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Bibliographie de Jean-Luc Eischendaub   (1)Voir plus

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Le 18 février 1794, qui est le décadi, dans le temple de la Raison, autrefois la cathédrale, on procède au mariage de trois jeunes couples suivant la nouvelle forme légale. Les jeunes hommes sont coiffés du bonnet rouge et les jeunes femmes portent sur leurs cheveux une couronne de laurier. Un membre de la municipalité remplace le prêtre ; il n'y en a d'ailleurs plus un seul dans toute l'Alsace. Au cortège de noces se trouvent, avec le membre de la municipalité, des soldats boiteux et blessés sortant de l'hôpital, afin de faire comprendre qu'ils ont combattu pour défendre la patrie et la liberté. Après la cérémonie on fait à ces soldats une distribution au nom de la ville.
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Quelle est-elle cette Alsace, qui affronte le bouleversement révolutionnaire?
Tout d'abord, ses limites ne sont pas exactement celles d'aujourd'hui ; d'autre part, mais c'est la règle sous l'ancien régime, les particularismes sont partout : vie économique et sociale, institutions, vie religieuse et intellectuelle.
L'Alsace de 1789 n'a pas les mêmes limites qu'aujourd'hui. Elle va du Nord jusqu'à Landau et au Sud jusqu'à Belfort. Le Rhin n'est pas encore endigué et son cours est erratique. La province qui s'est constituée - administrativement - à la fin du XVII e siècle, compte une enclave lorraine (région de Saint-Hippolyte) et un état indépendant, allié aux cantons suisses : Mulhouse.
Rappelons rapidement quelques points d'histoire qui permettent de mieux comprendre l'assemblage de pièces d'importance très inégale qui forment l'Alsace. En 1648, à la fin de la guerre de Trente Ans marquée par les traités de Westphalie, l'Alsace bascule du côté du royaume de France. C'est alors une région divisée entre catholiques et protestants, un espace où se cotoient grandes et petites seigneuries, laïques et ecclésiastiques, et villes libres.
C'est également, à ce moment, une région dévastée par la guerre et qui commence à se repeupler, grâce à des apports suisses en particulier. L'intégration à l'ensemble français qui commence à ce moment se poursuit tout au long du XVIII e siècle.
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Le 28 février 1794, on fait défense, dans toute la Haute-Alsace, de fabriquer du fromage, soit dans les vallées, métairies et tous autres lieux où il y a des vaches, parce que le beurre manque absolument. Les habitants des vallées et les Welches n'en apportent plus en ville. Beaucoup de laboureurs et de bourgeois sont obligés de manger leur soupe sans beurre. On ne peut s'en procurer pour de l'argent, parce que cette denrée est aussi taxée. Les gens ne veulent plus en faire. En somme, il en est de même pour toutes les marchandises.
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Le département du Haut-Rhin dut, lui aussi, fournir à l'échafaud son contingent de victimes : c'était là un legs que Hérault de Séchelles lui avait laisser à acquitter, quand, avant de partir, il eut constitué le tribunal révolutionnaire. Avant lui déjà, les représentants Milhaud et Guyardin avaient, par un arrêté du 4 brumaire, autorisé le tribunal criminel du Haut-Rhin à se constituer provisoirement en tribunal révolutionnaire, pour statuer sur certains délits relatifs à la taxe, au maximum et aux réquisitions, sans assistance du jury ; excepté dans le cas où la loi prononcerait la peine de mort. La mesure avait été provoquée par les juges eux-mêmes, peut-être pour garantir le pays contre les velléités qu'on attribuait à Schneider, de transporter son tribunal ambulatoire et la guillotine, qui ne le quittait pas, jusque dans le Haut-Rhin. D'autre part, on jugeait indispensable de sévir énergiquement contre les agioteurs, les accapareurs et les gens de la campagne, qui se refusaient obstinément à admettre les assignats et à livrer les denrées nécessaires à l'approvisionnement des villes et des armées, autrement que contre numéraire.
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Quelques mois après avoir déclaré la paix au monde (août 1791), la France déclare la guerre au roi de Bohème et de Hongrie (20 avril 1792). A Strasbourg, le 25 avril, Rouget de Lisle crée la Marseillaise.

De 1789 au 10 août 1792, la France est toujours un royaume. Après la chute de la royauté elle devient une République : république en guerre, confrontée à toutes sortes de problème, économiques spécialement. Le durcissement du pouvoir - la Terreur - l'exagération des passions ont entrainé bien des excès, symbolisés en Alsace par Euloge Schneider et sa commission ambulatoire, les représentants en mission, la politique de francilisation menée par les Jacobins, strasbourgeois en particulier. Les persécutions religieuses y ont aussi eu cours.
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Le 12 septembre 1792, en vertu d'un décret de l'Assemblée nationale, on est ici, comme partout ailleurs, obligé de faire disparaître les armoiries qui existent sur les monuments funèbres dans les églises et sur les cimetières, que ces monuments soient murés, isolés, debout ou posés à plat. Les fleurs de lys de toute sorte, en fer, pierre ou bois, sont proscrites, comme aussi les armes royales et toutes les armoiries qui décorent les maisons de la noblesse, et parmi lesquelles il y en a qui existent depuis cinq à six siècles.
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Si la guillotine - promenée par Euloge Schneider dans le département du Bas-Rhin - sert peu (...) les extrémistes sont tout de même à l'oeuvre en Alsace, apôtres de la francilisation.
Les idées d'uniformisation, de rationalisation de bien des révolutionnaires conduisaient obligatoirement à envisager "l'anéantissement des patois" (abbé Grégoire). La francilisation de l'Alsace - si l'on suit les propositions de Simond à la société populaire de Strasbourg le 6 mai 1794 - devait conduire à transplanter les Alsaciens à l'intérieur de la République, et des colons de l'intérieur en Alsace. Muller, ancien curé de Bouxwiller proposait, lui, de diviser la population alsacienne en trois : un tiers à transférer à l'intérieur de la République, un tiers à transférer hors des frontières, un tiers à guillotiner.
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