véhicule. Deux, peut-être trois hommes. Pour
aller travailler, Domenico devrait passer près de la voiture.
«Brutto tempo», mauvais temps, jugea l’honnête citoyen trabiais. La météo n’était pas en cause. Il ne redoutait rien pour lui-même mais un proverbe de son pays disait: «Qui rien ne voit, de rien ne témoigne.»
Il referma les volets et retourna se coucher. Son patron
gueulerait un peu plus un peu moins…
«Cigarette ? »
Dans la Fiat Croma de la Guardia di Finanza, l’officier des
stups français Maxime Brau émergea de ses pensées. D’un geste de la main assorti d’un sourire las il refusa la Muratti proposée par son collègue italien et les deux policiers retournèrent à leurs pensées muettes.
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Quatorze mois, depuis ce jour d’avril où Maury, un chef de groupe de la BRB1, avait glissé à l’oreille de Brau deux noms : celui d’un truand italo-marseillais, Auguste Malozzi, et celui d’un bled, Trabia, quelque part en Sicile. Et démerde-toi Maxime. Le tout entre deux bières au mess de l’Hôtel de Police de Marseille qu’on appelle «l’Évêché ».
«Pas une filière, Max, un pipeline entre Palerme et New York via Marseille. À toi de voir.
– On la joue ensemble ? avait proposé Brau.
– Les stups c’est toi, mon gros…
– J’suis pas gros, connard ! Je te cite comme source ?
– Pas la peine. C’est tout cadeau pour ta pomme…
– Si ça aboutit sur des gros bonnets comme tu le dis…
– Les lauriers seront pour toi. Gros !»
Du Maury dans le texte…
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Gu avait dormi deux heures, et mal, dans les odeurs rassis d’un motel miteux des bords de l’étang de Berre…
Il emportait quelques affaires personnelles dans un attaché-case de cuir fauve, un Colt 2,5 pouces calibre 38 planqué sous le siège conducteur, un faux passeport italien, deux mille francs en billets de 100 et trois mille dollars canadiens en billets de 50: un minimum pour assurer les premiers jours de cavale. Une fois parvenu en Espagne il aviserait. Quoi qu’il arrive, devant les flics ou les Siciliens, il devrait s’expliquer. Expliquer…
Expliquer… Expliquer quoi ? Il avait réussi à s’arracher en
catastrophe à la razzia fliqueuse de la veille, les autres avaient eu moins de chance. Un coup de fion, voilà tout!
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Un tapin de luxe superbe certes, mais tout de même ! Garce machiavélique ou amoureuse trop naïve ? Vingt-cinq ans plus tard je n’avais toujours pas d’avis tranché. Pour le moins une entourloupeuse bellissime qui se jouait des hommes comme une marionnettiste, la belle disparue. Une superbe amazone, connue dans le monde de l’amour vénal sous le surnom de «Sylva ». Bref, une vie d’ombre et de lumière, pas présentable, pas racontable, à ne pas mettre dans les oreilles d’une inconnue surgie du néant sans un minimum de précautions…
Histoire de ne pas encourager la môme à poursuivre son lamento, je n’ai même pas fait semblant de fouiller mes souvenirs:
«Héricon? Ça m’dit rien!», je me défilais.
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