Jean Lucas-Dubreton

"Dansons la carmagnole

Vive le son vive le son!

Dansons la carmagnole

Vive le son du canon!"

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C'est, je pense, un très bon bouquin !

Pourquoi ? Non seulement Jean-Marie Lucas de Peslouan ( J.Lucas-Dubreton, 1883-1972 ) retrace avec talent la vie et les motivations du "régicide" Louis Alibaud, mais, ayant également produit une oeuvre sur la Monarchie de Juillet, il connait bien le roi Louis-Philippe, et donne, dans ce livre historique passionnant, non seulement le point de vue de l'ex-fourrier Alibaud, mais aussi l'atmosphère stressante dans laquelle vit la famille royale entre 1830 et 1836, date de l'attentat, qui succède à d'autres tentatives.

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Comme tous les bons livres, celui-ci me permet deux remarques.

1 ) Fallait-il couper la tête d'Alibaud, 26 ans, alors que contrairement à Fieschi, son action n'avait fait aucun mort, que sa beauté ténébreuse et que son discours révolutionnaire risquaient d'enflammer les foules ?

Un véritable culte à Alibaud a d'ailleurs eu lieu.

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2 ) Ayant lu "Le siècle de Louis XIV" d'Hubert Méthivier, celui-ci retrace très bien l'ambiance de Cour, mais aussi l'attitude déférente du peuple de la deuxième partie du XVIIè siècle.

Quand je lis le livre de Jean Lucas-Dubreton, je sens une atmosphère "aristocratique" toute différente !



D'où je comprends vraiment pourquoi, dans les années 1980, en parlant de sa révolution avec El Che y los Barbudos, Fidel Castro déclamait :



"Antes de la Rrrrevolucionnn, ....."



Después de la Rrrrevolucionnn, ....."

Il a fait 142 conquêtes féminines, précise-t-il dans ses mémoires (4000 pages ).

Fils de comédien, homme de jeu et homme à femmes, ce grand (1,85m ) Vénitien rentra dans les ordres ( sic ) avant d'épouser la carrière militaire, séduit par l'uniforme (re-sic ), puis de devenir une sorte d'aventurier de l'Europe.

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Par où commencer ? Il y a tellement de choses à dire sur ce tourbillon... Préciser d'abord que ce bellâtre, ce Don Juan que tous les "hommes" pourraient envier, et dont j'avais envie de connaître la vie, est décevant. Toute médaille a son revers, et Jean Lucas-Dubreton, spécialiste des biographies, cerne bien le personnage, et fournit tellement de détails que la vie de l'aventurier, décortiquée au scalpel, perd du sel.

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Qui est Giacomo Casanova ? Un aventurier. Il a une personnalité complexe, à la fois Docteur Jekyll et Mister Hyde ; roi Soleil et Blanqui ; Steve Jobs, DSK et Jean Valjean ; un des frères Dalton et Madame Irma.

Il est doué pour de nombreux arts, la séduction, la science, le jeu, l'occultisme, la persuasion, mais il est aussi manipulateur, vantard, vaniteux, dédaigneux, hautain, et susceptible. La trop haute opinion qu'il a de lui-même a pour conséquence qu'il "se tire une balle dans le pied" à chaque aventure, dans chaque capitale d'Europe d'où il est obligé de partir fissa, après chaque scandale qu'il provoque, soit pour une femme, soit pour le jeu de cartes, soit pour une dette qu'il ne peut honorer.

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Il insiste pour connaître les grands de son siècle, Choiseul, Voltaire, le pape, Frédéric II, Catherine II, ... mais ses entrevues se soldent souvent par un échec ou une moquerie.

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Enfin, et bien sûr, je vais terminer par certaines de ses conquêtes, qu'il choisit exclusivement au physique, sur les apparences, et non sur "le cœur" : ce sont alors de belles écervelées, des aventurières, ou de pauvres filles.

Quelques unes sont gentilles, comme Henriette, une de ses premières conquêtes, qui l'a hébergé des années plus tard ; la "Morphise", qu'il a sorti de la paysannerie, fut une peste qui conquit le cœur de Louis XV ; Manon Balletti était sincèrement amoureuse de lui et l'a attendu des années, lui qui n'en a cure ; il fut un docteur charlatan pour la duchesse de Chartres et lui soutira le l'argent ; il a même séduit Catherine, religieuse à Venise ; il a dû nourrir la fille de l'aventurière Thérèse Imer, qui s'est déchargée de sa progéniture sur lui ; son charme n'a pas opéré sur l'aventurière Gustiniana, même si, enceinte de Memmo, Giacomo l'a cachée dans un couvent pour éviter le scandale, etc....

Un de ses coups les plus fumeux, et fructueux pécuniairement est la manipulation cabalistique, occulte, hermétique qu'il fait sur la marquise d'Urfé qui cherche à rajeunir : )

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Ce livre est riche, trop riche ; sérieux, trop sérieux dans un monde frivole où les parasites comme Giacomo profitent de protecteurs et protectrices pour sortir à chaque fois des embrouilles improbables dans lesquelles ils se fourrent : )

Cependant, comme le remarque l'historien Taine, les écrits de Casanova ( qui s'autoproclame chevalier de Seingalt... ), et qui a écumé plusieurs fois l'Europe (éternel Chevalier Errant comme Don Quichotte ) témoignent d'importants moment de l'Histoire : )

Un biographie du maréchal Bugeaud.