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4.6/5 (sur 5 notes)

Biographie :

Spécialiste du Vatican reconnu internationalement, Jean-Marie Guénois a vécu dix ans à Rome. Au Figaro, il est rédacteur en chef, chargé des religions. Consultant pour RTL, il présente aussi l'émission littéraire l'Esprit et des lettres sur KTO. Il a également passé dix ans à La Croix comme chef du service religion

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https://www.laprocure.com/product/1220741/francois-la-vie-de-jesusLa Vie de Jésus Andrea Tornielli, Pape François Éditions de Cerf « Quand le pape François a réformé toute la communication du Vatican, il a réuni neuf offices, neuf entités diverses qui regroupaient des médias différents : L'Osservatore Romano, Radio Vaticana, la Libreria Editrice Vaticana, Vatican News*..., donc des médias, des supports différents. Il a créé une unique direction éditoriale pour ces médias. Donc, mon travail, c'est de faire travailler ensemble tous ces médias différents et de les unifier... » Andrea Tornielli, pour la librairie La Procure Paris L'échange est animé par Jean-Marie Guénois et traduit par le Seuil. *le quotidien d'information, la station de radio, la librairie éditrice, le site internet.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Affirmer que la réalité était supérieure à l'idée est une forme de libération pour François. C'est une rupture avec les us et coutumes du Vatican qui se réfèrent plutôt aux usages du passé, aux protocoles établis qui dictent le mode d'action et de décision, ou encore à renseignement dogmatique pour définir ce qu'il convient de penser.

En introduisant cette primauté du réel sur le monde des idées et le monde spirituel, le pape a aussi inversé une hiérarchie établie entre la prière et l'action. Le pape Benoît XVI plaçait, lui, la prière avant l’action, sans les opposer, l'une étant source de l'autre. François ne les oppose pas davantage, mais il place l'action au premier plan.
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Dans la tradition chrétienne, les deux (action et prière) sont un « sacrement » du Christ, c'est-à-dire un signe visible, actif du Christ.

Saint Augustin rappelait que l'eucharistie — le sacrement phare du catholicisme, qui voit dans le pain et le vin consacrés lors de la messe le corps et le sang de Jésus-Christ, présence réelle du Christ — était tout aussi présent dans le pauvre qui tend la main. Pour Augustin, le mendiant, quel qu'il soit, est une présence réelle du Christ comme dans le sacrement de l’eucharistie.
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François, lui, chercha à modifier au plus vite le visage du Sacré Collège ainsi que l'on appelle l'assemblée des cardinaux. Il est ainsi allé trois fois plus vite en la matière que son prédécesseur polonais et deux fois plus vite que son aîné allemand.

On attribue cette phrase à saint Ignace de Loyola, le fondateur des jésuites, même si d'autres assurent que la paternité en reviendrait à Luther, le fondateur du protestantisme : « Prie comme si tout dépendait de Dieu, agis comme si tout dépendait de toi. » Cette maxime s'applique comme un gant à la gestion, par François, de sa succession par lui-même. Même si rien n'est jamais acquis en matière d'élection papale, c'est parmi ces profils d'hommes, moins intellectuels qu'auparavant et très décidés à poursuivre l'œuvre de réforme ouverte par François, que les cardinaux du Sacré Collège vont devoir choisir.
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Le pape François a voulu créer une Eglise pour tous. Il n'a pas rogné le dogme, il n'avait pas le droit de le faire, surtout en tant que pape puisqu'il en est le gardien et le garant, mais il a inversé la perspective.

Au lieu de s'appuyer sur des livres et des dogmes définis par des siècles de réflexions et de débats, il part des gens tels qu'ils sont. C'est une forme de populisme catholique. Certains estiment qu'il est inspiré par sa formation de jésuite et sa matrice politique avec les méthodes du péronisme, du nom du colonel Juan Domingo Perôn (et de son épouse Eva) qui gouverna l’Argentine de 1946 à 1955, puis lors de sa deuxième présidence de 1973 à 1974-

Beaucoup de spécialistes de l'Amérique latine affirment que le pape François a été fortement influencé par cette histoire politique. Le péronisme est donc toute sa jeunesse, socialiste, populiste, nationaliste, troisième voie entre le communisme et le libéralisme, avec deux caractéristiques qui se retrouvent curieusement dans son pontificat : le mépris des élites constituées ; un pouvoir qui s'adresse sans intermédiaire au peuple, en court-circuitant les élites, par un usage assumé des médias qu'il a courtisés.
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C'est l'institution, en tant que telle, animée par le charisme d'un patron, qui permet de traverser crises et tempêtes. Que pourrait en effet le meilleur des capitaines à la barre d'une coque de noix sur une mer déchaînée ? L'Église est un lourd paquebot, hors d'âge, avec des chaudières à bout de souffle, dépassées, qui prend l’eau de toutes parts, certaines zones de son architecture ayant été pensées à l'époque de l'arche de Noé ! Mais ce bâtiment porte encore beau. Il est large. Il embarque généreusement tous ceux qui le veulent bien. Il ne compte jamais ses passagers. Il fonctionne à la générosité. Il tente juste de tenir un cap axé sur le Christ.
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A partir du moment où la réalité est supérieure à l'idée, l'Eglise catholique n'est plus une entité close de frontières théologiques imposant un passeport de bonne conduite pour y être admis. Ouverte à tous vents, l'Eglise devient une zone libre.

Au point que ce pape va jusqu'à la définir comme une Eglise « en sortie », une Eglise qui est hors de ses propres murs, « en marche » vers les « périphéries » géographiques et existentielles, son grand mot. Les périphéries ? Entendez par là tout ce qui n'est pas officiellement catholique, avec une prédilection pour la proximité de toutes les pauvretés. Ce qui aboutit à ce paradoxe : l'Eglise catholique se trouve réellement en tout ce qui n'est pas catholique…
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Les prédécesseurs de François plaidaient en tant que papes pour l'universel, ils assuraient d'être les garants du dogme. François, comme pape, a plaidé au particulier, pour chacun, en partant des plus petits sans trop de souci pour le dogme, considéré comme un cadre idéal non un objectif à atteindre à tout prix.
Ce "contournement" du dogme au profit de la pastorale n'est pas une nouveauté dans l'Église : des prêtres, des évêques ont dû parfois s'y résoudre pour évangéliser. La nouveauté est que cette méthode ait été pratiquée au plus haut niveau, laissant penser à beaucoup que le dogme n'avait plus tellement d'importance. C'est le risque de dilution qu'a pris François dans le souci de "réconcilier" l'Église avec les gens qu'il considérait exclus, on l'a vu : les divorcés-remariés, les personnes homosexuelles, ou transgenres, auxquelles il est particulièrement attentif, les pauvres, les réfugiés, les migrants, toutes les personnes qui ne sont pas dans la norme. Qui critiquerait ce souci louable et éminemment chrétien ? Le problème est que l'espoir de rassembler en polissant les aspérités catholiques n'a pas été forcément au rendez-vous. Et que cette approche pastorale pertinente a eu pour effet de créer, au sein de l'Église catholique, une confusion profonde des esprits, les gens se demandant si ce en quoi ils avaient mis leur foi, et ce en quoi on leur avait demandé de croire, était toujours valable (chapitre 8 - page 194).
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Sans caricaturer une réalité très nuancée deux visions de l'Église catholique s'opposent depuis Vatican I. L'une tend à préserver la centralité romaine dont le symbole est un pape empereur, quasi infaillible (même si techniquement, l'infaillibilité du pape ne s'applique que dans de rares situations) avec une doctrine fortement identifiée confiée à la garde du Saint-Siège. L'autre vision perçoit le pape comme l'animateur d'une communauté d'évêques catholiques avec qui il partage de façon décentralisée son magistère, ses décisions de gouvernement et la définition, actualisée, de l'enseignement de l'Église.
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Ainsi peut s'expliquer la résistance presque naturelle de l'Église au changement, mais comment réformer un corps social, de type religieux, dépositaire d'une révélation divine exclusive, dont il a l'écrasante responsabilité de la pérennité, par la préservation du patrimoine de foi et par la transmission de ce message au monde entier ? (chapitre 4 - page 100).
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