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Citations de Jean Malrieu (53)


Jean Malrieu
Et maintenant j’ai rendez-vous avec le petit jour
Comme on n’aimerait pas en rencontrer au coin d’un bois.
Comme il fait froid
Dans un grand cœur qui s’ensommeille
Versez la vie.
Deux doigts,
Deux doigts de femme
De la tisane des grands vents.
Cinq heures, dit l’horloge. La mousse du café s’assemble au bord de
la tasse.
On dit que ce sont les baisers perdus.
La buée sur la vitre
Est une femme qui regarde.
Effacez la vitre.
C’est vite le geste de l’adieu.
L’air est une fourrure soluble.
Dans la glace est restée une épaule de jour.
Les ongles des ronces en sont à leur premier quartier.
Je salue, comme la fougère,
Du poing fermé de la forêt.

(Les maisons de feuillages, éditions St Germain-des-Près, 1976)
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   Dormir avec toi.
extrait 3
  
  
  
  
   Dormir avec toi.

   Ne me laisse jamais seul. Un cheval tourne dans ma tête.

   Dormir avec toi pour assouvir la vie.

                                                  
  Le nom secret
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   Dormir avec toi.
extrait 2
  
  
  
  
   Dormir avec toi.

   Dans la respiration s’ouvrent les sentiers. Un train de luxe passe dans le
sainfoin.

                                                   
Le nom secret
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   Dormir avec toi.
extrait 1
  
  
  
  
   Dormir avec toi.

   Écoute le tonnerre, ce bûcheron, traverser la nuit. Entends ce délire. Ah !
Serre-moi dans tes jambes nues. Inonde-moi de chaleur, de lumière. L’orage
monte des draps froissés. Je ne suis qu’un homme dans les bras de la nuit.

                                                   
Le nom secret
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Avril perpétuel de l'âme (extrait)

Où que tu ailles, l'humus,
le sable, prends modèle
sur les ondes, allège-toi.

Ne sois que souffles
et vois : une glycine
a débordé le mur.

Ne coupe aucune fleur,
tu t'élargis
dans l'air des cimes.

Oublie tous les noms
sauf ceux du jardin,
à la fois ceux des plages.

Pleines mains sur ce tronc,
écoute, équitable,
le silence, la sève.

Rien n'est invisible,
dis à présent
le parfum des lilas.

Pluie fine, la chair en liesse,
la clairvoyante, réveille
un chant de grive.

Les ailes, le cœur,
laisse-les battre,
laisse-les battre ensemble.
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APPROCHE D’UN VILLAGE



1. EXERCICES SPIRITUELS
         5

La terre, à l’approche du village,
Est verte.
Qui se venterait
De sa plaie d’innocence ?

Nous aimions les choses nettes,
Les bords purs de de l’évidence,
La place exacte du mieux vivre.

Le mur serait-il le mur
Sans la rose de Mai ?
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APPROCHE D’UN VILLAGE



1. EXERCICES SPIRITUELS
         4

Pourrait-on laver à grande eau
La vie ?

Mais c’est la nuit.
Quelqu’un respire.
C’est un oiseau héraldique
Sur l’ivoire des songes.

On sait.
Et on se tait.

On s’alarme : la jalousie, la méfiance,
La porte fermée.
Derrière le rideau, des lèvres avares
Et, par-delà le pont,
Des sépulcres sur les hauteurs,
Inviolés.

L’été devient terre étrangère.
Le vent est sur ses gardes,
Le même qui flotte auprès des étendards fanés des champs.
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APPROCHE D’UN VILLAGE



1. EXERCICES SPIRITUELS
         3

À ce cœur qui invente, une ville dans une ville
Superpose ses structures échouées.

À ce mineur emprisonné.

Nos dévotions et courage !

Il n’est pas un chevreuil
Mais un bouquet de sang.
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APPROCHE D’UN VILLAGE



1. EXERCICES SPIRITUELS
         2

Surprendre pour être accepté.

Les géraniums, sur les fenêtres,
Sont lèvres peintes

Ou vols
De papier gris,
De poussière.

Il faudrait forcer
Cet ancien détroit.
Ici, tout est ladre
« En cette nuit obscure… »

Dans le champ blasonné
La présence s’attarde.

Il faudrait enfoncer la porte de l’ombre,
Devenir Soleil

Et tenir.
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APPROCHE D’UN VILLAGE



1. EXERCICES SPIRITUELS
         1

Pour entrer
Il faudrait marcher de biais
Entre la lune et le buisson,
La vie étroite
Et le temps mesuré.

Le cheval ne hennit pas.
La lune par temps de siège,
Est étrangère.

Il faudrait avancer.
Mais nous sommes maladroits
Et lourds.
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APPROCHE D’UN VILLAGE



PROLOGUE

Le chemin dit : « Ne me suis pas. »
L’eau de la rivière coule dans le mauvais sens.
Les oiseaux me distraient. Les ronces
Me tirent par la manche.

Les sentiers sont empoisonnés.
L’amande est creuse et l’eau salée.
Le genêt est hors du temps.

Voici que j’arrive et ma mère est morte.
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À leur sage lumière



Portrait

La route mène jusqu’à moi
Simple et facile.
La feuille lourde du cerisier,
Velue au vent amer
En ce temps de disette, crois ce qu’elle dira.
Car elle est prophétie jetée au vent.
Si tu es heureux, tu viendras.
Vois un signal dans le bois.
Le printemps sonne sous l’écorce.
Tu débusqueras un homme
En peine dans la chaleur.
Il a des mots dans la bouche
Et un cheval dans le regard.


p.270
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À leur sage lumière



De la joie

      Purs comme la pluie, jeunes comme le vent, fauves comme
le seigle, éléments d’une journée toujours nouvelle, nous retour-
nerons au chaos, à l’ivresse perpétuelle. L’amour est alarme et
révolution.
      Les profondeurs se sont ouvertes. Il y a des floraisons
d’abîme à la fenêtre. Les champs de la mer sont mûrs.


p.269
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À leur sage lumière



J’écris

      J’écris pour la pierre du chemin, pour un fagot de hêtre,
pour une graine d’eau retenue dans un puits. Pour les poissons
aveugles. Pour de futurs soleils et de prochains orages. J’écris
pour la dureté.


p.269
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Mon pays préféré



Mon pays préféré est cette gorge de montagne
Que dévalent les arbres grêles, maladifs,
Où la bruyère croit, où l’ombre,
Quand le soleil s’en va derrière les sommets,
Tombe avec le bruit de l’ombre.
A mourir, autant que ce soit là.
Cinq heures du soir me conviennent,
Epoque où il fait clair encore, mais la vitre allumée
   griffe l’ombre.
L’âme vacille comme la flamme des bougies dans
   la cuisine assiégée.
Mais les pierres et les poutres sont mes amies.
Le front à la vitre obscurcie,
J’attends le veilleur qui va crier
Alerte.
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Le mal du temps


Tous les soirs
Parce que j’aime et je veux vivre
Tous les soirs
Parce que tant qu’on vit on vit d’espoir
Et que je sais ce que vivre veut dire
Tous les soirs
Ce poids tu temps je le dépose à terre
Comme un qui sait dormir
Comme un qui peut mourir
Mais qui ne veut le faire
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Jean Malrieu
DERNIÈRE LETTRE

Les écrits restent

Je t’aime

Je m’envole
À la poursuite de nos ombres


Adieu la minute précise

Où mon amour est plus fort que la mort

Et l’on saura combien mon éphémère

Je t’ai donné

Plus d’un dira de moi


J’ai plus aimé que lui

J’ai souffert comme lui

Et plus d’une dira

Je suis plus belle qu’elle

Pourquoi personne ne saura

Les écrits restent

Je m’efface

Moi qui n’étais qu’un homme

Et toi tu étais tout

Et c’est toi qui nous feras vivre dans la mémoire des hommes

Moi qui te parle comme un mort

Les écrits restent

Aussi j’écris j’écris

Je gagne sur l’immortalité en ce moment

Je dresse mon torse à la hauteur des amants célèbres

Parce que je t’aime comme on respire

Je t’aime comme on vit

Que ma vie est une vie d’homme

Et que j’ai joué mon sang

Les écrits restent

Je m’éloigne

Adieu

Le temps est merveilleux aujourd’hui

Tes yeux sont parfaitement bleus

On dirait de l’encre

J’écris tes yeux

Comme une heure tranquille celle de la poésie et de la vie

Il fait un temps de poème

Ta chair neige j’écris la neige

Parce que c’est beau et parce que c’est vrai
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Le plus beau jour


S’il pouvait faire un temps à mettre un chien dehors
Si je pouvais avoir un cœur à fendre pierre
Si l’amour devenait plus lâche que la mort
Si nous étions des morts pour parler de la vie
Si nous étions heureux pour ne plus rien nous dire
Si nous étions vivants pour pouvoir nous aimer
Si le monde n’était pas fait pour le refaire
Si tu n’existais pas pour pouvoir t’inventer.
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Jean Malrieu
Un signe dans l'été

Imagine que tu devais mourir. Imagine qu'un jour de plus t'est donné, peut-être deux, peut-être mille. Ne compte pas. Etonne-toi. Tu n'as pas oublié de marcher, tu marches pour la première fois. La joie a fait place nette et tu te réjouis de nommer les choses qui reviennent vers toi. Un mot, un seul, et les autres s'enchaînent. Le fil est renoué qui te relie à l'univers, soutenant dans ton ciel les soleils suspendus au-dessus du bal. va au bal. L'orchestre apprête ses violons. Ta jambe est bien faite. Elle te conduira où tu voudras. Rire, c'est remercier le jour de sursis. Tu viens de naître. Mais pourquoi, parmi tant de compagnes, as-tu déjà retrouvé ta vieille douleur ?
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TRESSE NOIRE


Extrait 3

Ample et sonore, moi, je ne sais où, demandant avec
 insistance des nouvelles du beau temps, la dernière
 adresse de l'aube, le goût fruité du printemps.
J'ai déjà en toi cette faim des choses sensibles. Aime et
 surveille ma mémoire. Je me confie à ta vie. Je refuse
 la mort et le sommeil.
La nuit se tait. C'est la nuit dans un hibou, un hibou
 dans la nuit, et nous couchés, tournons à la vitesse
 acquise de la terre, de saison en saison, boule qui
 amasse la mousse, vivants qui cueillons les frissons.
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